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Les rendez-vous du «Programme d'appui à la compétitivité des entreprises et à la facilitation de l'accès du marché» (Pcam) se poursuivent dans les régions. Le dernier en date, a eu lieu mercredi 5 mars, à l'hôtel El-Ksar à Sousse. Reportage...

Par Zohra Abid

Rachid Zarrad, directeur des ressources humaines de l'usine Sartex, bénéficiaire du PCAM, a tenu a adresser ce message aux participants: «S'il y a un conseil à donner aujourd'hui aux chefs d'entreprises, c'est de miser sur les ressources humaines, d'oser le changement, de se dire qu'on n'est jamais parfait et qu'il est toujours possible de faire mieux».

340 entreprises peuvent encore bénéficier d'assistance

Après le 26 février, à Sfax, le 27 février, à à Gabes, et avant Bizerte, le 6 mars, les experts permanents du PCAM ont eu rendez-vous à Sousse avec une soixantaine de personnes venues de toute la région du Sahel pour avoir une idée sur les différents types de soutien offerts par le PCAM aux entreprises.

Pour mettre la rencontre dans son cadre, Amel Ben Farhat, directrice générale auprès du ministère de l'Industrie et responsable nationale du PCAM, a indiqué que ce programme a été lancé en collaboration avec l'Union européenne en 2012, sous l'égide du ministère de l'Industrie, et en partenariat avec les centres techniques sectoriels, l'unité de gestion et de promotion de la qualité, l'Agence de promotion de l'investissement (API), le bureau de la mise à niveau, des associations professionnelles ainsi que des bureaux d'étude et de conseil. Son objectif : aider les industriels à renforcer la compétitivité des entreprises et faciliter leur accès au marché international et celui de l'Europe.

Selon Mme Farhat, le programme, dont l'objectif est d'appuyer 740 entreprises industrielles et de services connexes à l'industrie, est aujourd'hui à mi-chemin. «Il reste encore dans les caisses près de la moitié du budget alloué initialement au fonds, soit 23 millions d'euros (plus de 50 millions de dinars). 340 entreprises peuvent encore bénéficier d'assistance», précise-t-elle.

Maximisation des recettes

Corina Doina Bunescu, expert du PCAM, a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité de maîtriser les coûts de la production, une priorité selon elle, tout en cherchant des tuyaux intelligents et des lignes nouvelles pour maximiser les recettes de l'entreprise.

Hafedh Chaâbane, autre expert PCAM, a, quant à lui, parlé du renforcement de la fonction commerciale et de marketing pour un meilleur développement à l'export. «Cela nécessite un savoir-faire et ce n'est pas donné à tout le monde», avertit-il.

Abderrahmane Oueslati, lui aussi expert du PCAM, a abordé le sujet de la consommation énergétique. «L'entreprise a tout à gagner en détectant la surconsommation à temps, en sachant comment rétablir la facture d'énergie par poste et en détectant les pistes de l'économie énergétique», a-t-il lancé.

Rachid Zarrad, dont l'entreprise a su tirer profit du programme, a un conseil à donner à ses homologues: il ne faut pas être hésitant. Pour avancer, il faut suivre les évolutions technologiques. «Lorsqu'on dit PCAM, on dit changement, et il ne faut pas avoir peur du changement», dit-il.

Sartex, un exemple à suivre

Sartex, créée en 1983, est une société totalement exportatrice spécialisée dans le textile. 31 ans après sa création, l'entreprise emploie 3.250 personnes. «Notre objectif est de conquérir des marchés et, concurrence oblige, nous sommes tenus de changer de méthode, avec une conception innovante et une nouvelle ligne de production», dit Rachid Zarrad. Et d'ajouter: «Il faut penser tout d'abord aux clients, aux tendances, à la forte concurrence asiatique, chinoise et turque», souligne encore le directeur des ressources humaines de Sartex.

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Rachid Zarrad, directeur des ressources humaines de l'usine Sartex.

«Sartex, c'est aussi 3,5 millions de pièces finies par an. Nous recevons aussi des commandes exclusives ne dépassant pas 100 articles et parfois 50. Nous les acceptons, bien-sûr. Mais nous avons créé des groupes autonomes pour répondre à ce type de commande sans perturber la chaîne de production», précise M. Zarrad. Et c'est à ce niveau que l'aide du PCAM s'est révélée précieuse.

L'entreprise, qui faisait au départ de la sous-traitance, est passée en 1990 à cotraitance et travaille aujourd'hui pour Hugo Boss, Calvin Klein, Guess, Levis, Dockers, Timberland, Ober...

Société spécialisée dans la confection d'articles variés pour hommes, femmes et enfants (pantalons, jackets, jupes, bermudas, sportwears, jeans wear, etc.), Sartex évolue grâce à sa stratégie en mouvement.

«Nous avons compris qu'il faut changer, évoluer et le PCAM nous a aidés à miser sur un personnel compétent. Chaque opérateur à Sartex maîtrise 5 opérations clés dans le produit. Le programme PCAM nous a permis de créer une chaine pilote de 12 personnes polyvalentes et motivées. Nous avons aujourd'hui 5 groupes autonomes, juste pour travailler les petites commandes et le style très fashion. Ces petites quantités demandent du savoir-faire, car il s'agit d'opérations très délicates. La formation dispensée par le PCAM a été, à cet égard, très précieuse», a conclu Rachid Zarrad.

Les industriels venus s'informer sur le PCAM étaient visiblement séduits. Lors de la pause-café, ils l'ont entouré et bombardé de questions. La rencontre a donc tenu ses promesses. Bientôt, de nouveaux bénéficiaires vont se bousculer au portillon.