Politique : Abir Moussi se sentirait-elle lâchée par les Tunisiens ?

Abir Moussi a appelé les Tunisiens à descendre dans la rue, lors de la marche que le Parti destourien libre (PDL) organisera le 15 octobre prochain à Tunis pour exprimer la colère et le mécontentement, à l’exception de ce qu’elle a qualifié de «khwanjia et leurs obligés, qui les défendent encore et les cautionnent», a-t-elle ajouté, par allusion aux islamistes et à leurs alliés soi-disant démocrates.

«Soit les gens choisissent de se lever et de dire non à la mauvaise voie suivie, soit ils resteront dans une position passive et attendront les catastrophes», a déclaré Mme Moussi, qui intervenait dans la Matinale de Shems FM, ce mercredi 28 septembre 2022.

«Soit nous prouvons que nous sommes des citoyens vivant dans un Etat avec des droits et des devoirs et nous avons notre mot à dire dans le choix de qui nous gouverne et disons notre mot, soit nous deviendrons un peuple soumis et accepterons le statut de sujets et d’esclaves», a encore averti la présidente du PDL, exprimant ainsi une sorte de déception et de frustration face à la résignation des Tunisiens, s’accommodant étrangement de la situation désastreuse actuelle de leur pays.

Ce ton de désenchanté est assez inhabituel chez cette éternelle battante dont le parti est donné gagnant des législatives par tous les sondages, mais qui a décidé de boycotter les législatives du 17 décembre prochain parce que les conditions minimales d’un vrai scrutin ouvert, pluraliste et démocratique ne sont pas réunies.

Dans son entretien d’aujourd’hui, elle a d’ailleurs réitéré le refus du PDL de participer aux prochaines législatives. «Celui qui cautionne l’erreur ne peut s’exprimer plus tard sur n’importe quelle question», a-t-elle justifié, et d’ajouter : «Celui qui accepte (de participer aux élections, Ndlr) perdra son droit d’exiger l’application de la loi et devient un partenaire de jeu et un complice du crime», estimant qu’accepter la participation c’est accepter de faire de la figuration.

Si les élections législatives ont lieu et qu’un nouveau parlement est élu, Mme Moussi a affirmé qu’elle sera devant le parlement pour protester tout au long des sessions plénières et qu’elle ne permettra pas l’adoption de lois qui «nuisent aux intérêts de la Tunisie et des Tunisiens» et s’opposera à «tous les accords contre l’Etat».

I. B.

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