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Le Comité pour l'annulation de la dette du Tiers-Monde (CADTM) organise, demain, mardi 12 novembre, à Bruxelles (Belgique), son 12e séminaire international sur la dette et les droits humains, avec un focus sur la Tunisie et l'Egypte.

Par Wajdi Khalifa, correspondant à Bruxelles

Le séminaire, organisé au sein du Parlement belge à Bruxelles, par la sénatrice belge d'origine marocaine Olga Zrihen et l'eurodéputée française Marie-Christine Vergiat, sera l'occasion de faire un état des lieux sur l'audit des créances européennes sur la Tunisie et l'Egypte.

Pour l'annulation de la dette odieuse

Outre Olga Zrihen, la sénatrice belge à l'origine de la résolution de juillet 2011 sur l'audit belge de la dette tunisienne, et Marie-Christine Vergiat, l'eurodéputée à l'origine de l'appel des 120 parlementaires européens pour un moratoire et un audit des créances européennes envers la Tunisie, on annonce de nombreux autres intervenants, notamment Mabrouka Mbarek, députée tunisienne à l'origine de la proposition de loi tunisienne sur l'audit de la dette, et Fathi Chamkhi, porte-parole de Raid-Attac-CADTM Tunisie.

Ce séminaire intervient moins d'une semaine après la campagne pour l'annulation de la dette odieuse, lancée le 8 novembre à Tunis, par tout un réseau national d'acteurs sociaux qui réclame l'arrêt immédiat du paiement de ces dettes dites odieuses.

Lors de la conférence de presse du séminaire de Tunis Fathi Chamkhi avait affirmé que «le service de la dette extérieure contractée durant les 23 ans de la dictature de Ben Ali a atteint 47 milliards de dinars, dont 7 milliards d'intérêts», un montant qui suffirait largement à régler l'essentiel problèmes économiques de la Tunisie en cette difficile phase transitoire.

Au niveau européen un pas considérable avait été franchi sur la question de la dette des pays arabes grâce à une résolution du Parlement européen, le 10 mai 2012. Dans cette résolution, le Parlement avait jugé «odieuse la dette publique extérieure des pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient sachant qu'elle a été accumulée par les régimes dictatoriaux, par le biais principalement de l'enrichissement personnel des élites politiques et économiques et de l'achat d'armes, utilisées souvent contre leurs propres populations».

La conversion de la dette en projets de développement

Malgré cette résolution, certains Etats européens essaient de contourner cet audit en proposant à l'Etat tunisien des conversions de dettes.

Ainsi, près d'un mois après cette résolution, l'Institut allemand de crédit pour la reconstruction (KfW) et le ministère tunisien des Affaires étrangères signaient un contrat de conversion d'une partie des dettes tunisiennes en projets de développement dans les régions les plus défavorisées.

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En juillet 2013,le président français François Hollande avait précisé, lors de sa visite officielle en Tunisie, que la France était prête à convertir une partie de la dette tunisienne en projets d'investissements.

Contacté par Kapitalis, Renaud Vivien, juriste au Comité pour l'annulation de la dette du Tiers-Monde, précise que le séminaire constituera une étape supplémentaire pour comprendre les circonstances qui ont entouré la conclusion de ces prêts sous les régimes de Ben Ali et Moubarak mais aussi leur utilisation. Il s'agit d'identifier les responsabilités et déterminer ainsi la part odieuse de la dette qui doit être annulée sans conditions.

Ce séminaire à Bruxelles sera donc l'occasion de donner une dimension européenne et internationale à cette campagne pour éviter que les fautes du passé soient à la charge des générations futures.