Selon le 10e rapport ''Doing Business 2014'', publié mardi, sur l'environnement réglementaire des affaires, «la Tunisie a rendu plus difficile la création d'entreprise en augmentant le coût d'immatriculation pour les entreprises.»
Par Imed Bahri
Dans ce domaine de réforme de la réglementation des affaires concernant la «création d'entreprise», la Tunisie s'est classée au 51e rang mondial sur 189 pays, avec 68,7 points, contre 68,6 en 2012, soit une très légère amélioration de 0,1%.
La Tunisie peut mieux faire
La Tunisie est devancée dans le classement par 5 pays arabes : les Emirats arabes unis (23e), l'Arabie saoudite (26e), le Bahreïn (46), Oman (47) et Qatar (48e).
Elle devance cependant la Turquie (69e), le Maroc (87e), le Koweït (104e), le Liban (111e), la Jordanie (119e), l'Egypte (128e), l'Irak (151e), l'Algérie (153e) et la Libye (187e).
Voici, par ailleurs, le classement de la Tunisie selon les 10 indices étudiés dans le rapport, par ordre décroissant, allant du meilleur vers le pire :
1- Commerce transfrontalier (31e);
2- Règlement de l'insolvabilité (39e);
3- Protection des investisseurs (52e);
4- Raccordement à l'électricité (55e);
5- Paiements des impôts (60e);
6- Création d'entreprise (70e);
7- Transfert de propriété (72e);
8- Exécution des contrats (78e);
9- Obtention de prêts (109e);
10- Octroi de permis de construire (122).
D'une façon générale, ''Doing Business 2014'' montre que le rythme des réformes de la réglementation des affaires ralentit au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Alors que la situation politique de la région reste difficile, les gouvernements éprouvent de plus en plus de difficultés à mettre en place les réformes qui ont été entreprises dans d'autres régions du monde.
''Doing Business 2014: Comprendre les réglementations pour les petites et moyennes entreprises'' constate que, en 2012/13, la région du MENA a la plus petite part d'économies qui ont mis en œuvre au moins une réforme de la réglementation des affaires.
Les Emirats champions du monde arabe
En effet, 40% des économies de la région ont réformé au moins un des domaines couverts par le rapport, contre 75% en Asie du Sud et 73% en Europe et en Asie centrale. Parmi les économies de la région MENA, les Emirats arabes unis ont le meilleur cadre réglementaire pour les entreprises, tel que mesuré par les indicateurs ''Doing Business''.
La République arabe syrienne est l'économie où l'environnement des affaires s'est le plus détérioré en 2012/13. Les délais bureaucratiques et les coûts administratifs ont augmenté pour le secteur privé en raison des troubles civils, de l'affaiblissement de la capacité de l'Etat à faire respecter la loi, ainsi que d'autres problèmes communs aux États touchés par le conflit.
«Malgré les défis auxquels est confronté la région MENA, plusieurs économies continuent de mettre en œuvre des mesures pour améliorer le climat des affaires», a déclaré Augusto Lopez-Claros, directeur de l'unité de recherche sur les indicateurs et analyse du Groupe de la Banque mondiale, Global Indicators and Analysis. Il ajoute: «Les Emirats arabes unis ont renforcé la protection des investisseurs, amélioré le raccordement à l'électricité, et simplifié le transfert de propriété. Djibouti a adopté un nouveau Code de commerce qui a contribué à élargir l'accès au crédit pour les entreprises et à faciliter le règlement de l'insolvabilité».
''Doing Business'' a recueilli pour la première fois cette année des données sur la Libye, le Myanmar et le Soudan du Sud, trois économies qui sortent de conflits ou qui s'ouvrent à l'économie mondiale après des années d'isolement.
Dans le cas de la Libye, les données constatent que le pays a un cadre de la réglementation des affaires qui est complexe et couteux, ainsi que de faibles institutions juridiques. Cela se reflète dans le rang de la Libye, qui se classe 187e sur 189 économies.
Singapour est premier au classement général de la facilité à faire des affaires. Se trouvent aussi au classement des 10 meilleures économies dont les règlementations sont favorables au cadre des affaires la Région Administrative Spéciale de Hong Kong (Chine), la Nouvelle Zélande, les Etats-Unis d'Amérique, le Danemark, la Malaisie, la République de Corée, la Géorgie, la Norvège et enfin le Royaume Uni.
Outre le classement général, ''Doing Business'' met chaque année l'accent sur les économies qui ont le plus amélioré, par rapport à l'année précédente, leurs réglementations liées aux indicateurs mesurés par ''Doing Business''.
Les 10 économies ayant le plus progressé
Les 10 économies qui ont progressé le plus sont (par ordre croissant d'amélioration) l'Ukraine, le Rwanda, la Russie, les Philippines, le Kosovo, Djibouti, la Côte d'Ivoire, le Burundi, l'ex République yougoslave de Macédoine et le Guatemala.
Pourtant, il reste beaucoup de défis à relever dans 5 de ces pays (le Burundi, la Côte d'Ivoire, Djibouti, les Philippines et l'Ukraine) qui sont encore dans la deuxième moitié du classement général.
''Doing Business'' analyse les réglementations d'une économie qui ont un impact sur les entreprises au cours de leur cycle de vie, ce qui inclut leur création et leur gestion, le commerce transfrontalier, le paiement des taxes et impôts et la protection des investisseurs.
Le rapport ne mesure pas tous les aspects de l'environnement réglementaire qui sont importants pour les entreprises et les investisseurs. Par exemple, le rapport ne prend pas en compte la sécurité, la stabilité macroéconomique, la corruption, le niveau de formation ou la robustesse des systèmes financiers.
Les conclusions du rapport ont stimulé de nombreux débats et ont également permis le développement d'un nombre toujours plus grand d'études analysant l'impact de la réglementation des affaires sur les résultats économiques dans les différents pays.
(Avec communiqué)
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