«Les emplois créés en Tunisie au profit des Tunisiens par des entreprises française ne le sont pas forcément au dépens des Français», a commenté une source avisée auprès de l’ambassade de France en Tunisie à propos des campagnes actuelles en France autour de la délocalisation par certaines entreprises françaises de leurs activités en Tunisie
Le diplomate réagissait à l’annonce faite par la direction du fabricant de lingerie français Lejaby de fermer trois sites de production et de supprimer 197 postes sur 653 en France, dans le but de produire à moindre coût à l’étranger. Une partie de la production devrait être transférée vers la Tunisie et l’Asie. Le projet de la direction doit être présenté en comité central d’entreprise le 12 avril.
Lejaby, qui accuse un «fort ralentissement» de ses ventes et dont 30% de la production est encore fabriquée en France, contre 0 à 5% pour la concurrence, souhaite abaisser cette proportion entre 7 et 10%. Il entend ainsi faire face à «une concurrence de plus en plus exacerbée» et à «une modification du comportement des consommatrices attirées par des produits toujours moins chers».
Réagissant à l’argument selon lequel la délocalisation des activités de son entreprise se traduirait nécessairement par la perte du savoir-faire des ouvrières françaises, le président de Lejaby, Raymond Mahé, a estimé «qu’il ne s’agit pas du débat d’aujourd'hui, mais il existe aussi un savoir-faire dans un pays comme la Tunisie».
Malek Naïli