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L'ouverture de la «Conférence économique méditerranéenne, emploi et développement territorial» (17-18 septembre) a été marquée par le lancement du programme «Med4Jobs», une initiative méditerranéenne pour l'emploi.

Par Zohra Abid

En présence d'un grand nombre de partenaires stratégiques et d'acteurs de premier plan des deux rives de la Méditerranée, les travaux de la première journée de la conférence se sont déroulés, mardi, à l'hôtel Regency à Gammarth, sous l'égide du chef du gouvernement Ali Larayedh, qui était accompagné d'une flopée de ministres et conseillers. Est-ce à dire que le gouvernement accorde une grande importance à cette conférence ou que tous ces responsables n'ont pas autre chose à faire!

Pour un équilibre régional

«Cette conférence est consacrée à un thème d'importance capitale aussi bien pour la Tunisie que pour tous les pays de la région, qui est l'emploi et le développement territorial. Elle s'inscrit dans le contexte des défis politiques, économiques et sociaux de la région et des efforts entrepris par la Tunisie pour les relever et proposer une nouvelle vision pour l'avenir de sa population. Nous faisons confiance à la Tunisie et prêts à aider la Tunisie et les jeunes à créer des projets économiques», a lancé, dans son allocution inaugurale, Fathallah Sijilmassi, secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée (UpM). Et d'ajouter qu'aujourd'hui, il y a urgence d'entreprendre des actions répondant «à la question prioritaire de la création de l'emploi pour les jeunes et pour les femmes et de la correction des déséquilibres de développement entre les régions de l'intérieur et celles du littoral».

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Le chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh a mis l'accent, pour sa part, sur les crises que traverse le pays et qui l'empêche de reprendre son élan économique. «Le bassin méditerranéen est un espace de paix. Mais les crises économiques et financières, les révoltes contre l'injustice et la pauvreté et les révolutions appelant à la justice sociale et à la dignité, ont perturbé l'économie et son rythme de développement. N'empêche que l'avenir de la région reste lié à la capacité des gouvernements de trouver des solutions aux crises», a expliqué M. Larayedh. Et d'assurer que «le gouvernement tunisien a déjà tracé sa stratégie».

Priorité du combat contre le chômage

M. Larayedh a notamment rappelé que les révolutions ont soulevé le couvercle pour découvrir l'inégalité sociale et le grand fossé entre les régions, mais grâce au recrutement dans le secteur public, la courbe du chômage a pu être inversée. «La revendication des révolutionnaires était claire: développement et emploi. Le gouvernement n'a cessé de chercher les solutions adéquates et urgentes. Nous avons fini par opter au recrutement dans le secteur public et c'est ainsi que nous avons pu répondre aux besoins des régions», a dit Ali Larayedh.

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«Le taux de chômage est en baisse. En 2011, il était de 18,9%. En 2012, il est tombé à 17,6%, et au terme de la première moitié de 2013, il s'est établi à 15,9%. Nous poursuivons notre expérience pour de meilleurs résultats en assurant la stabilité économique, sociale, politique et sécuritaire», s'est encore félicité le chef provisoire du gouvernement.

Pour trouver des débouchées pour l'excédent de main d'œuvre tunisienne, la Tunisie est à la recherche de nouveaux marchés. «84% des travailleurs expatriés tunisiens travaillent en Europe, 13% sont dans les pays arabes et seulement 3% en Amérique du nord. Il nous faut trouver de nouveaux marchés, et pour cela nous sommes appelés à concentrer nos efforts sur la formation», a déclaré M. Larayedh, tout en rappelant que l'emploi demeure une responsabilité collective et que les intérêts dans la région sont communs. Il est «important de coopérer et de tenir compte des crises et des difficultés économiques. Et notamment de combattre le chômage par l'impulsion de l'investissement et de l'emploi».
Emploi, emploi et emploi

Bernardino León, représentant spécial de l'Union Européenne pour la région du Sud de la Méditerranée, a mis l'accent, de son côté, sur l'engagement européen pour venir en aide à la Tunisie.

«Notre message à la Tunisie, il y a 2 ans, était clair. Nous soutenons la transition. Les 3 priorités sont emploi, emploi et emploi. Aujourd'hui, nous gardons le même engagement. Permettez-moi, tout de même une petite réflexion sur la politique. Il est vrai qu'on insiste sur l'économie, mais aujourd'hui, on ne peut pas parler de l'économie sans la politique. Je parle ici au nom de l'Union européenne. S'il y a, dans ce pays, un accord politique, il y aurait certainement plus d'investisseurs», a averti l'intervenant, faisant ainsi allusion au blocage du dialogue national qui empêche une bonne visibilité des perspectives tunisiennes et refroidit les plus enthousiastes des investisseurs. Or, l'investissement accélère l'accord politique, qui ramène à plus de sécurité, plus de prospérité et plus de dignité.

«Nous sommes très engagés et les zones défavorisées sont une priorité. Nous avons doublé le montant d'aide pour la Tunisie en mettant, ces deux dernières années, 400 millions d'euros dont 90 millions pour aider les municipalités», a rappelé M. León.

La formation est fondamentale

Il y a un programme dans le secteur de l'agriculture pour la Tunisie, indique le conférencier, qui ajoute: «Notre occupation reste cependant la formation.» Il explique à ce propos: «L'Union européenne est très engagée dans ce domaine mais la bataille est très difficile. Nous savons que vous êtes capables d'assurer la formation et c'est vital. Vous avez tout notre appui et c'est comme ça qu'on va construire cette région.»

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En guise de conclusion, M. León s'est voulu rassurant: «L'UE est très présente en Tunisie depuis 2 ans. Nous sommes engagés avec vous dans cette bataille de l'emploi. Nous avons commencé avec Beji Caïd Essebsi; nous avons poursuivi avec Hamadi Jebali et continuons à soutenir Ali Larayedh».

Après une série d'interventions de responsables du Maroc, de la Jordanie, de la Palestine et de chez nous et avant d'entamer les travaux de la conférence qui se poursuivent aujourd'hui, Fathallah Sijilmassi a annoncé le lancement à partir de Tunis du programme «Med4Jobs». Une feuille de route qui servira à trouver des solutions aux crises de l'emploi.