Deux membres du gouvernement nippon ont fait le déplacement à Tunis, MM. Seiji Maehara et Akihiro Ohata, respectivement ministre des Affaires étrangères et de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, à la tête d’une délégation comprenant plusieurs dizaines de hauts responsables, d’experts et de représentants des grands groupes privés du pays du soleil levant.
Des amis de 250 ans
Les relations entre le Japon et le Monde arabe sont très anciennes et remontent à plus de 250 ans, a souligné M. Ohata. A travers cette présence de haut niveau au forum de Tunis, le Japon a voulu traduire son engagement à soutenir l’effort de développement dans les pays arabes, notamment dans le domaine technologique, a-t-il aussi expliqué.
Ce forum constitue aussi une opportunité pour faire la lumière sur les domaines de coopération et de partenariat entre les deux parties et passer en revue les nouveaux créneaux de coopération, qui ont été établis dans 40 nouveaux projets notamment dans le gaz naturel, les énergies renouvelables, l’infrastructure, l’énergie nucléaire pacifique, l’enseignement supérieur et les nouvelles technologies, a indiqué M. Ohata.
Le responsable japonais a fait part de l’engagement de son pays à aider les pays arabes à l’élaboration de plans de développement communs, à la pénétration des marchés asiatiques et à la dynamisation des accords de coopération entre les deux parties dans les différents domaines, faisant remarquer que le nombre des étudiants arabes qui poursuivent leurs études supérieures dans les universités japonaises augmente annuellement de 70%.
Le Japon est le troisième partenaire commercial des pays arabes, après l’Union européenne et les Etats Unis. Les exportations arabes vers ce pays sont passées, indiqué M. Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, ont augmenté de 36 milliards de dollars en 2003 à 136 milliards de dollars en 2008.
Dans l’autre sens, les investissements nippons dans les pays arabes sont passés de 1,5 milliards de dollars en 2005 à 4 milliards de dollars en 2009. Idem pour les aides japonaises en direction du Monde arabe, qui ont atteint 2 milliards de dollars en 2008.
La «Déclaration de Tunis»
Dans le document commun rendu public, le 11 décembre, sous le titre «Déclaration de Tunis», les deux parties insistent sur la nécessité d’approfondir la compréhension mutuelle, d’intensifier les échanges entre les pays arabes et le Japon et de mettre à contribution de manière optimale les potentialités dont ils disposent, l’objectif étant de promouvoir leurs relations économiques au service de leurs intérêts mutuels.
Elles réaffirment, également, que les relations économiques établies entre eux pourraient se développer davantage, «dans le cadre d’un climat politique propice à l’instauration d’une paix juste et globale dans la région du Moyen-Orient, sur la base de l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu qui s’y rapportent, du principe de la terre contre la paix et de l’Initiative Arabe de Paix».
Les deux parties soulignent «l’impératif de promouvoir les relations commerciales interarabes, dans le cadre de la Convention sur la Grande zone arabe de libre-échange (Zale) et le développement de la coopération dans les secteurs de l’eau, du pétrole, du gaz naturel et des énergies renouvelables, notamment, l’énergie solaire».
La partie arabe affirme que «l’aide officielle japonaise au développement pourrait continuer de jouer un rôle axial dans le développement des pays arabes qui reçoivent pareilles aides», accueillant, favorablement, la participation des entreprises japonaises aux projets de construction de stations d’énergie nucléaire pour la production de l’électricité dans les pays arabes.
Pour sa part, la partie japonaise fait part de sa détermination à «contribuer, de manière agissante», à la consolidation de l’infrastructure dans la région arabe.
Les deux parties considèrent, en conclusion, que le Forum économique arabo-japonais constitue «un cadre d’action commune», de même qu’un trait d’union entre les activités commerciales du Japon et des pays arabes.
Ils ont convenu de tenir la 3e édition du Forum à Tokyo, en 2012.
Par ailleurs, plusieurs accords de coopération ont été signés, à Tunis, entre le Japon et bon nombre de pays arabes.
Une moisson d’accords
Pour la Tunisie, les conventions signées concernent la consolidation de la coopération bilatérale dans le domaine des énergies renouvelables (solaire, solaire concentrée…).
Pour la partie marocaine, ces accords visent à renforcer le partenariat dans les domaines de la finance et de l’énergie renouvelable, plus particulièrement solaire.
Un mémorandum de coopération a également été conclu entre le Centre japonais de coopération dans le domaine du pétrole (Jccp) et l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opape) dans le domaine de l’industrie de pétrole.
D’autres mémorandums portant renforcement de la coopération dans les domaines du commerce et de l’investissement ont été signés entre le Centre japonais de coopération pour le Moyen-Orient (Jccme), d’une part, et d’autre part, l’Union générale des chambres de commerce, d’industrie et de l’Agriculture pour les pays arabes (Gucciaac), la Fédération des hommes d’affaires arabes (Fab), l’Union des investisseurs arabes (Aiu) et le comité d’investissement national Irakien.
Kapitalis (avec Tap).