Les accidents de la route et le chômage des jeunes diplômés préoccupent aussi Vivo Energy Tunisie qui a lancé un programme sociétal à long terme, pour contribuer à instaurer la culture de la sécurité routière d'un côté, et celle de l'entrepreneuriat, de l'autre.
Par Zohra Abid
Au cours d'une rencontre avec les médias, mercredi, au club de Shell, Naoufel Aïssa, directeur général de Vivo Energy Tunisie, a commencé par mettre en lumière les succès de son entreprise. «Vivo Energy Tunisie a été créée le 1er décembre 2011, pour commercialiser et distribuer notamment les carburants et lubrifiants de la marque Shell, présente depuis 90 ans en Tunisie. La compagnie emploie aujourd'hui 2.500 personnes (entre emplois directs et indirects) et exploite un réseau de 160 stations-services desservant plus de 150.000 clients», a-t-il dit.
«Salamti Alattarik» ou «Ma sécurité sur la route»
En guise de mise en bouche, M. Aïssa a donné un aperçu sur les projets à caractère social récemment montés avec des partenaires du domaine de l'éducation, du transport, de l'emploi et de l'investissement. «L'entreprise se veut à la fois citoyenne et responsable. Elle cherche à accorder une importance majeure à la santé, à la sécurité et à tout ce qui touche l'environnement», a-t-il précisé.
Dans sa politique citoyenne, Vivo Energy, selon M. Aïssa, cherche à consolider en permanence son partenariat avec les institutions associatives, ainsi qu'avec le secteur public afin de mener à bon port des projets qui aident tout un chacun.
«L'entreprise s'est focalisée cette année sur les thèmes de la sécurité sociale et de l'encouragement à l'entrepreneuriat... Notre premier objectif, avec nos partenaires du ministère de l'Education est challengeant. Le programme ''Salamati Âlattarik'' (Ma sécurité sur la route) est supervisé par des enseignants et des pédagogues qui ont le savoir-faire pour passer les messages aux enfants», explique M. Aïssa.
«Des enseignants et des pédagogues ont le savoir-faire pour passer les messages de la sécurité routière aux enfants», explique M. Aïssa.
Passer prudemment à la 5e vitesse
Les campagnes de sensibilisation estivales, pendant les fêtes, les vacances scolaires ou les heures de pointe conduites par quelques privés en collaboration avec le gouvernement restent aujourd'hui insuffisantes. Il a fallu donc voir autre chose et changer radicalement de stratégie pour que les gens se comportent autrement au volant. «Il nous faut un programme étudié, bien élaboré et touchant les enfants dès leurs premiers pas dans la vie. Afin de leur inculquer une nouvelle culture. La meilleure cible, c'est l'école. C'est là où nous devons semer la bonne graine. Il faut une méthode pédagogique pour que l'enfant saisisse le message en jouant et que ce message devienne par la suite une seconde nature», a expliqué, de son côté, Amara Ben Zaïed, inspecteur principal de l'enseignement primaire.
On a ainsi commencé par un essai dans 24 écoles dans toutes les régions du pays. L'expérience a pris et il a été décidé d'aller encore plus en avant. «Aujourd'hui, avec nos partenaires du ministère de l'Education, le projet s'est élargi et touche 101 écoles et 3000 élèves», se félicite Sonia Dammak, responsable à Vivo Energy.
Apprendre mieux en jouant
Grâce aux cours académiques, précise encore l'inspecteur, les enfants saisissent les petits gestes du quotidien sans aucune difficulté. «Les clubs que nous avons mis sous l'égide du ministère de l'Education et avec l'appui financier de l'entreprise, sont très appréciés. D'ailleurs les parents sont ravis et vu la demande, nous avons dû faire des journées ouvertes pour qu'ils assistent à nos activités», ajoute M. Ben Zaïed.
«Dans les clubs, nous avons des outils nouveaux et des activités qui accrochent. Il y a des sketches, des chants et autres jeux éducatifs initiés par des éducateurs formés», explique, pour sa part, Souad Anen, une enseignante. Selon elle, dès 5 ans, l'enfant peut capter des détails qui restent gravés dans sa mémoire et deviendront par la suite une seconde habitude. «Du découpage, du collage, et autres jeux où l'enfant se plait, se construit et construit son propre univers. Il se constitue seul et maitrise son petit bout de chemin. Nous savons tous le manque de l'équipement dans nos écoles. Grâce à Vivo Energy, nous avons pu organiser des ateliers pour la formation pédagogique des animateurs et des instituteurs qui sortent tous avec un ''kit d'éducation'' (des outils numériques et autres destinés à l'enseignement», a ajouté Mme Anen.
Selon Noureddine Sayadi, responsable de l'Observatoire national de la sécurité routière, le nombre des accidents a augmenté d'une manière préoccupante. Selon lui, 350 personnes ont été tuées depuis le début de l'année, près de 4.000 blessés dans près de 2.500 accidents. Pour aider à remédier à cette situation, il faut développer la culture routière chez les usagers de la route. Et dans ce cadre, «un accord vient d'être signé avec la Société régionale de transport de Sfax (Soretras) sous l'égide du ministère du Transport pour former des chauffeurs et offrir le savoir technique (infrastructure, sensibilisation, contrôle des systèmes de données...). Cette collaboration avec la même société a commencé déjà en août 2012», a précisé M. Sayadi.
Injaz Tunisie, autre cible
Injaz Tunisie, dont Vivo Energy est membre, n'est pas né au lendemain de la révolution. Il s'agit d'un projet qui existe depuis 2009 et fait partie du réseau régional Injaz El Arab et de l'Ong internationale Junior Achievement Worldwide.
Selon les intervenants, Injaz Tunisie gère une panoplie d'activités touchant la formation des jeunes élèves et étudiants dans leurs établissements. Le but est de préparer une génération prête à travailler, à s'épanouir et à contribuer à l'économie du pays.
Vivo Energy participe avec une dizaine de ses cadres. Tous, selon les différents intervenants, sont mobilisés pour former des jeunes à la création de leurs entreprises au marketing et au business.
Ce programme ambitieux a été intégré cette année dans le cursus universitaire à l'Ecole nationale des ingénieurs de Tunis (Enit).
Injaz Tunisie fait découvrir aux jeunes les rouages de l'entreprise et les préparent à intégrer la vie active. En comptant bien sur eux-mêmes.
«El Hall Momken» : un programme et des tentes
En vue d'encourager le travail indépendant et à aider aussi à résoudre une partie des problèmes du chômage des diplômés, Vivo Energy a mis la main dans la main avec l'Institut arabe des chefs de l'entreprise (Iace).
En deux mots, le projet selon les différents orateurs, consiste en à créer une «Tente de l'entrepreneuriat» ou «El-Hall Momken» (la solution possible), dont la mission est de donner un coup de pouce aux jeunes ayant du mal à faire démarrer leur entreprise. Il s'agit de les conseiller, de les orienter et de les aider à surmonter les difficultés et les blocages notamment juridiques. L'avantage: la tente est ambulante. Les conseillers se déplacent et vont vers les gens pour les écouter et leur trouver des résolutions. Le coup d'envoi a eu lieu en mars dernier. Les habitants de Kairouan, Nasrallah, Sidi Bouzid, Regueb, Sbeitla et Kasserine ont eu droit à des conseils et des services.
La prochaine destination: Gafsa. Jeunes, ne ratez pas le rendez-vous!