Le nouveau site d'Aures Auto à El-Mghira, dans la banlieue sud de Tunis, s'est transformé, entre le 27 et le 29 mars, en un village culturel et artistique.
Par Zohra Abid
C'est dans cette zone industrielle, enclavée entre les communes de Fouchana, Mornag, Mhamdia et El-Mourouj, au gouvernorat de Ben Arous, que le Groupe Loukil a inauguré, en octobre dernier, la nouvelle succursale de la marque française Citroën, assurant la vente de véhicules neufs et un service après-vente rapide et de qualité.
La zone manque horriblement d'animation et même de vie associative. Bassem Loukil, Pdg d'Aures Auto, concessionnaire de Citroën en Tunisie, qui ne manque pas d'imagination, a pensé que l'endroit peut vivre autrement. Et comme il souhaite, en tant que chef d'entreprise, s'impliquer davantage dans des initiatives sociétales, il s'est donné pour mission d'aider les jeunes talents des environs à voler de leurs propres ailes et à réussir dans les domaines des arts et de la culture.
Bassem Loukil explique le concept du "Village Citroën".
Le «Village Citroën» est né
Quelques semaines avant son départ pour Berkeley, en Californie, pour recevoir le Prix Ibn Khaldoun 2014 (qui lui sera attribué, le 31 mai prochain, à l'occasion de la célébration de la 10e Journée Tunisie-Amérique), l'homme d'affaires a inauguré, en grandes pompes, jeudi 27 mars, le Village Citroën.
Le bouche-à-oreille ayant bien fonctionné, l'événement a drainé une grande foule. Les habitants de la zone ont eu droit à une bouffée d'oxygène et un moment de bonheur partagé.
S'installer dans cette zone et lui donner vie et couleurs, tel est le souhait de Bassem Loukil, qui encourage les autres investisseurs à venir s'y installer et à l'animer davantage. «Pour ceux qui hésitent encore à s'installer ici, je leur dis qu'ils gagneraient beaucoup à le faire. Alors, profitez-en et faites profiter les autres».
Les créatures étranges de Hamadi Ben Neya.
Selon le Pdg d'Aures Auto, le site d'El Mghira, d'une superficie de 28.600 m2 et d'un design futuriste, est prêt à accueillir des expositions, des concerts, des spectacles de cirque...
«J'invite tous ceux qui ont de bonnes idées à nous contacter. Notre équipe sera à leur écoute et leur donnera un coup de pouce pour concrétiser leurs projets», a insisté Bassem Loukil.
D'une pierre plusieurs coups
Les trois jours de «Portes ouvertes» ont été aussi une occasion pour le public de découvrir les dernières nouveautés de l'enseigne française, dans une ambiance festive où l'art plastique, la musique et les œuvres caritatives se côtoyaient en bonne intelligence.
L'équipe de Bassem Loukil a choisi de faire coïncider l'événement avec les vacances scolaires du printemps, afin de lui assurer les meilleures chances de succès. «Le concept du Village Citroën n'a pas une vocation proprement commerciale. Mais nous avons voulu exploiter cet espace pour créer un lieu animé par des artistes avec des jeux, de la musique, des essais de véhicules... Nous souhaitons instaurer une nouvelle tradition dans une zone en voie de construction», a encore précisé le Pdg d'Aures Auto.
Une marque, une histoire, des collectionneurs...
Pour les amateurs d'automobiles de collection, une série de petites merveilles remontant à plusieurs décennies, et appartenant à des privés tunisiens, a été exposée dans un préau à gauche de l'entrée principale. Des modèles de Citroën venant d'un autre temps, dont certains ont vu le jour il y a près d'un siècle (1919) au pied de la Tour Eiffel. A découvrir...
Non loin de là, les jeunes s'amusent. Y a de la joie: des lâchers de ballons de baudruche rouges et beaucoup d'animation. Un groupe de clowns, filles et garçons, montés sur leurs échasses, se marrent à plaisir. Et font marrer la foule. «Nous n'avons pas pris des cours à l'école du cirque de Mohamed Driss. Nous appartenons à celle de Paparoni à Mhamdia», précise Hamza, qui nous passe ses coordonnées, question de faire sa promotion.
