Le projet de centrale électrique «Sousse étape D» a été attribuée au groupement italo-canadien Ansaldo Energia et Snc Lavalin, dont le vice-président, le Tunisien Riadh Ben Aïssa, est poursuivi au Canada pour malversations financières.

Par Imed Bahri

Cette centrale à cycle combinée mono-arbre de puissance 424 MW a fait l'objet des appels d'offres internationaux N°2011 E4000.

Le choix du groupement Ansaldo Energia (Italie) et Snc Lavalin (Canada) comme adjudicataire provisoire pour la réalisation de ce projet, dont le financement s'élèverait à environ 500 millions de dinars, fait suite aux accords de la Commission supérieure des marchés (Csm) et du Conseil d'administration de la Société tunisienne d'électricité et du gaz (Steg), indique la société sur son site officiel.

Centrale thermique de Sousse.

Snc Lavalin tourmentée par l'affaire du Tunisien Riadh Ben Aïssa

Il convient cependant de préciser que la centrale électrique «Sousse étape C», en cours de réalisation par le même groupement, a accusé un retard de 7 mois, sur les délais contractuels. Ce qui risque d'occasionner à la Steg un déficit en électricité à l'approche de l'été 2013 et de mettre ainsi la Tunisie dans une situation aussi critique que celle de l'été 2012, ayant enregistré des ruptures dans plusieurs régions du pays.

Le retard enregistré est causé par les problèmes survenus au sein de Snc Lavalin, après que le groupe canadien se soit séparé de son vice-président, le Tuniso-canadien Riadh Ben Aïssa, accusé de corruption.

Siège d'Ansaldo Energia.

Riadh Ben Aïssa, rappelons-le, était très proche de Sakher El Materi, gendre de l'ex-président Ben Ali, en fuite à l'étranger depuis le 14 janvier 2011.

Il était aussi très proche du clan Kadhafi et il est accusé d'avoir tenté, pendant la guerre civile en Libye, en 2011, d'aider Essaïdi Kadhafi et sa famille à quitter le pays et à trouver un refuge au Mexique.

Les retards s'accumulent et pénalisent la Steg

Siège de Snc Lavalin à Montréal.

Le projet «Sousse étape C» était d'ailleurs entaché d'irrégularités et fut adjugé, fin 2010, avant la révolution, à Snc Lavalin, sur intervention personnel de Sakher El Materi et avec les acrobaties habituelles du clan Ben Ali. On imagine qu'il a généré des rétro-commissions au profit de ce clan, qui nécessiteraient des enquêtes sérieuses.

Toutes ces considérations expliquent-elles le fait que, contrairement au projet de «Sousse étape C», dont le leadership était assuré par le groupe canadien Snc Lavalin, c'est le groupe énergétique italien Ansaldo Energia qui assurera, semble-t-il, le leadership du projet de «Sousse étape D»? On est tenté de le penser.

Riadh Ben Aissa, limogé par Snc Lavalin et poursuivi pour corruption.

Sur un autre plan, une source proche du dossier a indiqué à Kapitalis qu'«une dizaine de maisons se trouvant sur le site du projet de la centrale Sousse étape D, devraient être détruites, ce qui pourrait retarder le début du chantier».