La Berd vient de lancer son 1er investissement dans les pays arabes en transition démocratique, «en guise de réponse à la vague de changements politiques et sociaux dans les pays de la région de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient».
Par Aya Chedi
Le conseil d’administration, qui représente les actionnaires majoritaires de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), a ainsi approuvé, mardi 18 septembre, trois projets en Tunisie, en Jordanie et au Maroc. Selon un document officiel rendu public à cette occasion, «des investissements en Egypte seront approuvés incessamment».
40 millions de dinars pour le Maghreb Private Equity Fund III
Les projets en question sont les tous premiers d’une série d’investissements destinés à la région du sud de la Méditerranée, d’une somme totale de 2,5 milliards d’euros par an (5 milliards de dinars tunisiens, DT), jusqu’en 2015.
Pour ce qui est de la Tunisie, 20 millions d’euros (M€), soit environ 40 MDT, seront versés au Maghreb Private Equity Fund III, sponsorisé par AfricInvest-TunInvest, «l’une des entreprises les plus florissantes dans son domaine en Tunisie et au Maroc», assure la Berd. Les financements de la banque viseront les fonds d’investissement et les activités reliées, visant notamment les petites et moyennes entreprises (Pme).
Le président de la Berd Thomas Mirow avec Hamadi Jebali, à Tunis, le 4 mai 2012.
Les investissements débloqués par la Berd concernant les autres pays de la région seront de 30 millions de dollars (M$) pour la Jordanie, sous forme d’une ligne de crédit, et de 20 M€, sous forme de prêt, qui sera attribué à la Société générale marocaine de banques (Sgmb). Cette même banque devra bénéficier de 5 M€ pour supporter les activités commerciales de sa clientèle, dont, notamment, les ceux de la Berd, indique encore la banque.
La Berd indique, dans le même communiqué, que des investissements de l’ordre de 200 M€ sont programmés dans l’ensemble de la région d’ici la fin de l’année. Les pays concernés sont ceux où la Berd a déjà ouvert des bureaux de représentation. L’objectif serait de définir les processus de direction des équipes sur terrain afin qu’ils identifient de meilleure façon les cibles des investissements décidées.
Jan Fischer, vice-président de la Berd, à Tunis en janvier 2012.
L’Union Européenne (UE), ainsi que 9 autres donateurs (pays et organismes) alimentent le compte destiné aux pays de la Semed (sud-méditerranéens), qui devrait permettre des financements de 59 M€ pour promouvoir les activités de coopération technique devant préparer la route devant de nouveaux investissements effectués par la Berd.
Soutien financier au secteur privé
Hildegard Gacek, directeur exécutif pour la région sud de la Méditerranée au sein de la Berd, a déclaré: «Nous avons pu tisser de fortes relations avec les gouvernements des pays de la région en un temps assez court. Et pas seulement, puisque notre présence dans la région nous a permis d’avoir de bonnes relations avec les entreprises du secteur privé dans les pays concernés. Tout cela nous a permis de bâtir un important pipeline de projets permettant de soutenir ces pays».
Siège de la Berd, à Londres.
Le secteur financier a été identifié par la Berd comme étant prioritaire et immédiat. Car c’est lui qui doit acheminer les aides et les contributions financières aux Pme des autres secteurs via les banques et fonds d’investissement.
La Berd a identifié aussi le secteur des énergies, notamment renouvelables, comme étant à haute priorité. Ainsi, d’ailleurs, que les services publics tels que la gestion de l’eau et les infrastructures. Une attention particulière sera aussi portée au secteur agricole.
D’une façon générale, et afin d’aider les pays concernés, à savoir la Tunisie, le Maroc, la Jordanie et l’Egypte, à faire face aux retombées de la crise de l’économie mondiale et de celle de la zone euro, la Berd affirme qu’elle investira 9 milliards d’euros pour l’ensemble de l’année 2012.