itech1AeTech diversifie ses offres, s'ouvre sur de nouveaux marchés, ouvre son capital et entre en Bourse. La souscription, ouverte le 20 février, se poursuivra jusqu'au 12 mars. L'action est cédée à 6 dinars : belle opportunité d'investissement.

Par Zohra Abid

C'est avec beaucoup d'enthousiasme que le président directeur général Zoubeir Chaïeb a annoncé, lors d'une conférence de presse, jeudi, au siège de la Bourse de Tunis, l'introduction en Bourse de son entreprise.

«Les temps sont, certes, difficiles, mais nous n'avons pas à croiser les bras. L'heure est au travail. Nous devons positiver et multiplier les efforts pour que le pays puisse tenir et aller de l'avant», a dit M. Chaïeb à Kapitalis.

Un ingénieur, une Success Storry et un pari sur les Tic

Avant de mettre la conférence dans son cadre, M. Chaïeb a préféré passer en revue les différentes étapes de son parcours, ponctué de moult passages réussis dans les firmes les plus connues dans le monde des technologies, avant qu'il ne fonde, en 2001, sa propre entreprise: Advanced e-Technologies (AeTech).

Après son bac section math au lycée de Carthage, M. Chaieb a fait des études à l'université polytechnique de Budapest, en Hongrie. En1980, il a son diplôme d'ingénieur en poche. De la Hongrie, il garde encore de beaux souvenirs. «C'est un pays de grande culture. Il a beaucoup de similitudes avec la Tunisie. Si c'est à refaire, je n'hésiterais pas une seconde», a-t-il dit. «C'est un pays qui a su comment s'intégrer rapidement au sein de la communauté européenne et dans le monde», poursuit-il, comme pour dire que la Tunisie devrait, peut-être, suivre le même chemin.

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Zoubeir Chaieb: une culture industrielle à l'internationale.

Au retour au pays, Zoubeir Chaieb a commencé sa vie professionnelle dans le chemin de fer. Ce passage entre 1980 et 1985 lui a permis de se familiariser avec «la culture du fonctionnaire de l'Etat», dit-il.

Le fonctionnaire très appliqué n'a pas tardé, cependant, à se lancer dans le monde industriel, en rejoignant Siemens. Dans cette entreprise allemande, il a «acquis une culture industrielle de haut niveau, qui plus est, frappée par la rigueur allemande».

En 1990, Zoubeir Chaïeb entame une nouvelle expérience à Alcatel-Lucent et devient son partenaire sur le marché tunisien. «C'est là où j'ai vraiment acquis une culture à l'internationale. Via Alcatel, j'ai découvert l'Afrique et j'ai appris le modèle de la distribution».

Raconte-moi l'AeTech

Convaincu que son savoir-faire pourrait l'aider à réussir «dans l'exploitation, la supervision, la distribution multi-réseaux de produits, la commercialisation et l'intégration des solutions auprès d'entreprises, en démarrage ou en pleine croissance», l'ancien lycéen de Carthage a pensé monter son propre entreprise et mettre à profit son carnet d'adresses. L'idée a commencé à germer dans son esprit en 2000 et son beau rêve a pris forme un an après.

AeTech, société anonyme opérant dans les technologies et le partage de l'information, est née avec un capital de 500.000 dinars. Elle emploie aujourd'hui 76 personnes avec un taux d'encadrement (bac+4 et ingénieurs) estimé à 41%. La plupart passent souvent des formations continues à l'étranger. Un vrai capital humain à développer et à faire fructifier.

En 2002, AeTech s'est entourée de partenaires solides et a contribué à leurs succès, notamment Tunisiana, premier opérateur privé de téléphonie mobile.

A la conquête du marché

Entouré d'une équipe de compétences, le Pdg d'AeTech s'enorgueillit d'avoir installé en 2002, lors de son lancement, la base de données de Tunisiana, et contribué, dans un temps record, au succès de ses systèmes (de communication, consulting, formation) et en participant à la force de ses ventes...

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Présentation des acquis et performances de l'entreprise. 

AeTech ne peut qu'être fière aussi de ses autres partenaires. On citera ici  Zhone (2006), IBM (2007) et Microsoft (stockage dans les serveurs), deux poids lourds dans leur secteur à l'échelle mondiale.

Selon M. Chaïeb, «sa société offre des plateformes internationales, des serveurs de communication, câblage de réseaux, équipements actifs avec des solutions filaires ou sans fils et continue à développer l'outil de demain».

Qui sont les autres partenaires? «Pelco de Schneider dans le système vidéo et caméras de surveillance. Nous avons Nexans dans les câbles. Mais aussi les ministères de l'Intérieur, de l'Enseignement supérieur, des Affaires sociales. La Steg, la BNA, l'aéroport de Tunis Carthage dont le réseau est équipé de 5.000 lignes. Tunisair, l'Office de l'aviation civile et des aéroports, l'Université virtuelle de Tunis, BG Tunisia, TLG Factoring Tunisie, Mövenpick...», énumère le Pdg d'AeTech, qui a une autre corde à son arc, celle des relations avec le public et les médias. Il dit aussi savoir gérer toute sorte de risques.

Pour un monde qui bouge, de nouvelles couches s'imposent

Selon M. Chaieb, la décision d'introduction en Bourse consiste essentiellement à renforcer l'image d'AeTech, à faciliter l'accès à d'autres sources de financement, à élargir la base de l'actionnariat, à avoir plus de visibilité.

«Cette introduction sur le marché alternatif de la cote de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis s'effectue à travers une offre à prix ferme de 583.334 actions nouvelles, dans le cadre d'une augmentation de capital en numéraire par appel public à l'épargne, au prix de 6 dinars», lit-on dans la note de presse (pour plus d'informations : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.).

Adossée à des partenaires costauds, AeTech tire, certes, sa force des solutions liées à l'intégration de l'application et de la distribution, mais elle ne peut pas échapper à la concurrence aux échelles nationale ou internationale (surtout asiatique).

L'entreprise cherche donc à se redéployer pour affronter et contrer les menaces de la concurrence en élaborant de nouvelles stratégies. Des faiblesses? L'entreprise en a vu aussi, mais elle s'emploie à développer et diversifier ses offres, notamment celles adaptées aux PME.

Des chiffres et des ambitions

«Le monde bouge et il faut s'adapter, et surtout ne pas minimiser les importants marchés des pays limitrophes africains et européens», a lancé, de son côté, Anouar Braham, cadre de Mena Capital Partners, intermédiaire en Bourse chargé de l'opération et évaluateur, avant de céder la parole à son collègue Khalil Ben Ammar. «Consolider notre métier, c'est créer de l'expérience, étudier les besoins des clients, et voilà, ce qu'on conseille: dématérialiser les services et aller vers l'intégration de nouvelles couches. La formation continue pour une meilleure gestion, pour l'accompagnement des partenaires ainsi que pour l'exportation du savoir-faire», dit M. Ben Ammar.

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MM. Chaieb et Brahem. 

Les responsables d'AeTech ont tout dit sur leur entreprise, ses performances actuelles et à venir, ses certitudes et ses ambitions aussi. Il reste aux investisseurs souhaitant s'associer à cette aventure industrielle à la pointe de la technologie mondiale de passer à l'achat des actions et croiser les doigts.