Le Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, ouvrira demain, 23 mars, à l’hôtel Ramada Plaza, à Gammarth (nord de Tunis), la conférence sur le renforcement des capacités dans les pays sortant de conflit. Plusieurs chefs d’Etats et ministres africains, ainsi que des représentants d’institutions multilatérales y prendront part.

Organisée par la Banque africaine de développement (BAD), en collaboration avec la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), cette conférence, qui durera deux jours, sera rehaussée par la présence d’un certain nombre de chefs d’Etat, dont le président Blaise Compaoré du Burkina Faso, plusieurs ministres africains des Finances et du Plan et d’autres partenaires de haut niveau. Les présidents John Evans Atta-Mills (Ghana) et Ellen Johnson-Sirleaf (Libéria) s’adresseront aux participants à travers la vidéo. Les organisateurs attendent la confirmation des présidents Paul Kagame (Rwanda),
Abdoulaye Wade (Sénégal) et Yayi Boni (Bénin). Sont également attendus des chefs d’institutions multilatérales, des diplomates et des partenaires au développement présents en Tunisie. Un certain nombre d’éminentes personnalités ont également confirmé leur participation, dont James D. Wolfensohn, l’ancien président de la Banque mondiale (BM).
L’évènement célèbre le 20e anniversaire de l’ACBF, qui est née en 1991 des efforts concertés de la BAD, de la BM et du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD). La séance de dialogue des chefs d’État attirera l’attention des dirigeants africains et des partenaires au développement sur l’importance de solutions innovantes aux défis du renforcement des capacités dans les pays sortant de conflit. Les échanges permettront, entre pairs, d’apprendre les uns des autres, et de partager les expériences. S’appuyant sur ces expériences, les participants partageront leurs points de vue sur la création d’institutions efficaces et responsables, sans oublier le rétablissement de l’État en tant que prestataire légitime des fonctions essentielles.
«Il est reconnu que la faiblesse des capacités dans les secteurs public et privé en Afrique est un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté», estime le président de la BAD, Donald Kaberuka, ajoutant qu’«il est donc évident que, quel que soit le montant des ressources financières mobilisées pour développement de l’Afrique, ces fonds ne produiront que des résultats limités ou modestes dans les pays sortant de conflit, si une importance particulière n’est pas accordée à la reconstruction de l’État et au rétablissement de sa capacité à remplir ses fonctions essentielles». De l’avis de M. Kaberuka, les pays sortant de conflit «ont réalisé des efforts pour développer leurs capacités en mettant en place des institutions solides, et la BAD est prête à les aider, grâce à des instruments tels que les appuis budgétaires, la Facilité en faveur des États fragiles et l’Institut africain de développement. Par la reconstitution des capacités, la BAD contribuera à renforcer leurs institutions afin que certains de ces pays puissent convertir leurs ressources naturelles de malédiction en bénédiction.»
Il est à noter que la BAD a approuvé un total de plus d’un milliard de dollars EU en 2009 au titre des facilités en faveur des pays sortant de conflit et des États fragiles. Elle consacre chaque année en moyenne 20 millions de dollars EU au renforcement des capacités.
Pour la secrétaire exécutive de l’ACBF, Frannie Léautier, «les interventions de l’ACBF dans les pays sortant de conflit ont mis au jour les principaux défis à relever pour renforcer les capacités. Il s’agit notamment des graves lacunes en matière de leadership, en particulier du manque de dirigeants capables d’inspirer et de créer une vision partagée de l’avenir et de faire converger les préférences des divers groupes. Les pays sortant de conflit manquent également de personnel qualifié pour mettre en œuvre les projets et programmes. Des mesures essentielles sont nécessaires, à un stade précoce, pour augmenter la capacité de l’État à progresser des plans d’urgence, en passant la phase transitoire de la planification à moyen terme, jusqu’à la planification à long terme et la définition des priorités. Se concentrer sur l’interface entre le secteur privé, la société civile et le gouvernement est essentiel à cet égard, tout comme l’est la nécessité de renforcer les capacités nécessaires pour passer d’une phase humanitaire à une phase de développement. Les partenariats pour le développement des capacités et des politiques conduisant à une paix durable et au développement soutenu sont d’une grande importance.»
L’événement sera en diffusion sur le web aux adresses :
http://www.acbf-pact.orget http://www.afdb.org/ACBF-24-03-2010