Selon l’expert tunisien Ghazi Ben Ahmed, l’Afrique est un pôle potentiel de croissance et peut certainement jouer un rôle dans la reprise mondiale comme une zone supplémentaire de croissance.


Dans une interview reprise par plusieurs médias internationaux, le spécialiste en chef commerce à la Banque africaine de développement (Bad) cite un article paru récemment dans ‘‘The Economist’’ affirmant que les banques prennent au sérieux l’Afrique.

La ruée des banques internationales
L’Afrique est un continent en pleine croissance et le renforcement de ses échanges avec d’autres marchés émergents, principalement en Asie et en Amérique latine, a créé un besoin pour de nouveaux partenaires stratégiques.
En effet, explique M. Ben Ahmed, «plusieurs acteurs clés dans le secteur bancaire se positionnent en établissant une présence importante dans la région afin de bénéficier des liens croissants entre l’Afrique et les pays émergents.» Pour preuve: l’Industrial Commercial Bank of China (Icbc), la plus grande banque chinoise, a acquis une participation de 20% dans la Standard Bank d’Afrique du Sud en février 2008. Barclays a acheté une participation de contrôle dans Absa, la plus grande banque de détail du pays, en 2005. Hsbc est bien positionnée pour acquérir une participation majoritaire (70% des actions) dans Nedbank, quatrième banque d’Afrique du Sud. L’accord sera annoncé bientôt. Hsbc et Standard Chartered ont tous deux indiqué qu’ils étaient désireux d’étendre davantage sur les marchés d’outre-mer. Hsbc, déjà présente en Algérie, lorgne toujours sur la Tunisie, le Maroc et la Libye. Un autre établissement, Citi a une forte implantation sur le marché africain, avec des bureaux dans 15 pays (couvrant 95% du Pib du continent) ainsi que l’offre de services dans 26 autres pays, à travers un système centralisé non-présence dans les pays unité basée à Johannesburg.

Tunis-Bruxelles-Tunis
Expert commercial principal de la Bad, Ghazi Ben Ahmed est en charge de l’Initiative pour le financement du commerce de la banque, programme doté de 1 milliard de dollars. Avant de rejoindre la Bad, l’économiste tunisien a travaillé à la Cnuced, au sein de la Division de l’Afrique et des Pays moins avancés (Pma), où il s’est occupé de l’appui aux négociateurs commerciaux africains dans le cadre des négociations commerciales multilatérales et des arrangements commerciaux régionaux. Il a réalisé des études et des rapports économiques, a élaboré (ou évalué) des études diagnostiques sur l’intégration du commerce et a aidé les pays à intégrer le commerce dans leurs plans nationaux de développement.
M. Ben Ahmed a en outre travaillé pendant près de dix ans à la Commission européenne, à Bruxelles, au sein de plusieurs directions générales: commerce, EuropeAid et relations extérieures, en tant que responsable des questions commerciales, de la politique communautaire en matière de commerce et de développement, des négociations sur les textiles, de l’analyse macroéconomique, de l’adaptation structurelle et du renforcement des institutions dans les pays méditerranéens. Il a, en outre, été responsable de l’équipe spéciale de l’accès aux marchés, des obstacles non tarifaires et du dialogue de haut niveau entre l’Union européenne (Ue) et la Chine.
M. Ben Ahmed a fait ses études secondaires à l’Ecole des Maristes, à Tunis, de 1975 à 1981 et des études supérieures en économique à l’Université de Montpellier 1 en France entre 1996 et 1999.

Imed Bahri