Euro-Cycles, entreprise totalement exportatrice, leader tunisien du cycle, en croissance de 15,8% entre 2008 et 2011, fait son entrée en Bourse de Tunis à travers l'ouverture de son capital (30%) au public. La période de souscriptions s'étend du 20 mai au 7 juin 2013.
Par Samantha Ben-Rehouma
Tout-terrain, pliable (pratiques pour lutter contre les vols de plus en plus nombreux) électrique, à moteur, à trois ou dix vitesses... Euro-Cycles, entreprise totalement exportatrice, en connaît un rayon! Avec un CA de plus de 48 millions de dinars (MD), l'entreprise va sûrement, avec son entrée en Bourse, le 20 mai, à travers l'ouverture de 30% de son capital au public, voir sa cote grimper!
Eurocycles: Mourad Ghazi, Jean-Yves Chopelain, Mathieu Basile, Frédéric Baine et Habib Sayah, l'équipe de choc.
L'entreprise, située à la zone industrielle de Kalaâ Kébira dans le gouvernorat de Sousse (3 sites sur 12.000 m²), a invité la presse ainsi que des analystes financiers pour une visite guidée du site mais surtout pour expliquer le pourquoi de son entrée en Bourse.
La diversité, le remède tout terrain
Voilà maintenant dix ans qu'Euro-Cycles (créée en 1993) roule et amasse mousse. Avec une croissance (15,8% entre 2008 et 2011) non-négligeable grâce, entre autres, à des process industriels très high-tech, une disponibilité offre-demande très prompte et une modernisation de ses flux de production, Euro-Cycles est un modèle pour toutes les entreprises tunisiennes.
Capacité de production : 1.500 vélos/jour.
L'entreprise, qui fabrique des vélos à partir de 5 ans jusqu'aux vélos pour adultes et dont la capacité de production tourne à 1.500 vélos/jour, se veut avant tout un savoir-faire «made in Tunisia» en introduisant la fabrication des jantes depuis 2007, en faisant la suivie de la soudure des cadres de vélos en 2008, en intégrant le transport (50 DT d'économie par voyage grâce à l'acquisition de 2 camions ) à son activité en 2010 et actuellement en fabriquant des selles (objectif 600.000 unités pour 2016), en «customisant» ce produit Euro-Cyles répond ainsi aux attentes des clients toujours friands de nouveauté pour faire face à la concurrence chinoise.
«La proximité géographique avec nos clients européens nous permet de répondre rapidement à des commandes avec des délais de livraison courts, la conformité aux normes européennes garantissant une qualité supérieure nous permet d'avoir zéro retour (ou quasi). Tout cela fait la clef de notre succès, car la confiance est un gage de pérennité», s'est enorgueilli Mourad Ghazi, le directeur général adjoint. Qui a ajouté: «Notre diversification nous permet d'être présent en Afrique mais aussi en Europe. En témoigne, notre partenaire italien (lui-même fabricant de vélos) a délocalisé une partie de sa production chez Euro-Cycles!»
Vérification du moindre détail.
La Bourse, l'avenir du cycle
Habib Sayah, Pdg et co-fondateur d'Euro-Cycles avec son partenaire français Patrice Garandeau, a expliqué, de son côté, que «l'entrée en Bourse s'inscrit dans une démarche de transparence avec pour but de mettre en avant la bonne santé financière de l'entreprise aux yeux de nos clients étrangers.»
Par ailleurs, a-t-il ajouté, «au vu de la conjoncture économique en Tunisie, le choix pour nous de se mettre en Bourse est aussi une façon de donner une autre dimension à la société en donnant aux futurs investisseurs la possibilité de percevoir les dividendes qui leur seront dus grâce à la confiance faite par ces derniers.»
Habib Sayah entouré de Mathieu Basile et Jean-Yves Chopelain.
L'offre à prix ferme porte sur 907.200 actions dans le cadre d'une cession au public et d'un placement garanti de 712.800 actions au prix de 11,200 dinars l'action, soit un montant total de 18,144 MD, et ce jusqu'au 7 juin.
Circulez, y a tout à voir!
La visite guidée du site Euro-Cycles a été si enrichissante – la propreté du sol au plafond, les ateliers réglés comme du papier à musique, chaque ouvrier à son poste, aucun bruit si ce n'est celui des machines, peinture oblige les masques sont de rigueur et tout le monde se comprend du regard, bref un cycle qui tourne rond – qu'on en vient à se demander pourquoi ici ça roule alors qu'ailleurs ça stagne.
Il est donc possible en Tunisie d'avoir des entreprises performantes, même si exportatrices, qui privilégient le savoir-faire tunisien. A ce propos, l'anecdote faite par Mourad Ghazi est assez révélatrice sur certains chefs d'entreprise qui ne pensent qu'à s'enrichir plutôt que de travailler dans l'intérêt et pour l'image du pays, bref qui priment le fric sur le chic.
«Nous importons nos pneus du Vietnam or j'aurais préféré avoir des pneus fabriqués ici afin de booster l'économie tunisienne. Seulement voilà lorsque l'on vous fait le pneu à 10 DT et que vous l'achetez ailleurs à 1,5 dollar... Ya pas photo!», a déploré M. Ghazi.
Emballé c'est pesé.
My vélo is rich !
Avec ses 50% en part de marché, le Royaume-Uni est THE client : Raleigh, Denver, KS Cycling, Windras, Bike Trading, etc., ces marques ont choisi de sous-traiter chez Euro-Cycles dont la devise «Réactivité et Anticipation» ne peut que fidéliser le client plus en phase avec les attentes des consommateurs plus verts que jamais!
Après avoir été détrôné par l'automobile pendant presque 30 ans, le vélo fait son grand retour. Une lutte des cycles en roue libre sur le chemin de la revendication citoyenne dont la prise de conscience écologique et le ras-le-bol du diktat des quatre roues: augmentation du prix du carburant, stress, pollution... ont fait que tous les moyens sont bons pour enfourcher à nouveau votre vélo, alors TOUS EN SELLE!