Orange Tunisie ou la responsabilité sociale au cœur du businessOrange Tunisie est parmi les rares entreprises qui n'ont pas connu de grèves pendant la révolution. N'est-ce pas là le signe évident d'un management réussi, à l'écoute des employés et soucieux d'honorer sa responsabilité sociale?

Par Zohra Abid

 En adhérant au Pacte mondial des Nations Unies, Orange Tunisie confirme son engagement pour la responsabilité sociale des entreprises (Rse), ligne de conduite adoptée depuis son lancement en 2010.

L'entreprise, qui s'est engagée à respecter les 10 principes vigoureux du Pacte mondial des Nations Unies et à réaliser annuellement des progrès sur ce chapitre, a en effet défini, depuis deux ans, sa propre ligne de conduite en plaçant sa responsabilité sociale au cœur de son environnement. A petite et grande échelle.

Un levier de création de valeurs

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Asma Ennaifer et Didier Chavret: "La communication avec le personnel, considérée comme une priorité".

Après le «oui», il y a deux semaines, et l'adhésion officielle au Pacte mondial des Nations Unies, l'opérateur privé de téléphonie s'enorgueillit aujourd'hui de se trouver sur la liste des entreprises mondialement respectées pour leur engagement social. L'annonce de cette honorable adhésion a été une occasion pour énumérer les diverses actions sociales de l'entreprise.

Dès le départ, Orange Tunisie, on le sait, a tracé sa feuille de route, consacrant notamment une partie de son capital à la mise en place d'un plan social et d'une véritable entreprise citoyenne.

Selon Didier Chavret, directeur général d'Orange Tunisie, acquérir le statut d'entreprise socialement responsable est un engagement qui s'inscrit dans la durée. «Ce statut compte beaucoup pour Orange Tunisie qui considère la Rse comme un vrai levier en terme de création de valeurs», a-t-il lancé, le 13 novembre, lors d'un petit-déjeuner de presse au siège de la maison Orange Tunisie à Tunis.

Selon M. Chavret, l'entreprise qu'il dirige doit non seulement tenir ses engagements mais aller de l'avant afin de réserver sa place au soleil. Car lorsqu'on est dans la cour des grands, il vaut mieux penser à ne jamais sortir par la petite porte et profiter de cette position pour se montrer exigeant avec soi-même et améliorer ses rendements à tous les niveaux.

Investir dans le personnel

Dans l'architecture globale d'Orange Tunisie, à part l'offre des produits et des services pour satisfaire les abonnés et engranger des recettes, il y a aussi la communication avec le personnel, considérée comme une priorité.

Selon les responsables d'Orange Tunisie «la réussite de l'entreprise repose sur l'humain. Nous avons choisi d'investir dans le salarié qui, pour être plus rentable, a droit à une situation stable et durable». Et pas seulement!

L'aspect relationnel est également très important. Les supérieurs hiérarchiques sont tenus d'entretenir de bonnes relations avec le personnel, privilégiant le dialogue continu et le respect mutuel.

«Ensemble, nous faisons des pas, certes petits mais sûrs», a expliqué le directeur général d'Orange Tunisie qui cherche avant tout, et il n'a pas tort, de «fidéliser le salarié pour garantir la performance de l'entreprise».

Parallèlement à la vocation première de l'entreprise, qui doit batailler pour chaque parcelle de marché avec ses concurrents, qui plus est dans un petit carré de mouchoir, Orange Tunisie n'oublie pas les actions sociales via des partenaires institutionnels et des associations. Une politique jusque-là réussie.

Le social comme une vocation  

L'opérateur de téléphonie compte aujourd'hui 28 boutiques et 700 points de vente. Il est au service de 2 millions de clients couvrant plus de 80% de la population du pays et l'employabilité des jeunes demeure l'une de ses priorités (5.000 d'emplois).

Les responsables parient sur les régions et sur le tissu associatif et, surtout, le milieu universitaire, un vivier de compétences, qui reste une cible privilégiée.

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Mohamed Ennacer, Didier Chavret et Asma Ennaifer.

