Les exportations industrielles, notamment mécaniques et électriques, se sont consolidées et les échanges commerciaux avec l’extérieur ont poursuivi leur progression. Mais les réserves nettes en devises ont baissé.


C’est ce qui caractérise la conjoncture économique en Tunisie, selon le Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (Bct), réuni mardi à Tunis pour discuter de l’évolution de la conjoncture aux plans national et international.

Hausse du déficit courant
L’accélération du rythme des importations, essentiellement des matières premières, de l’énergie et des biens d’équipement, a entraîné un accroissement du déficit courant qui a atteint 4,1% du Pib, à la fin du mois d’octobre.
Ces évolutions se sont traduites par une baisse des réserves nettes en devises qui sont ainsi passées de 13,206 milliards de dinars en le 29 novembre 2009 à 12,832 milliards de dinars tunisiens le 29 novembre 2010, équivalant à 5 mois d’importations.  
Malgré une légère baisse enregistrée depuis le début de l’année, les prix sont partis en hausse de 4,5% au cours des dix premiers mois de 2010, contre 3,4% durant la même période de l’année précédente.
La masse monétaire a progressé, quant à elle, de 9,8% au cours des dix premiers mois de l’année, contre 10,1% un an plus tôt, tandis que les concours à l’économie ont évolué, durant la même période, à un rythme plus rapide (15,3% contre 8,5%), reflétant ainsi, l’effort du système bancaire dans le financement de l’activité économique.
En outre, et sous l’effet de la contraction de la liquidité bancaire en novembre 2010, le taux d’intérêt moyen a atteint 4,80% contre 4,62% en octobre.
Quant au dinar, il s’est déprécié, depuis le début de l’année de 9,7% par rapport au dollar, mais il est resté quasiment stable face à l’euro.
A la lumière de ces évolutions, le conseil d’administration de la Bct a décidé de maintenir inchangé son taux d’intérêt directeur, tout en insistant sur le suivi rigoureux de l’évolution de la conjoncture économique internationale et des marchés financiers mondiaux, au regard des actions entreprises récemment, pour faire face à la crise de l’endettement public en Europe.

Vigilance face à la conjoncture mondiale
Car, en dépit de l’amélioration du rythme de l’activité économique dans plusieurs pays industrialisés et émergents, comme le montrent les données sur la croissance économique relatives au troisième trimestre de 2010, l’environnement international a été marqué de nouveau, ces derniers temps, par la recrudescence des craintes concernant la crise de l’endettement public et la situation du système bancaire dans certains pays européens.
Ceci a ravivé les fluctuations des marchés financiers internationaux, notamment les marchés des changes et les principales bourses internationales.
En outre, les prix de certaines matières premières ont augmenté, entraînant l’accroissement du niveau d’inflation.
Alors que certaines banques centrales dans les pays industrialisés, surtout celle des Etats-Unis, ont continué d’assouplir leurs politiques monétaires pour soutenir la reprise de l’économie et réduire les taux de chômage, certains autres pays industrialisés, et en particulier la Chine, ont procédé au resserrement de ces politiques pour atténuer les pressions sur l’économie et maîtriser le rythme de l’inflation.
Toutes ces évolutions requièrent, on l’imagine, une vigilance de tous les instants.

Kapitalis, avec Tap.