La nouvelle loi sur la franchise n’autorise pas encore les multinationales du fastfood à s’implanter en Tunisie. Car les autorités veulent laisser le temps au secteur local de la restauration rapide de faire sa mise niveau.
En 1992, McDonald’s a lancé une offensive au Maghreb qui lui a permis de prendre pied dans un seul parmi les cinq pays de l’Union du Maghreb arabe (Uma): le Maroc. La Tunisie, approchée à la même époque, n’a pas ouvert ses portes à la multinationale américaine du fastfood. Revenue plus récemment à la charge, cette firme a pu planter son fanion en Algérie en 2008 et, cette année, en Libye.
Une dent contre McDonald’s?
Et la Tunisie? M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l’Artisanat, l’a réitéré le 7 octobre, lors du déjeune-débat mensuel de la Tunisian American Chamber of Commerce (Tacc) qui a traité des relations économiques et commerciales tuniso-américaines: la Tunisie ne compte pas encore autoriser l’implantation, sous forme de franchise, des multinationales du fastfood. D’ailleurs, le texte d’application de la loi sur le commerce de la distribution exclue pour l’instant cette activité de la liste de celles dont l’exercice est autorisé en Tunisie sous forme de franchise. Non pas que les autorités tunisiennes aient une dent contre McDonald’s en particulier et les grandes entreprises du fastfood en général, mais parce qu’elles ont fait le choix, rappelle le ministre, d’ouvrir le marché tunisien progressivement.
Cette libéralisation graduelle vise à protéger des catégories d’opérateurs jugés inaptes à y faire face si jamais elle devait sefaire immédiatement et totalement. Dans le présent cas, il s’agit du secteur de la restauration rapide à qui les autorités veulent laisser le temps de faire sa mise niveau, comme cela a été pour l’industrie et devrait l’être pour les services et l’agriculture.
Quand Facebook s’en mêle
Cela n’empêche pas les multinationales du fastfood de se positionner. Toujours intéressé par une implantation en Tunisie, McDonald’s propose (via le site d’AC Franchise) à d’éventuels opérateurs désireux d’intégrer son réseau des contrats de location-gérance moyennant un apport minimum financier personnel de 160.000 dinars. Pizza Hut et Kentucky Fried Chicken (Kfc) sont eux aussi à la recherche de partenaires. Leur ticket coûte au minimum 60.000 dinars pour le premier (franchise) et 350.000 dinars pour le second (location gérance ou franchise).
En attendant, sur Facebook foisonnent les groupes appelant à l’implantation en Tunisie des multinationales du fastfood en général et de McDonald’s en particulier. Mais pour cela, il faudra que la loi sur les franchises soit amendée pour y que le fastfood figure parmi les activités autorisées à la franchise. Ce n’est visiblement pas pour demain la veille…
N. B. A.
