Au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011, une redéfinition du rôle de la Bourse de Tunis s’impose pour qu’elle joue plus efficacement son rôle de promotion de la bonne gouvernance d’entreprise en Tunisie.
Par Maya L.
Historiquement, les marchés boursiers ont joué un rôle important dans la promotion de pratiques de gouvernance au sein des entreprises cotées. Un récent rapport de l’Ocde a examiné le rôle des bourses dans la promotion de bons résultats concernant la gouvernance d’entreprise et a conclu que la principale contribution des échanges a été, non seulement, l’émission de titres mais aussi la divulgation de normes et des mécanismes de contrôle, ainsi que de leur respect.
Favoriser l’instauration d’un cadre de gouvernance efficace
Notons que, par ailleurs, les bourses ont toujours joué un rôle significatif dans la «réglementation/régulation» des sociétés cotées, ainsi que dans la promotion des objectifs relatifs au gouvernement d’entreprise de ces dernières.
Dans le cas de la Tunisie, en publiant des normes de cotation et de communication financière, et en veillant au bon respect des règles, la Bourse de Tunis a contribué directement au gouvernement d’entreprise sous deux formes. Premièrement, en collaborant avec d’autres autorités chargées du contrôle, de la réglementation et des sanctions à l’instar du Conseil du marché financier (Cmf), ou en agissant en qualité d’agent de ces autorités, elle a favorisé l’instauration d’un cadre de gouvernance assez efficace.
Deuxièmement, la bourse de Tunis s’est imposée comme un promoteur des recommandations relatives au gouvernement d’entreprise pour les sociétés cotées. En effet, certaines de ces recommandations concernent un nombre restreint de questions étroitement liées aux fonctions de cotation et de contrôle exercées par la bourse. D’autres ont trait à un vaste éventail d’aspects liés au gouvernement d’entreprise qui intéressent les investisseurs.
À la suite de la promulgation des «Principes de gouvernement d’entreprise» de l’Ocde, de nombreuses bourses, y compris celle de Tunis, ont, elles aussi, publié des codes et des recommandations, ou activement participé à l’élaboration de codes nationaux.
Fadhel Abdelkefi président de la Bourse de Tunis cherche à instaurer les bonnes pratiques et les standards internationaux.
La révolution a ébranlé la confiance des investisseurs
Compte tenu de la croissance rapide et le développement des marchés boursiers dans la région Mena (Moyen-Orient - Afrique du Nord), la Bourse de Tunis a mis donc l’accent sur une meilleure application des lois et règlements, afin de promouvoir une meilleure gouvernance d’entreprise au sein des sociétés cotées. Malgré ce rôle de promoteur de bonnes pratiques managériales au sein des grandes entreprises cotées, la révolution du 14 janvier 2011, plus encore que la crise financière internationale, a ébranlé la confiance des investisseurs et a entraîné des pertes importantes pour le marché tunisien.
La conséquence directe est que la Tunisie, plus que jamais, a besoin davantage d’investissements internationaux et plus de capital institutionnel. D’où la nécessité de recalibrer et redéfinir en profondeur le modèle de développement financier de la bourse de Tunis comme principal pourvoyeur de capitaux pour les entreprises.