«Dans Orange Tunisie, on ne cautionne pas une grande (et seule) action, mais de petites actions qui se succèdent tout en rassurant le personnel et cherchant à le gagner. D'un autre côté, nous avons investi dans la formation. L'écosystème autour des applications mobiles est aujourd'hui porteur. Aux USA, ça a permis à créer 500.000 emplois. Nous pouvons, nous aussi, développer davantage cette technologie», a précisé Asma Ennaïfar.

La directrice chargée des marchés de la communication ajoute que son entreprise est omniprésente dans les centres et universités, comme l'Iset et l'Insat. «Nous continuons à encadrer les étudiants et nous sommes présents dans 9 régions du pays (Grand Tunis, Jendouba, Kef, Gafsa, Siliana...). Nous avons commencé à créer des applications afin d'exporter des valeurs ajoutées», souligne-t-elle.

Mme Ennaïfer, qui s'est longuement arrêtée sur le créneau de l'employabilité, a annoncé, à cette occasion, qu'Orange Tunisie va bientôt s'impliquer dans un autre secteur : le tourisme.

Responsabilité sociale rime aussi avec business

Mohamed Ennaceur, ancien ministre des Affaires sociales et expert en Rse est revenu sur l'adhésion au Pacte mondial des Nations unies. Selon lui, «il s'agit tout de même d'un réseau de 8.000 membres dans 135 pays. Ceci est un signal fort et la Rse, ne l'oublions pas, est au cœur du business».

M. Ennaceur a passé en revue les 10 principes du Pacte mondial aux Nations Unies et entrouvert une fenêtre sur le respect de l'écologie, de la collecte des déchets et du recyclage notamment des mobiles en fin de vie. Une direction dans laquelle Orange Tunisie ne tardera pas à s'engager.

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Mohamed Ennaceur: "Une entreprise qui gagne c'est une entreprise qui respecte la règle démocratique".

Pour l'ancien ministre des Affaires sociales, le chômage ne cesse de grimper et le fait de trouver des idées et des filons pour créer des emplois est une initiative louable. Selon lui «la promotion du mécénat, l'investissement sur le long terme pour une croissance durable, le dialogue et le climat serein basé sur le respect mutuel entre employeurs et salariés (syndicat), tout cela représente des signes de bonne santé. Et le développement des applications mobiles, créneau dans lequel Orange Tunisie est très engagée, est une excellente piste».

«Suite aux changements dans le monde, au développement du libre échange, à l'importance de plus en plus forte de la société qui exige plus de respect des droits humains, il ne suffit pas à l'entreprise de parler de ces valeurs, elle doit les mettre en œuvre et les appliquer», a ajouté l'ancien ministre.

Non à tout ce qui nuit au processus développement

A part le respect de l'environnement, la mobilisation pour le recyclage des déchets, le paiement des impôts, le respect des droits de l'Homme, il faut, selon M. Ennaceur, «éviter d'être complice des entreprises qui participent à la discrimination des femmes. Il faut lutter contre la corruption et interdire les pots de vin. Car la corruption nuit à l'économie, à la stabilité sociale et coupe l'élan du développement. L'entreprise doit veiller sur le respect des valeurs universelles, détecter constamment les nuisances, agir rapidement et améliorer sa stratégie afin d'atteindre la spirale du développement».

Et M. Ennaceur de souligner les abus de certaines entreprises qui font travailler les enfants, les prisonniers et qui exploitent les salariés, piétinant ainsi les droits de l'homme et favorisant les grèves, «surtout qu'avec les moyens nouveaux de communication, plus rien ne se cache désormais. Il y a la pression née de la mondialisation de l'information et de l'Internet... et tout a changé».

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«Une entreprise qui gagne c'est une entreprise qui respecte la démocratie, adhère à un comportement social et respecte la transparence. Orange Tunisie est sur la bonne voie, je félicite le personnel et lui dit bravo. Il lui faut maintenant confirmer sa position dans la durée», a conclu M. Ennaceur, en rappelant, à l'appui de ses propos, que l'entreprise n'a pas connu de grèves pendant la révolution. Et c'est là le signe évident d'un management très réussi et à l'écoute des employés.