tarek ben ammar
Mediobanca va s’associer à des groupes privés de Tunisie, du Maghreb et du Golfe pour créer une nouvelle banque d’affaires en Tunisie. Quel rôle a joué Tarak Ben Ammar dans l’élaboration de ce projet?


La nouvelle banque, dont le nom n’a pas encore été décidé, aura son quartier général à Tunis et deux bureaux à Alger et à Dubaï. Elle sera dédiée à l’investissement et à la gestion d’actifs pour le compte de ses clients dans tout le monde arabe.
«Ce sera une banque internationale basée en Tunisie et elle pourrait être opérationnelle d’ici le premier trimestre de 2011», a déclaré le producteur tuniso-français Tarak Ben Ammar, à partir du plateau de tournage du film ‘‘L’Or noir’’ dans le désert tunisien, dans un entretien téléphonique avec ‘‘Il Sole 24 Ore Radiocor’’, agence leader de l’information financière en Italie.

Milan-Tunis-Alger-Dubaï
«Je vais avoir 3% [dans le capital du nouvel établissement], le groupe tunisien Zarrouk 44%, Mediobanca 34%, un groupe libyen – peut-être Lafico – 5%, la banque franco-algérienne Bia 5% et un groupe du Golfe 10%», a précisé le financier et producteur de cinéma, qui siège au conseil de Mediobanca.
La future banque étendra ses activités à l’ensemble du Moyen-Orient grâce aux excellents rapports de la Tunisie avec les autres pays de la région et, bien sûr, aux réseaux de tous ses actionnaires régionaux.
En fait, les 44% détenus par les actionnaires tunisiens seront détenus par le groupe Slim Zarrouk (34%) et le banquier tunisien Moncef Kaouach (10%). La banque italienne précise, pour sa part, que sa part s’élèverait exactement à 33%, et non 34% comme annoncé par Ben Ammar.  
«Depuis 2002, je dis que l’Italie devrait travailler davantage avec cette partie du monde, le Moyen-Orient, où il y a beaucoup de richesse et où les Français travaillent déjà, mais aussi les Allemands et autres Européens. Pendant des années, j’espérais que cela arriverait», explique Ben Ammar. «Je ne suis pas responsable pour les Etats de ce dossier, mais pourquoi Mediobanca irait-elle chercher des appuis loin au Moyen-Orient alors qu’elle pourrait les trouver dans les pays de la rive sud de la Méditerranée», s’interroge-t-il en bon avocat des siens.
Piazzetta Cuccia, siège de Mediobanca à Milan, a reçu «cette proposition de la partie tunisienne et m’a demandé mon avis. J’ai répondu que c’était une bonne idée». Et pour prouver ce qu’il dit, le producteur de cinéma a aussitôt ouvert son portefeuille et pris une participation, certes minoritaire mais qui souligne assez son implication personnelle dans le projet.

Un pays ouvert
«Ce sera une banque internationale siégeant à Tunis. Elle aura l’autorisation de fonctionner en monnaie locale et en devises, ou en eurodollars sur les marchés internationaux», souligne encore Ben Ammar.
Selon lui, ce projet a d’autant plus de chance de réussir que la Tunisie «est un pays très ouvert sur l’étranger, de par son économie, son tourisme et aussi ses activités dans les domaines du cinéma et de la télévision».
Ben Ammar sait de quoi il parle puisqu’il qui est propriétaire d’Empire Studios à Hammamet, d’une boîte de production cinématographique, Quinta Production, et de studios de cinéma à Gammarth, au nord de Tunis. Il est également actionnaire de la chaîne Nessma TV, basée à Tunis, aux côtés des frères Karoui et du groupe Mediaset de Silvio Berlusconi.
En plus des partenaires tunisiens de Mediobanca, «le tour de table de la nouvelle institution réunira des investisseurs et des fonds souverains des pays du Moyen-Orient parmi les plus riches de la région. Il y aura un actionnaire de l’un des pays du Golfe: d’Abou Dhabi, du Qatar ou de Dubaï», explique encore Ben Ammar.

L’actionnariat très diversifié du nouvel établissement, Ben Ammar pense qu’il est rendu possible par le fait que la Tunisie «a de bonnes relations avec tous les pays de la région, et notamment avec l’Algérie, le Maroc, la Libye».

Imed B.

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