Selon une récente étude du cabinet Everest Group sur le marché de l’off-shore en Europe, la Tunisie reste compétitive en termes de coûts salariaux pour les ingénieurs francophones.
Le salaire d’un ingénieur en Tunisie est, en effet, au tarif de la Pologne et de la Roumanie: de 26 à 29.000 dollars par an. L’Egypte est cependant mieux positionnée avec un salaire allant de 18 à 20.000 dollars par an. En République tchèque, en revanche, le salaire d’un ingénieur est plus élevé : de 39 à 41.000 dollars pour un anglophone et de 43 à 45.000 pour un francophone, soit quasiment le salaire d’un ingénieur de l’Europe de l’ouest, estimé de 45 à 47.000 en France et 55 à 58.000 au Royaume-Uni.
L’Inde reste de loin la destination la moins chère pour les anglophones parmi les destinations étudiées par Everest Group (14 à 16.000 dollars par an et par agent) derrière les Philippines (15 à 17.000) et Le Caire (16 à 18.000).
L’étude, réalisée à la demande de l’office égyptien de promotion de l’off-shore, affirme, par ailleurs, que l’Europe devrait rejoindre à terme les Etats-Unis sur l’externalisation, même si les différences sont importantes entre pays.
Le marché de l’off-shore européen devrait décupler d’ici 2020
Sur un marché mondial estimé entre 92 et 96 milliards de dollars par an, l’Europe représente entre 26 et 30 milliards, soit un petit tiers. L’externalisation devrait ainsi voir son marché décupler d’ici 2020 en Europe avec une valeur de 300 milliards de dollars.
Le recours à l’externalisation par les pays européens est dominé par le Royaume-Uni qui représente 40% du total, loin devant l’Allemagne (20%) et la France (16%). Avec plus de 9% de l’externalisation en off-shore, le Royaume-Uni est également le pays européen qui y a le plus recours, la plupart des autres pays (notamment la France et l’Allemagne) étant en dessous de 4%. Le plus réticent est l’Italie (avec environ 1% tant pour des raisons de langue que de volonté expresse des entreprises).
Le marché de l’externalisation est dominé par l’informatique pure (61% du marché) par opposition à l’externalisation de processus métiers complets (39%) mais ces derniers devraient, selon Everest Group, croître plus vite et atteindre une part de 70% d’ici 2020.
Deux freins : la culture et la formation des ingénieurs
L’étude, qui s’intéresse aussi aux destinations de l’off-shore, affirme que le principal frein au recours à l’off-shore est d’ordres culturel et linguistique. Autre frein: le dynamisme de la formation d’ingénieurs. Selon Everest Group, l’Egypte est autant dynamique en production d’ingénieurs que l’Inde mais dispose des perspectives linguistiques meilleures, l’Inde n’étant qu’anglophone en termes de langues européennes contre de multiples langues en Egypte.
Les pays du Maghreb et d’Europe de l’Est sont considérés comme nettement moins dynamiques mais plus appropriés linguistiquement (notamment le Français) et de culture.
I. B.
D’après ‘‘Lemondeinformatique.fr’’