Pour l’hôtel Regency, situé à Gammarth, banlieue nord de Tunis, 2010 est la meilleure année depuis son ouverture en 2001. Une bonne raison pour aller de l’avant…
Depuis qu’il est à la tête de l’hôtel Regency, il y a près de deux ans, Nabil Sinaoui organise tous les six mois un déjeuner-débat avec la presse. Le dernier en date a eu lieu le 8 décembre. L’hôtelier a, cette fois aussi, des nouvelles à annoncer. Et d’abord celle-ci: Amina Fakhet animera la soirée de fin d’année. Elle sera accompagnée par la troupe de Riadh Boudinar. Ou encore celle-ci: le centre Spa sera ré-ouvert prochainement avec un cachet traditionnel. Il s’étendra sur 700m². Sa rénovation aura coûté 100.000 dinars.
La bataille du web
D’autres projets sont à mettre en route d’ici 2016. M. Sinaoui insiste sur le marketing, la formation et la qualité. Pour relever le défi du e-tourisme, le Regency va lancer cette semaine son nouveau site web, conçu par Oussama Massaoudi. Le relookage était nécessaire pour que le client puisse mieux voir les offres. «Il peut avoir une idée sur l’hôtel, s’inscrire et acheter son séjour. Dans la partie réservation, on a mis l’accent sur les services, les commodités, les chambres, les restaurants, les bars, le parc…», explique M. Massaoudi.
Au centre, de gauche à droite, Nabil Sinaoui et Wahid Ibrahim
Revenant à l’essentiel, le directeur est fier d’annoncer que 2010 est la meilleure année depuis l’ouverture de l’hôtel en 2001. «Par rapport à 2009, nos chiffres d’affaires ont augmenté de 18%. Ceci est le fruit d’un travail d’équipe et notamment des 300 et quelques employés de l’hôtel», précise l’hôtelier.
Le taux d’occupation de l’établissement s’élève à 70%. Et il y a encore de la demande. Deux nouvelles salles seront aménagées pour les séminaires et congrès. «En termes d’offres et capacité, notre hôtel est classé troisième en Tunisie, le premier étant le Sheraton de Tunis, mais il est deuxième en chiffres d’affaires», s’enorgueillit M. Sinaoui.
L’hôtelier se félicite également du fait que la crise n’a pas eu d’impact sur ses activités. Et pour cause: «Tunis est la capitale des affaires et nous en profitons», dit-il.
L’atout de la formation continue
Ses réussites, le Regency les doit à la qualité de ses services. Et de sa gastronomie, «notre grand atout», dira M. Sinaoui. «Nous avons deux chefs pour la cuisine thaïlandaise, un pour le restaurant tunisien et un pour la cuisine italienne», précise-t-il encore.
Pour assurer une cuisine de qualité, le Regency envoie souvent ses cuisiniers parfaire leur formation auprès de grands chefs internationaux. Ils reviennent souvent avec de nouvelles recettes et des idées innovantes. Aussi, l’hôtel réinvestit-il autant dans les équipements, la rénovation et l’entretien que dans les ressources humaines. «La formation continue est un souci majeur et permanent. Nos employés sont considérés comme des associés et ceci fait bouger les choses. Toute l’équipe se réjouit de voir l’hôtel glaner en mars une nouvelle certification, après celle de 2007», dit M. Sinaoui.
Pour garder le cap de la qualité, l’hôtelier fait appel, trois à quatre fois par an, à un cabinet étranger qui envoie sur les lieux des «clients mystères». Ces derniers séjournent à l’hôtel pendant trois jours. Ils testent les services et «détectent» les anomalies avant d’en soumettre la liste à la direction. Laquelle ne tarde pas à rectifier le tir.
Préparatifs pour le Ramadan 2011
Côté réservations, le Regency n’a pas à se plaindre. 2011 s’annonce déjà sous de bons auspices. Pour satisfaire les clients, un autre restaurant spécial petit-déjeuner avec 250 à 300 couverts sera ouvert.
Pour le prochain mois de Ramadan, qui viendra en plein été, M. Sinaoui a déjà tout prévu. Dès le premier août, il y aura, au bord de la plage, des paillotes dotées d’écrans plasma. Les clients qui souhaitent suivre les programmes ramadanesques ne seront pas privés. Des palmiers seront bientôt plantés sur la plage.
«Nous allons nous organiser pour accueillir le mois saint en offrant les services adéquats aux touristes musulmans. Les non-musulmans auront aussi droit à leurs services habituels. Nombre de nos clients sont des hommes d’affaires juifs et nous ne voudrions pas les perdre pendant l’été», explique M. Sinaoui. La Tunisie n’est-elle pas un pays d’ouverture?
Quid de l’animation?
Invité d’honneur de M. Sinaoui, M. Wahid Ibrahim, ancien directeur général de l’Ontt, revient sur l’éternel problème du manque d’animation, le talon d’Achille du tourisme tunisien. Cette question, il l’a d’ailleurs longuement évoquée dans son récent ouvrage ‘‘Le tourisme tunisien : jeux de mots, Jeux de maux’’ (éd. Simpact, Tunis 2010). «Pas d’animation la nuit dans une ville qui manque d’éclairage nuit horriblement à notre tourisme. Car le touriste ne vient pas uniquement pour séjourner dans un hôtel, mais pour découvrir la vie dans le pays, son âme, son cachet», dit M. Brahim. Mais c’est là un autre problème que les autorités publiques devraient régler. Les hôteliers ont peut-être leurs idées sur la question. Tout le monde devrait se mettre ensemble. M. Brahim, dans son ouvrage cité, propose quelques pistes de réflexion.
Y. M.