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Tunisie : les errements de la justice alimentent la polémique

La condamnation, hier, mercredi 22 décembre 2021, par contumace, de l’ancien président de la république Moncef Marzouki à 4 ans de prison ferme avec exécution immédiate pour «atteinte à la sécurité de l’État» (sic!), verdict qui rappelle des époques que l’on croyait révolues, suscite des réactions d’indignation, et pas seulement dans les milieux politiques. Des magistrats ont aussi exprimé leur réprobation.

C’est le cas du juge Omar Wesleti, ancien membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), qui a publié, aujourd’hui, jeudi 23 décembre, un post où il écrit notamment ceci : «Les condamnations par contumace à la prison ferme avec exécution immédiate, prononcées à l’encontre des citoyens – même si cela est légalement possible sans que le tribunal n’ait fait des efforts pour convoquer l’accusé et s’est contenté de constater l’impossibilité de cette convocation – sont des verdicts qui ne respectent pas l’indépendance de la justice et violent le droit à un procès équitable.»

Omar Weslati estime, par ailleurs, que pareille verdict «reflète, en réalité, le fait que le système judiciaire est soumis à l’autorité exécutive à la travers la menace et l’influence directe par l’incitation et la calomnie», même si serions-nous tentés d’ajouter, pour nuancer ses propos, on ne peut pas établir un lien direct entre la présidence de la république et les juges ayant prononcé ce verdict, les relations entre le palais de Carthage et de celui de la justice étant pour le moins exécrables.

On pourrait lire dans un pareil verdict au mieux une application aveugle et sans discernement des lois, et au pire une volonté de ternir l’image de la présidence de la république en laissant supposer son intervention dans le cours de la justice, ce qui est du reste très peu probable.

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I. B.

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