Les techniques de l’agriculture de conservation, qui améliorent la fertilité du sol et réduisent les coûts de production, sont en train de gagner du terrain en Tunisie, où les superficies cultivées selon cette technique couvrent 12.000 ha.  


Une journée d’information sur cette activité a été organisée, hier, à Tunis, à l’initiative de l’Institut national des grandes cultures (Ingc) sur le thème: «10 ans d’agriculture de conservation en Tunisie: bilan et perspectives».
Cette manifestation à laquelle ont participé des représentants d’instituts agricoles et de recherche scientifique, ainsi que l’Agence française de développement (Afd), visait à faire connaître les techniques de l’agriculture de conservation, voire de la valorisation du capital sol.

Développement d’une expertise tunisienne
Ces cultures, on le sait, reposent sur les semis directs (sans labour) et présentent un avantage agricole (amélioration de la fertilité du sol) et économique (réduction de 15 à 20% des coûts de production).
La Tunisie a développé, depuis 1999, une expertise en la matière dans le cadre du Projet d’appui au développement de l’agriculture de conservation (Padac) auquel ont participé plusieurs intervenants: le Centre technique des céréales (Ctc), l’Ecole supérieure agricole du Kef (Esak) et l’Association pour l’agriculture durable (Apad).
Les superficies cultivées, selon cette technique, couvrent actuellement 12.000 hectares exploitées par 78 agriculteurs.
Les études ont prouvé l’efficience de cette technique dans l’amélioration de la production, de la fertilité du sol et sa protection de l’érosion.
Ouvrant cette journée, M. Abdessalem Mansour, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a souligné que l’agriculture de conservation est en train de se substituer progressivement à l’agriculture traditionnelle. Il a ajouté que la première s’est avérée efficiente dans la lutte contre des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresse, averses, aridité du sol, vulnérabilité à l’érosion et à la dégradation...). Il a également mis l’accent sur la nécessité d’en tirer profit pour assurer la pérennité et la régularité de la production.
Le ministre a insisté, également, sur l’impératif de sensibiliser les habitants des zones menacées par l’érosion aux avantages de cette technique, soulignant la complémentarité entre l’agriculture de conservation et l’agriculture biologique dont la Tunisie ambitionne d’accroître les superficies à 500.000 hectares, à l’horizon 2014.

Réaliser l’autosuffisance en blé dur et en orge
M. Mansour a relevé l’intérêt qu’il y a à exploiter cette technique dans la réalisation des objectifs assignés au secteur des céréales qui contribue à 14% du produit national agricole et emploie 51% des exploitants agricoles (150.000 petits agriculteurs exploitant des superficies de moins de 10 hectares).
La stratégie nationale du développement du secteur des céréales se propose de réduire l’importation du blé tendre et d’accroître la production, au cours de la période 2009-2014, pour atteindre l’autosuffisance en blé dur et en orge.
La réalisation de cet objectif nécessite l’extension des superficies céréalières irriguées à 120.000 hectares au cours de cette saison dont 80.000 hectares réservés au blé dur. Il s’agit, également, d’améliorer le rendement du blé dur irrigué à 55 quintaux par hectare au minimum.

Source : Tap.