Le soir, le showroom de l'enseigne française a accueilli l'Orchestre symphonique de Sousse sous la direction de Chadi Garfi, le fils de Mohamed, musicien et musicologue. Tel père tel fils. La bonne musique classique était au rendez-vous. Les mélomanes aussi.
Et le show a continué. Le 2e jour était dédié à la salsa. Un cours d'initiation prodigué par Slim Charbti, professeur de danse et organisateur de festivals de salsa, a émerveillé l'assistance.
Le jour de la clôture, et après le spectacle pour enfants programmé dans la matinée, la scène a été cédée à un autre genre de spectacle alliant art et créativité: un défilé de mode signé par le designer en vogue Salah Barka.
L'artiste-sculpteur Hamadi Ben Neya a, de son côté, investi le showroom, avec ses étonnantes créatures en métal.
Un petit rayon de soleil
L'objectif du Village Citroën étant purement sociétal, Aures Auto va mettre en route des projets dans l'éducation et l'environnement, en partenariat avec Mashreq'Shams, une association caritative dédiée à l'enfance. «Le premier projet verra le jour bientôt: la réhabilitation d'une école dans la région d'Aïn Drahem», nous ont expliqué les 2 jeunes filles du stand réservé à l'association.
La cérémonie de clôture a été aussi l'occasion d'annoncer les résultats d'un concours lancé auprès des étudiants en design, d'arts et métiers et beaux-arts. Ces derniers avaient été invités à dessiner la Citroën du futur. Le jury, présidé par un membre du département Design de Citroën ayant fait le déplacement à Tunis spécialement pour l'occasion, a rendu son verdict. L'heureux gagnant a eu une bourse d'étude d'une année prise en charge par Aures Auto. Il n'a qu'à saisir l'opportunité, peut-être celle de sa vie.
Bassem Loukil, dont l'entreprise est également impliquée dans le sponsoring sportif, a annoncé, par la même occasion, le renouvellement du contrat de sponsoring qui lie Aures Auto à l'équipe de football sénior du Club sportif sfaxien (CSS). Le maillot des «noir et blanc» continuera donc d'arborer, cette saison, le logo de Citroën.
«Aures, qui veut encourager le développement d'autres types de sports moins connus du grand-public, va soutenir aussi Ouled El Kite, une association pratiquant le kite surf, discipline en pleine vogue en Tunisie et qui a un potentiel important grâce notamment aux très beaux sites naturels dont regorge notre pays. Ces sites, qui se prêtent à ce sport, attirent annuellement plusieurs centaines de sportifs étrangers férus de cette discipline», a ajouté M. Loukil.
En attendant la Citroën C4 Cactus
Le Pdg d'Aures Auto, qui était accompagné de plusieurs de ses collaborateurs, ainsi que de plusieurs invités français, a annoncé la nouveauté de la maison: une Citroën C4 Cactus. Il s'agit d'un nouveau concept qui va plaire aux Tunisiens. De la technologie, du confort, de la simplicité, un look futuriste, du volume et surtout un prix abordable. «Vous allez la découvrir l'été 2014. C'est un véhicule très intéressant du point de vue qualité/prix», a commenté Bassem Loukil, alors que des images de la C4 Cactus étaient projetées sur un grand écran.
La baisse du dinar par rapport à l'euro et la dégradation du pouvoir d'achat des Tunisiens va les inciter à s'intéresser à cette citadine mignonne, qui a tout d'une grande.
Autres nouveautés de la maison: «des voitures répondant à tous les besoins et à toutes les catégories sociales, comme la Citroën Elysée présentée en octobre lors de l'inauguration du site d'El-Mghira», rappelle M. Loukil. Il ajoute: «Notre réseau se développe et, côté design, la marque propose des lignes de plus en plus épurées. On s'oriente vers des voitures citadines dotées de toutes les options».
M. Loukil est visiblement très fier de la marque qu'il représente, classée 2e en terme de ventes sur le marché tunisien. Il est fier aussi des 17 points de vente Citroën ouverts dans plusieurs régions du pays et des agents de haut niveau qui y offrent leurs services à une clientèle chaque jour plus nombreuse. «Nous sommes bien présents sur Internet, Twitter et Facebook où notre page compte déjà 100.000 fans», a renchéri Ramla Chraïet.
M. Gharbi a, de son côté, rappelé que Citroën est présente dans 90 pays et que la marque a vendu, en 2013, plus de 1.266.000 véhicules.