Sur 2020 entreprises tunisiennes de textile-habillement, seules 120 disposent d’un site web et une seule a créé un site marchand. Est-ce acceptable?
Non, bien sûr. Le e-commerce doit être l’un des axes du développement du secteur du textile-habillement, qui représente en Tunisie 35% des entreprises et 40% des emplois dans les industries manufacturières.
C’est pour étudier les voies de développer cette orientation stratégique que le Centre technique du textile (Cettex) a organisé, jeudi, à Ben Arous, au sud de Tunis, un séminaire sur le thème: «E-commerce textile-habillement: outil d’innovation et de croissance».
Améliorer la visibilité internationale
Cette manifestation, organisée en collaboration avec l’école française de mode Mod’Spe Paris (France), s’inscrit dans la stratégie nationale de développement du commerce électronique (e-commerce). Elle vise à encourager les professionnels du secteur, dont certains tardent à prendre la mesure des mutations en cours dans leur industrie, à créer des sites marchands et à développer des ventes et des échanges à travers la toile.
En plus de la sensibilisation des opérateurs à la nécessité d’améliorer la visibilité de leurs produits à travers une meilleure exploitation des technologies de l’information et de la communication, le Cettex cherche, à travers ce séminaire, à mettre en exergue, aux yeux des opérateurs et des analystes, les freins et les facteurs de succès de l’e-commerce et d’identifier ses conditions de réussite dans le contexte socio-économique tunisien.
«Avec plus de 2.000 entreprises et 200.000 emplois, le secteur textile habillement représente 35% des entreprises et 40% des emplois de l’ensemble des industries manufacturières», a souligné M. Afif Chelbi, ministre de l’Industrie et de la Technologie, dans son allocution d’ouverture du séminaire.
Le ministre a ensuite indiqué que le renforcement de la visibilité internationale du secteur tunisien du textile-habillement est l’un des axes importants de la stratégie industrielle nationale à l’horizon 2016, sachant que la promotion de l’innovation industrielle et technologique est l’objectif primordial de cette stratégie.
«La dématérialisation des transactions et le développement de l’Internet et du commerce électronique, plus particulièrement, constituent des évolutions importantes auxquelles le secteur tunisien du textile-habillement est appelé à s’adapter et à tirer le meilleur profit», a explique M. Chelbi.
Signes rassurants de reprise
Evoquant ensuite la situation du secteur dans la conjoncture économique mondiale, le ministre a souligné qu’après l’année 2009, qui a été marquée par les effets de la crise économique sur l’ensemble de l’activité industrielle de la zone méditerranéenne, le secteur textile-habillement affiche en 2010 des signes de reprise. Les onze premiers mois de 2010 ont ainsi enregistré une progression des exportations tunisiennes de 6,5% comparativement à la même période de 2009, a-t-il ajouté. Le ministre a relevé que le secteur TH doit faire preuve de vigilance, de dynamisme et de vision prospective afin de saisir toute les opportunités à même de préserver et consolider cette reprise.
Le secteur du textile-habillement a bénéficié du Programme de mise à niveau (Pma) et celui des investissements technologiques prioritaires (Pitp) avec respectivement 1.507 et 1.951 dossiers approuvés, soit 45% et 43% des approbations de l’ensemble de l’industrie manufacturière depuis le début de ces deux programmes.
Etendre la chaîne de valeur du secteur
En outre, plusieurs autres programmes ont été mis en œuvre pour développer la compétitivité et accompagner l’évolution des entreprises du simple statut de sous-traitant à celui de cotraitant et de fournisseur de produit fini. L’objectif étant d’étendre la chaîne de valeur du secteur de la confection à la fois en amont et en aval.
Le ministre a souligné que le secteur du textile-habillement est en déficit de communication, la majorité des entreprises ne disposant pas d’une fonction marketing et commerciale structurée. Il a ajouté que seulement 120 entreprises disposent d’un site web dont un seul site marchand, ce qui revient à dire que plus de 1.900 entreprises du secteur sont invisibles sur Internet.
Le ministre a ajouté que l’évolution du nombre d’internautes, de transactions électroniques et du chiffre d’affaires réalisé par l’intermédiaire de la toile ne laisse aucun doute sur l’intérêt et le potentiel que présente le e-commerce, qui constitue une alternative pour les entreprises ne disposant pas des moyens suffisants pour installer des boutiques à l’étranger.
M. Chelbi a ajouté, dans ce contexte, que des encouragements ont été institués en faveur des entreprises exportatrices pour les actions de promotion, marketing et le recours aux experts en commerce électronique dans le cadre des avantages octroyés par le Fonds de promotion des exportations (Foprodex) et le Fonds d’accès aux marchés extérieurs (Famex).
Il a, également, indiqué que le guichet unique du Centre de promotion des exportations (Cepex) est aujourd’hui, à même de conseiller et d’orienter les exportateurs pour adopter les nouvelles technologies dans le cadre de leur prospection commerciale.
Une stratégie et un plan national de développement du commerce électronique ont d’ailleurs été développés. Ils visent une meilleure diffusion de la culture du commerce électronique par les petites et moyennes entreprises (Pme), l’instauration d’un environnement de confiance dans ce mode d’échanges et l’incitation des entreprises tunisiennes à adhérer au niveau des marchés national et international.
Kapitalis (avec Tap).
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