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La veille de l'annonce de son introduction en Bourse, Sotemail a organisé, mardi, une visite guidée à son usine de Souassi, dans le gouvernorat de Mahdia au Sahel (centre-est). Un label de qualité et de bonnes impressions.

Par Zohra Abid

C'est du moins l'avis échangé entre les représentants des médias et les intermédiaires en Bourse au terme de cette visite dans l'unité de production de la société spécialisée dans la fabrication de carreaux céramiques en grès porcelaine pour revêtement des sols et murs, filiale de la Société moderne de céramique (Somocer), du groupe Lotfi Abdennadher.

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Amadio l'Espagnol, au centre, transmet son savoi-faire aux techniciens tunisiens.

Seul concurrent sur le marché local: l'importation

Grâce à ses équipements de pointe et à un savoir-faire de haut niveau, Sotemail a pu, en un temps record, s'imposer sur le marché local où elle n'a pas vraiment encore de concurrent. A entendre ses responsables, la seule crainte viendrait de... l'importation.

«La société n'arrive pas à couvrir 20% de la demande provenant du marché international. Avec l'extension que nous venons de faire, nous espérons satisfaire davantage de clients», déclare à Kapitalis Ahmed Sghir, son directeur général.

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Ahmed Sghir: «La capacité de production de l'usine doit passer à 13.000m2/jour en 2014».

Sotemail, qui a renforcé ses capacités au fil des ans, cherche aujourd'hui à augmenter son capital en s'introduisant en Bourse. Les souscriptions auront lieu du 20 au 23 décembre 2013 et le prix de l'action a été fixé à 2,5DT.

«La société étant implantée dans une zone de développement régional, toute souscription à son capital donne droit à une déduction totale d'impôt sans minimum légal, selon l'article 23 du Code d'incitation à l'investissement», explique un autre responsable de la firme.

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Une extension qui va permettre à l'usine de mieux répondre à la demande extérieure.

Une petite mine d'or

La société, créée en 2002, est entrée en production en octobre 2006. «A cette époque, notre capacité de production ne dépassait pas 1.500m2/jour. En 2008, celle-ci a augmenté pour atteindre les 4.000m2/jour. En 2014, nous avons prévu une capacité allant de 12 à 13.000m2/jour», précise Ahmed Sghir.

Selon lui, la société a déjà mis en place une extension avec de nouveaux équipements qui vont lui permettre de multiplier ses capacités de production et son chiffre d'affaires.

Sotemail qui a fait, en 2012, un chiffre d'affaires de 16,5 millions de dinars (MD) clôturera l'année 2013 avec une hausse de 1,5 MD soit un chiffre d'affaires de 18 MD.

La société emploie aujourd'hui 230 personnes en 3 postes, 24H/24 et 7jour /7. Elle exporte en Libye, Algérie, Liban et Russie.

Dans la région méditerranéenne, Sotemail n'a de concurrents qu'en Espagne et en Italie, et elle cherche à accroitre ses capacités pour répondre à la hausse de la demande et à réduire les délais des livraisons.

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Ici, tout passe par le numérique. 

Carreaux petits et grands formats

L'extension vient d'être dotée de plusieurs équipements nouveaux. Les machines flambant neuf et les employés sont déjà à pied d'œuvre. La grosse partie du travail, on le sait, se fait à la machine. A l'entrée, une aile tout en citernes. Ici, place à l'argile, le feldspath, le caolin, la matière première qui sera atomisée avant de devenir une poudre à stocker selon des normes précises d'humidité. Cette matière première est à 60% importée.

A droite et dans une aile spacieuse, des armoires électriques. Ici, il y a le logiciel. Tout est synchronisé et le travail se fait automatiquement. En face, un pavillon interminable, une partie pour le séchage, une autre pour la pression des grandes dalles. On passe ensuite à la maintenance puis à la balance qui pèse les carreaux.

Amadio l'Espagnol et ses disciples tunisiens

Amadio, expert assistant, veille sur tout. Il vient de l'Espagne. Il explique à Hassen, directeur de la qualité, le mode de fonctionnement d'une machine. Puis il jette un coup d'œil sur l'ouvrier qui veille sur la pesée du carreau.

Amadio est arrivé il y a 2 mois et restera probablement encore 4 mois en Tunisie. Le temps de passer son savoir-faire à des Tunisiens qui prendront, à leur tour, la relève.

Ramzi Frigui, directeur de l'usine est ingénieur en céramique. Il est originaire de Ksibet Mediouni (Sahel) et a eu son diplôme de Moscou (Russie). Il sait tout (enfin presque) sur la porcelaine, l'impression, le séchage, l'humidité... c'est toute une encyclopédie en la matière.

Dans la partie du polissage, il explique point par point les dernières étapes avant de passer les carreaux à l'eau et de les mettre en stock.

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Deux petits mots sur le Livre d'Or.

Tout se récupère

«Cet amas de carreaux ébréchés, qu'en faites-vous?» Réponse de M. Frigui : «Rien ne se perd. Tout ce qui est brisé sera récupéré. Il sera moulu, mélangé puis il repasse par toutes ces machines pour finir en caisses, destinées à la vente ici et ailleurs».

A gauche, un petit carré plein d'ordinateurs et autres outils de haute technologie. Ici, tout se fait en numérique. «Si le client souhaite une impression personnalisée, tout sera fait selon son goût et passera par cette salle numérique», explique à Kapitalis Ahmed Sghir. Qui n'est pas peu fier de ce «fleuron au cœur du pays à garder jalousement», dit-il, un brin lyrique.

Ici et là, des échantillons exposés, avec une finition parfaite, une qualité «de décoration et d'innovation au gré des jours avec la possibilité de produire de petites et grandes séries avec une flexibilité allant jusqu'à 120 cm», précise un technicien.

Pour de plus amples informations sur l'opération d'introduction en Bourse de Sotemail, un road-show se tient jeudi 19 décembre à partir de 15H00 au siège de la Bourse de Tunis, aux Berges du Lac, à Tunis.