Sofrecom, filiale du groupe France Télécom-Orange, présent en Tunisie depuis octobre 2011, a inauguré, jeudi, son nouveau siège à Tunis. Et compte sur les compétences tunisiennes pour rayonner davantage.
Par Zohra Abid
Après avoir passé quelques mois à l’avenue Kheireddine Pacha, le groupe spécialisé en conseil et ingénierie s’installe, le 20 mai dernier, dans ses nouveaux locaux au quartier des Berges du Lac, au nord de Tunis. L’inauguration officielle a donc eu lieu, jeudi, en présence d’un parterre d’invités.
Investisseur cherche salariés
Après le gros plan sur les ciseaux, la coupure du ruban rouge, le cortège officiel et les invités de marque de Sofrecom et de son partenaire Orange Tunisie, place aux rituels discours.
Les responsables de Sofrecom et France Telecom.
Le cortège du jour est composé notamment du ministre des Technologies de l’information et de la communication Mongi Marzoug, le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, François Gouyette, Elie Girard, Directeur Exécutif, Stratégie et Développement du Groupe France Télécom-Orange, Jacques Moulin, Directeur Général du Groupe Sofrecom, et Laurent Blain, Directeur de Sofrecom Tunisie, ainsi que Ken Campbell, patron de Tunisiana, premier opérateur de téléphonie mobile privé en Tunisie et concurrent d’Orange Tunisie. Lui aussi est concerné par les services Sofrecom.
Après les speechs rituels et les félicitations d’un partenariat gagnant-gagnant entre Tunisiens et Français, les médias ont eu droit à des informations fraîches sur le groupe qui s’investit dans le pays et qui compte multiplier le nombre de ses salariés dans les deux mois à venir.
Asma Ennaifer, au premier plan, lors de la conférence de presse.
Après avoir mis la rencontre dans son cadre, Asma Ennaïfer, responsable d’Orange Tunisie, a invité les responsables de Sofrecom à passer en revue le parcours international de leur entreprise, forte de 45 ans d’expérience. Et qui a tout un portefeuille de projets en Tunisie. Car «l’entreprise a des ambitions dans la région et souhaite s’inscrire dans la pérennité». Et il y aura bientôt en Libye, apprend-on, tout un chantier à gérer.
Un vivier de compétences et de savoir à exporter
Des ingénieurs motivés et heureux de travailler pour le compte d'un important investisseur.
Selon Elie Gérard, l’implantation de Sofrecom en Tunisie est un événement important. «Là où il y a Orange, il y a Sofrecom. Plus de 50% de nos affaires sont avec Orange qui emploie 180.000 salariés dans le monde. Mais en dehors, nous travaillons notamment dans les fibres optiques et nous offrons une gamme de services à tous nos partenaires», a ajouté le directeur général de l’entreprise, qui rappelle en passant qu’Orange Tunisie «emploie déjà 1.200 salariés sans compter les emplois indirects avec 90% dans l’internet mobile et qui participe à la formation des ingénieurs dans les universités dont le profil nous convient», ajoute M. Gérard.
«On a travaillé depuis un an d’arrache pieds pour mettre ce projet sur les rails. Ici, c’est un bassin d’emplois. Ce réseau de compétences servira à développer notre présence dans la région. La bagarre dans les télécommunications est forte. C’est un secteur concurrentiel et il s’agit d’avoir un bon niveau et une force de réponse aux besoins des clients en développant une certaine ‘‘intimité’’. Tout le monde en sort finalement gagnant», affirme, de son côté, Laurent Blain.
A travers les compétences pointues en déploiement de plateformes de services (télévision et mobile), Sofrecom Tunisie rayonnera localement et régionalement. Pourquoi cet intérêt pour la Tunisie? A part «les liens entre la France et la Tunisie, deux partenaires de référence, nous avons confiance en la qualité de nos salariés», répond Jacques Moulin. «Hier, nous avons rencontré ces professionnels. On a senti qu’ils sont enthousiastes et fiers de s’inscrire dans cette dynamique», a ajouté M. Moulin.
Un petit tour dans la maison
Amina Idir, responsable des ressources humaines.
Un peu avant le cocktail offert aux invités, nous avons rencontré les salariés qui occupent les trois étages d’un immeuble éclairé, simple et moderne. Nous suivons Amina Idir, une jeune responsable animée par la flamme de réussir, qui nous fait visiter une partie des 1.200m2 de la maison.
Pas le moindre bruit d’une mouche. Un silence religieux. Les ingénieurs, divisés en petits groupes, semblent plongés dans leur carré. Chaque carré est réservé à un service. Et comme vient de le dire l’un des responsables lors de la rencontre avec les médias, «en dépit de leur jeunesse, nos recrues ont de l’expérience et nous avons bien fait de nous implanter en Tunisie. Les 80% de nos salariés ont reçu une formation en France et vont poursuivre des formations».
Silence, on est en service
Hichem a sa petite équipe qui s’occupe des centres d’appels en France. Pas loin, une autre équipe d’ingénieurs. Leur travail: trouver des solutions pour le mobile bancaire payable à travers le Gsm ou pour le transfert d’argent ou encore la gestion de la fiche de paie.
Dans un autre bureau, des hommes et des femmes concentrés sur leurs solutions. Ils travaillent sur l’Adsl, la télévision sur internet (en France, car la Tunisie n’est pas encore connectée). Pour le moment, on travaille sur le Sénégal. Une autre équipe, en face, gère le dossier des centres d’appels en France. Silence, ne pas déranger!
Un silence religieux règne dans la salle.
Selon Chiheb Bayar, directeur des ressources humaines, «la moyenne d’âge des 68 salariés est de 29 ans. Plusieurs ingénieurs de l’entreprise sont aujourd’hui en France pour formation. Ils sont motivés et très enthousiastes de travailler pour le compte de cet important investisseur», une lueur d’espoir dans les yeux, qui contraste avec la morosité de la conjoncture actuelle en Tunisie. Oui, il faut regarder vers l’avenir et l’avenir est entre les mains de ces jeunes prodiges qui tutoient les nouvelles technologies de la communication.