La Tunisie et l’Agence française de développement (Afd) signent quatre conventions de financement pour un montant de 115 millions € (M€), soit environ 208 millions dinars tunisiens (MDT).


A l’invitation de M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, le directeur général de l’Afd, M. Dov Zerah, effectue une visite officielle en Tunisie  du 8 au 10 décembre.
Au programme de la visite : des entretiens avec M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, et plusieurs membres du gouvernement.
Des conventions de financement, pour un montant de près de 115 M€, soit environ 208 MDT sont aussi signées, qui illustrent l’étendue et la profondeur de la coopération tuniso-française.
Elles concernent la formation pour l’emploi, les transports urbains, l’accès à l’eau potable et la gestion des ressources naturelles.

Formation pour l’emploi
Deux conventions visent à améliorer l’employabilité des jeunes, première priorité du pays, que ce soit celle des étudiants du supérieur, grâce à la création de l’Ecole nationale d’ingénieur de Bizerte (Enib) – pour laquelle l’Afd accorde un prêt de 15 M€ (près de 30 MDT) – ou celle d’élèves plus jeunes, grâce au projet de création au sein de l’Agence tunisienne de formation professionnelle (Atfp), d’un centre de formation professionnelle aux métiers de l’aéronautique. Ce dernier bénéficie d’une subvention de 7,8 M€ (15 MDT), liées au volet «développement solidaire» de l’Accord pour une gestion concertée des migrations, qui a été signé entre les deux pays en avril 2008, lors de la visite d’Etat du président Nicolas Sarkozy en Tunisie.

Transports urbains
Deux prêts respectivement à la société du Réseau ferré rapide (Rfr) et à la Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft) pour un montant totale de 50 M€ (près de 100 MDT), vont contribuer à la création du Réseau ferré rapide (Rfr), qui va doter le Grand Tunis d’une première ligne de train de banlieue, de type RER. Cette offre additionnelle de transport en commun  de 350.000 personnes/jour réduira d’autant les déplacements en voiture individuelle, permettant ainsi d’importantes économies d’énergie.
Cet ambitieux projet mobilise un important apport financier européen, puisque la Banque européenne d’investissement (Bei), la Commission européenne, la KfW allemande et l’Afd unissent leurs forces pour les mettre au service de la Tunisie.
Dans ce cadre, l’Afd a été cooptée par ses pairs européens pour assurer la responsabilité de chef de file de cette opération, qui apporte 325 M€ (640 MDT) de financement extérieur à la Tunisie.

Accès à l’eau potable
Un prêt de 40M€ va financer la mise en place par la Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau (Sonede), d’infrastructures de production et d’adduction d’eau potable, dont l’objectif est d’étendre la desserte et d’améliorer l’efficacité des systèmes d’adduction et de renouveler les conduites de transfert vers des régions prioritaires, telles les zones côtières et touristiques et les zones enclavées et desservies par une seule conduite.
De plus, le Programme inclut le renouvellement de plusieurs centaines de milliers de compteurs domestiques, dans un but d’optimiser la gestion commerciale.
Ce projet s’inscrit dans un programme plus vaste, visant à réduire les pertes en eau – qui, en Tunisie, doit être géré avec parcimonie –  et améliorer l’accès à l’eau potable, pour les populations.

Gestion des ressources naturelles
Deux subventions de 1,85 M€ sont accordées par le Fonds français pour l’environnement mondial (Ffem). L’une finance le Parc national du Chaambi, créé en 1980, qui a permis de sauvegarder des éléments essentiels de la biodiversité de montagne, mais qui doit aujourd’hui avoir une approche plus inclusive des populations riveraines voisines dans le but d’améliorer leurs conditions de vie.
L’objectif est de soutenir une dynamique durable de développement local autour du Parc, grâce à sa valorisation éco-touristique et au développement d’activités alternatives génératrices de revenus. L’autre subvention vise à protéger les nappes phréatiques côtières de la région de Gabès dont dépendent les oasis littorales qui sont des écosystèmes très fragilisés. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UpM).
Selon le document de l’accord signé par MM Jouini et Zerah, «les parties sont convenues de renforcer la coopération intellectuelle, la mobilisation des savoir-faire français et le dialogue sur les politiques publiques ; avec l’idée d’un séminaire stratégique de haut niveau au printemps 2011».

Source : communiqué.