La Tunisie ne compte que 456 sites web marchands sur un total de 11.373 sites, contre 64.000 en France. Ce tableau est si sombre qu’il en paraît presque irréel.
456 sites marchands pour un pays qui compte 4 millions d’abonnés à la Toile? Ce chiffre, lamentablement bas, ne dénote pas un recours massif des entreprises tunisiennes à l’Internet dans leurs politiques de marketing.
On ne peut pas faire pire
C’est pour sensibiliser les chefs d’entreprises, et notamment les patrons des petites et moyennes entreprises (Pme) à la nécessité d’intégrer la culture du e-commerce et de l’économie immatérielle que la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (Ccit) et l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) de Tunis ont organisé, mardi, un séminaire sur le thème: «Le web marketing et son rôle dans la promotion des produits tunisiens sur Internet».
M. Mohsen Laroui, secrétaire d’Etat chargé du Commerce intérieur, qui a ouvert le séminaire, a cru devoir remuer encore le couteau dans la plaie: sur 2.000 entreprises du secteur textile, qui représentent près de la moitié des emplois et des exportations manufacturières, 120 seulement possèdent un site Internet, dont un seul site marchand.
Pis: la plupart des sites web des entreprises tunisiennes n’utilisent que les langues française et arabe. Ce qui limite leurs chances de commercialiser leurs produits ou services dans le monde où le taux des anglophones est estimé à 29% contre 4,6% de francophones et 2,5% d’arabophones.
Pourtant, a ajouté le responsable, la Tunisie dispose des attributs du développement du commerce électronique et elle œuvre à renforcer la confiance en ce type de commerce et à aplanir les difficultés qui entravent son développement. Ces difficultés concernent, particulièrement, les services d’appui (logistique, assurances…), a précisé M. Laroui.
Manque de confiance dans les modes de payement
Pour M. Jamil Ben Mlouka, président de l’Utica de Tunis, le développement du commerce électronique en Tunisie est confronté à plusieurs défis liés, notamment, à l’organisation du travail au sein de l’entreprise, aux coûts de conception et de gestion des sites électroniques et aux spécificités des transactions électroniques (caractère confidentiel des données personnelles demandées et absence de confiance des utilisateurs dans les modes de paiements électroniques).
Selon des conseillers en web marketing, la promotion de produits et services en ligne exige de l’entreprise qu’elle se dote d’une stratégie Internet qui viserait, à court terme, la conquête d’un nouveau marché ou le lancement d’un nouveau produit, et, à moyen terme, la fidélisation des clients. A long terme, cette stratégie permet le «référencement du site de l’entreprise sur Internet» pour lui assurer une présence stable sur la Toile.
Quant aux techniques du web marketing, elles peuvent se résumer à la simple présence sur Internet, qui permet à l’entreprise de diffuser son catalogue de produits sur des sites partenaires et d’avoir son propre site sur les réseaux sociaux, tels que Facebook et Twitter, sachant que ces réseaux peuvent aider à drainer une clientèle spécifique et à mesurer son degré de satisfaction. Il y a également le «blogging», qui pourrait constituer un outil supplémentaire de veille et de marketing pour l’entreprise.
Kapitalis (avec Tap).