Avec la visite, aujourd'hui, à Tunis, du Premier ministre libyen Ali Zeidan, plusieurs accords de coopération seront relancés, notamment ceux relatifs au gazoduc tuniso-libyen et à la participation libyenne à la raffinerie de la Skhira.
Par Marwan Chahla
Le projet de construction d'un gazoduc tuniso-libyen reliant le complexe gazier de Mellitah, à l'ouest d'El Zawia, et Gabès, a été au menu des entretiens de Mehdi Jomaâ et Abdelbari Ali Lâaroussi, ministres tunisien de l'Industrie et libyen du Pétrole et du Gaz.
450.000 barils de pétrole libyen par mois à la Tunisie
Un groupe de travail étudiera la faisabilité de ce gazoduc. Les deux hommes ont signé un accord selon lequel la Libye fournira mensuellement à la Tunisie, à partir d'août prochain, 450.000 barils de pétrole à des taux préférentiels, jusqu'à la fin de l'année courante.
L'accord stipule aussi que ce volume sera augmenté, en 2014, pour atteindre les 650.000 barils/mois. D'autres projets bilatéraux ont été dépoussiérés et remis en œuvre, notamment l'association de la Libye à la raffinerie de la Skhira. La visite, aujourd'hui, du Premier ministre libyen Ali Zeidan donnera sans doute encore plus de raison à l'optimisme...
M. Jomaâ était en déplacement à Tripoli dans le cadre d'une visite de deux jours, les 10 et 11 juin, durant laquelle les parties tunisienne et libyenne ont passé en revue le large éventail de la coopération énergétique entre les deux pays.
Outre le dossier du gazoduc Mellitah-Gabès, les deux responsables ont évoqué la question l'actualisation d'un certain nombre d'accords bilatéraux dans le domaine de l'énergie et le suivi des projets énergétiques mixtes engagés dans le passé par les deux pays.
L'an dernier, en effet, la Libye a accepté d'approvisionner la Tunisie en pétrole brut et autres produits pétroliers et, il y a deux mois, les deux hommes ont signé, à Tunis, un accord prévoyant la formation d'une commission mixte chargée de superviser ces transferts.
A cette occasion également, ils avaient évoqué la possible association de la Libye à d'autres projets d'exploitation des réserves d'hydrocarbures des zones frontalières et à celui de la raffinerie de la Skhira, un mégaprojet d'une valeur de 2 milliards de dollars et aux capacités d'emploi de 1.200 postes et de raffinage d'environ 250.000 barils/jour.
Toutes ces bonnes intentions ont eu le plus grand mal à être concrétisées, étant donné les incertitudes qui ont marqué la situation dans les deux pays. Une meilleure visibilité et une détermination plus forte semblent aujourd'hui donner raison d'y croire. Et les premiers pas sont faits. Ainsi, la Libye sera partie prenante au projet de la raffinerie de la Skhira et une équipe de travail mixte s'attellera à l'étude de faisabilité du gazoduc tuniso-libyen, couvrant la distance de 260 kilomètres entre le complexe gazier de Mellitah et Gabès.
Une logique du renvoi de l'ascenseur
Pour M. Lâaroussi, il s'agit d'une approche toute simple: «La Tunisie souhaite se procurer du pétrole libyen et un accord dans ce sens a été signé entre le gouvernement provisoire libyen et les autorités tunisiennes. Aujourd'hui, la Tunisie souhaite que cet accord soit renouvelé et la Libye n'a aucune objection à cela, car la Tunisie est un pays ami qui a soutenu le peuple libyen durant sa révolution», a-t-il expliqué.
Parions que cette logique du renvoi de l'ascenseur sera confirmée lors de la visite, aujourd'hui, du Premier ministre libyen en Tunisie. Nombre de dossiers de coopération, jusqu'ici en suspens, seront sans nul doute relancés et la question sécuritaire ne manquera pas, non plus, de susciter le grand intérêt qu'elle mérite.
Source: ''Libya Herald''.
Illustration: Entretiens Mehdi Jomaâ et Abdelbari Ali Lâaroussi, le 10 et 11 juin, en Libye.