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Tunisie : La colère monte chez les diplômés chômeurs

Les diplômés chômeurs de différentes régions, dont certains en sit-in comme à Sbeïtla, ont menacé de recourir à l’escalade de leur mouvement de protestation, tout en appelant à l’application de la loi 38 permettant au diplômés au chômage depuis plus de 10 ans d’être recrutés dans le secteur public.

Les protestataires ont exprimé leur refus de la non application de cette loi comme annoncé par le président de la république Kaïs Saïed, hier, tout en indiquant que la loi 38 du 13 août 2021, «avait été promulguée par l’Assemblée uniquement pour absorber la colère et vendre de faux espoirs et en affirmant qu’elle n’était pas applicable».

Les diplômés du supérieur qui sont au chômage ont ainsi décidé de se mobiliser et de mener des mouvements de protestation dans toutes les régions et ont appelé à la mobilisation, pour revendiquer l’application de la loi 38 pour laquelle ils ont milité depuis de longues années et estimant que le droit au travail est un minimum pour vivre dignement.

Des son côté, Yosra Néji, porte parole des diplômés au chômage depuis plus de 10 ans a affirmé dans une déclaration à l’agence Tap, qu’un rassemblement a été organisé, hier, à l’avenue Habib Bourguiba après la rencontre avec le président de la république, pour exprimer leur colère et leur refus de cette décision.

A Sbeïtla, les protestataires ont entamé, le soir même, un sit-in au siège de la délégation régionale et l’un d’entre eux a annoncé cet après-midi être entré en grève de la faim : «C’est la grève de la dignité. On ne peut plus se taire car ils nous ont tous menti, ils ont tous privilégié leurs intérêts au nôtres», a-t-il déploré.

Le gréviste s’est également adressé au président de la république en lui réitérant le refus des jeunes de payer les erreurs des politiques et en l’appelant à ouvrir des enquêtes sur les fonctionnaires recrutés avec de faux diplômes : «ils ont pris illégalement nos places dans la fonction publiques et nous avons injustement été écartés. Nous ne pouvons plus nous taire et nous allons protester dans toutes la Tunisie. Ce que les dirigeants nous ont volé doit nous être redonné… Vous êtes tous pareils.. vous vendez tous des mots et des rêves…».

Notons que le président de la république a souligné, hier, la nécessité de «faire bénéficier les jeunes diplômés de recrutements réels leur permettant de créer des richesses dans un cadre juridique différent des illusions mensongères ».

Y. N.

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