«La Tunisie est intéressée par la production de gaz de schiste qui constitue un moyen de répondre à la demande intérieure croissante et à la baisse prévue du stock traditionnel de pétrole», affirme le ministère de l’Industrie.
L’Association tunisienne de la transparence dans l’énergie et les mines (Attem) avait réclamé, dans un communiqué, publié vendredi, des explications au sujet de l’autorisation accordée par le gouvernement concernant l’exploration des hydrocarbures non conventionnels.
Menace pour les ressources hydriques et l’environnement?
Pour l’Attem, qui a vu le jour après la révolution du 14 janvier 2011, «la production d’hydrocarbures non conventionnels, notamment le gaz de schiste, nécessite l’utilisation de grandes quantités d’eau et de produits chimiques dangereux, ce qui menace les ressources hydriques et l’environnement».
En effet, le gaz de schiste également appelé gaz de roche-mère, est un gaz d’origine naturelle engendré par la décomposition d’argile riche en matières organiques et extrait à partir de terrains marneux et argileux. Contrairement au gaz naturel il est piégé dans les roches poreuses ou il se forme, et il est donc nécessaire de facturer ces roches pour pouvoir les récupérer.
S'inspirer des expériences des autres pays
Dans un communiqué publié, samedi, en réponse à des informations sur l’intention du gouvernement d’octroyer prochainement un permis d’exploration des hydrocarbures non conventionnels à la compagnie Shell dans la région de Kairouan (centre), le ministère précise «qu’aucun permis d’exploration du gaz de schiste n’a été accordé». Et de poursuivre que «la commission consultative des hydrocarbures a examiné une demande présentée par la société Shell pour la réalisation, en 2013, de travaux de prospection d’hydrocarbures traditionnels (pétrole et gaz) et non conventionnels (gaz de schiste)».
Le communiqué précise que «la commission a recommandé de parachever l’examen du dossier et d’offrir toutes les garanties afin de préserver l’aspect environnemental et les ressources hydrauliques».
Le ministère qui n’a pas nié l’éventuel recours à cette technique, a souligné que «ce dossier sera traité en s'inspirant des expériences des autres pays qui ont adopté cette technique et en tenant compte du volet environnemental».
«La gestion de ce dossier sera assurée loin de toute surenchère émanant de parties politiques ou d’entreprises énergétiques offrant d’autres techniques de production, et dont les intérêts sont menacés», précise le ministère. Et d'ajouter que «les techniques d’exploitation du gaz de schiste ont connu un succès dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis et le Canada ou des experts ont affirmé que «son utilisation ne représente aucun danger». «Plusieurs pays producteurs de pétrole n’excluent pas l’utilisation du gaz de schiste qui constitue une des richesses du pays», souligne le communiqué.
I. B. (avec Tap)