Qui, quand, où et comment bénéficier du «Programme d'appui à la compétitivité des entreprises et à la facilitation de l'accès du marché» (PCAM), qui entame, dès la semaine prochaine, son nouveau road-show à travers les régions?
Par Zohra Abid
Avant d'entamer les premiers «Rendez-vous du PCAM» de l'année, une rencontre avec les médias a eu lieu jeudi au 8e étage de l'Agence de promotion de l'investissement (API), à Tunis. Où Amel Ben Farhat, directrice générale auprès du ministère de l'Industrie, a annoncé les prochains séminaires de sensibilisation ainsi que les ateliers techniques qui seront animés par des experts dans diverses branches industrielles à travers les régions du pays, et notamment le centre (Sfax) et le sud (Gabes).
Accompagnement de 740 entreprises
Le PCAM, lancé en collaboration avec l'Union européenne en 2012 et qui prendra fin en 2015, a pour objectif «l'amélioration de la compétitivité des produits tunisiens, la modernisation de l'infrastructure qualité de la Tunisie, la facilitation des procédures d'accès au marché européen et la diminution du coût de l'exportation, ainsi que la protection du marché local vis-à-vis des produits qui ne répondent pas aux exigences minimales de sécurité, de santé et de protection de l'environnement», a rappelé Amel Ben Farhat.
Le PCAM, doté au départ d'un fonds européen de 23 millions d'euros (plus de 50 millions de dinars), offre donc une assistance et un accompagnement aux entreprises qui souhaitent en bénéficier. «L'enveloppe globale allouée aux entreprises industrielles et de services connexes à l'industrie s'élève à 10,15 millions d'euros», indique Mme Ben Farhat. Elle ajoute: «Le 10 décembre dernier, nous avons fait une journée d'évaluation de ce programme à mi-chemin. L'objectif étant d'appuyer 740 entreprises industrielles et de services connexes à l'industrie, créées il y a au moins un an et qui créent des emplois, nous avons atteint 50% de nos objectifs».
En effet, depuis le lancement du PCAM, 400 entreprises en ont déjà bénéficié. Dans les caisses, il reste encore 5 millions d'euros pour assister 340 autres entreprises dans toutes les régions du pays.
Amel Ben Farhat: «Il y a un énorme travail à faire dans les régions.»
Du savoir-faire au moindre frais
«Nous offrons de l'assistance et de l'expertise technique adaptée. Le PCAM prend à sa charge 85% des frais. La contribution de l'entreprise reste symbolique surtout après la déduction de la contribution du Fonds de Développement de la Compétitivité (Fodec)», explique encore la conférencière. Qui précise aussi que les entreprises adhérant au PCAM contribuent, au final, à moins de 10% du coût total de l'expertise, consistant notamment à «l'assistance technique dédiée à la mise en place ou le renforcement de certaines activités stratégiques de l'entreprise comme la management, le marketing, la veille stratégique, etc.».
Dans cet accompagnement direct assuré par l'Union européenne, à travers le PCAM, et le Fodec, d'autres institutions jouent un rôle de relais dans les régions, comme le ministère du Commerce, L'API, l'Utica, les chambres de commerces régionales, etc.
Si ce programme réussit à atteindre tous ses objectifs, «c'est la Tunisie qui en sortira gagnante et d'autres programmes suivront pour booster le savoir-faire tunisien», indique Amel Ben Farhat. «La Tunisie est dotée aujourd'hui de 6.000 entreprises industrielles qui emploient 500.000 personnes et assurent 18% du PIB. En appuyant un certain nombre de ces entreprises, nous créons plus de richesse, préservons des emplois et participons à la croissance et au développement du site tunisien en tant que plateforme industrielle», ajoute-t-elle.
Assistance au cas par cas
«Nous avons déjà travaillé dans les régions. Nous y revenons toujours car il y a un énorme travail à faire. Il faut qu'on multiplie les efforts dans chaque région. Et chacune a sa propre spécificité», précise encore Mme Ben Farhat.
«En dehors des activités liées au phosphate, qui est dominante à Gafsa, cette région compte aussi 31 entreprises dont 21 spécialisées dans le textile. Nous allons les aider à améliorer leur savoir-faire, sachant surtout que la plupart fonctionnent en sous-traitance des grandes marques internationales. Nous les aidons à avancer, à monter d'un cran», souligne la responsable du ministère de l'Industrie. Qui cite aussi l'exemple de Tozeur, une autre région de l'intérieur et qui a aussi sa spécificité et doit redéployer son site industriel. «19 des 23 entreprises de cette région sont spécialisées dans l'agroalimentaire», précise-t-elle. Et d'ajouter: «Nous serons là pour déterminer l'axe d'intervention et d'assistance adéquat, afin de répondre aux besoins du secteur industriel et des branches à potentiel d'emploi et de valeur ajoutée dans la région».
Pour les industriels qui souhaitent en savoir plus sur le PCAM et bénéficier de son accompagnement, des rendez-vous sont prévus et qui démarreront, le 26 février, à l'hôtel Syphax de Sfax, le 27 février, à l'hôtel l'Oasis à Gabes, et le 5 mars à l'hôtel Ksar à Sousse. Plusieurs autres rendez-vous, séminaires de sensibilisation et ateliers techniques, sont aussi prévus à Beja, Kairouan, Bizerte, Zaghouan...