La compagnie nationale tunisienne, a fêté son 65e anniversaire en rendant hommage à ses équipes, partenaires et clients. Et en se projetant dans l'avenir.
Par Zohra Abid
Il y a 65 ans, le 21 octobre 1948, Tunisair est venue au monde. Pour fêter son anniversaire, la compagnie nationale aérienne a organisé, à partir du 21 octobre 2013, une série d'actions promotionnelles.
A la hauteur de la gazelle
Tunisair a ainsi mis à la vente sur son site internet quotidiennement 65 billets à 65 euros HT le billet au départ de la Tunisie. Et organisé un concours baptisé «Graines d'artistes de Tunisair», qui a permis à 22 enfants de s'amuser en faisant des dessins consacrés à la petite gazelle, logo de la compagnie, et ont été récompensés d'un baptême de l'air.
Vendredi dernier, après un point de presse de Rabeh Jrad, Pdg de Tunisair, consacré aux perspectives de l'entreprise, les invités (représentants d'agences de voyage étrangères et tunisiennes, responsables du gouvernement, journalistes...), ont eu droit à un dîner-gala, à l'Acropolium de Carthage. Chaque invité s'est vu offrir un «mechmoum» de jasmin, une tradition de la maison. La soirée était agrémentée par un cocktail de chants (avec Hassen Dahmani), de théâtre (Raja Farhat), de danse (avec la troupe de Syhem Belkhodja) et de mode (avec un défilé dédié à l'habit traditionnel tunisien). Puis plusieurs partenaires ont été honorés pour leur fidélité à la compagnie aérienne nationale tunisienne.
Rabeh Jerad entouré de ses principaux collaborateurs lors de la conférence de presse.
Quelques turbulences en 65 ans
Lors de la conférence de presse, M. Jrad a passé en revue les difficultés actuelles de Tunisair et les solutions préconisées pour que la compagnie traverse cette zone de turbulence avec le moins de dégâts. «65 ans, c'est toute une vie, pleine souvent de bonnes choses et parfois de mauvais souvenirs et je suis bien placé pour le savoir puisque j'ai le même âge que Tunisair», a-t-il lancé. Et d'ajouter que plusieurs compagnies de transport aérien «de type classique comme Tunisair sont passés par de pareilles turbulences et ont dû sortir avec des plans de restructuration».
Selon son Pdg, Tunisair a tout de même de quoi être fière. «En 65 ans, la compagnie n'a jamais eu d'accident. Notre devise a toujours été la sécurité», a-t-il rappelé. Touchons du bois!
Malgré les difficultés qu'elle a dû affronter, Tunisair a pu maintenir le cap. Grâce à ses équipes mais aussi à ses partenaires, les tours opérateurs et agences de voyage. «Tunisair s'en sortira et j'en suis confiant», a tenu à rassurer Rabeh Jrad.
Si le Pdg pense que la situation de la compagnie ne peut que s'améliorer, c'est parce qu'il tient déjà quelques indices qui incitent à l'optimisme. Et puis, il compte sur le dévouement du personnel, la compréhension des fournisseurs, l'assistance des partenaires industriels, le soutien du gouvernement, mais surtout la confiance des clients pour assurer un re-décollage de l'entreprise, qui plus est dans un contexte devenu très concurrentiel.
Des plans pour l'avenir
Tunisair est, tout de même, l'une des rares entreprises publiques dont l'activité en 2012 a dépassé celle de 2010, année ayant précédé les turbulences induites par la révolution du 14 janvier 2011. N'empêche qu'en 2013, en raison de l'instabilité politique, les activités de la compagnie ont légèrement baissé. Mais une fois le calme revenu, le nombre des passagers a progressé de 12,3%, au cours le premier trimestre de 2014, par rapport à la même période de 2013. Les recettes ont suivi.
Hassen Dahmani.
Depuis le 31 janvier 2014, la flotte de l'entreprise, qui compte 27 appareils entre Airbus A.320 et Boeing 737-600 (contre 31 le même mois de l'an dernier) a cessé d'exploiter ses appareils de type A300-600 et retiré ses Boeing 735-500. «Ce retrait nous a permis d'éviter les pannes techniques et d'alléger les charges de la maintenance des avions. D'ici 20l7, le tiers de la flotte sera renouvelé», a-t-il assuré.
«Nous allons annoncer prochainement un plan destiné à l'amélioration de la qualité des services, et notamment le respect de la ponctualité des vols», a enchainé le Pdg.
M. Jrad a aussi annoncé, par la même occasion, l'ajout d'autres fréquences en Libye, Irak, Afrique et Allemagne, mais aussi le gel de projets annoncés, mais ne sont pas encore mûrs, comme l'ouverture de lignes long-courrier, notamment vers le Canada ou les Etats-Unis. «Tunisair a différé à l'année 2015 la livraison de ses premiers Airbus A330, programmée initialement pour 2012. Mais, suite à un accord conclu avec la compagnie libyenne Afriqiyah, il est possible qu'une ligne Tunis-Montréal soit ouverte durant l'été 2014».
Est-ce à dire que la période des turbulences et des trous d'air est terminée pour Tunisair? Avec une aide financière de l'Etat, la compagnie pourra assainir ses finances, relancer ses activités et gagner de nouveaux parts de marché. Le management en est, en tout cas, persuadé.
Reste à savoir si la situation des finances publiques permet à l'Etat de venir au secours d'une douzaine d'entreprises publiques qui, comme Tunisair, ont besoin d'un coup de pouce financier.