Que pourra apporter Tunisie Telecom (TT) à la mise en place des moyens pour le développement du Cloud Computing en Afrique? Du savoir-faire technologique, mais surtout une bonne connaissance des réalités du continent.
Par Zohra Abid
Tel est le thème du «2e Workshop pour l'Afrique» organisé par l'Union internationale des télécommunications (UIT), en collaboration avec Tunisie Telecom, qui se tient du 28 au 30 avril 2014 dans un hôtel de Gammarth, au nord de Tunis.
Les trois mots clés de cet atelier sont: la sécurité, l'économie de l'énergie et la virtualisation de l'information en Afrique. Un continent qui, selon plusieurs études, connaîtra une croissance du trafic des données mobile estimée à 129% d'ici 2015. Une véritable explosion du trafic des messageries nécessite une intervention pour le préserver et, notamment, le développement du Cloud Computing.
Mokhtar Mnakri.
Le continent sur des «nuages»
Avoir l'accès à l'information, c'est bon, mais comment conserver et sécuriser les données qui pourraient toucher à des secrets dont ceux de l'Etat? C'est la réponse que devront donner, à l'issue de l'atelier de Tunis, les experts de l'UIT, de TT et de leurs collègues africains.
Mokhtar Mnakri, Pdg de Tunisie Telecom, et Mohamed Ben Amor, conseiller du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l'information et de communication ont présidé la séance d'ouverture.
Selon le Pdg de Tunisie Telecom, le but de ce 2e atelier est d'examiner les moyens de faire avancer le Cloud Computing en Afrique, et la Tunisie, de par sa position, pas seulement géographique, est la mieux placée pour jouer un grand rôle d'intermédiaire et venir en aide au continent pour qu'il soit connecté et à la pointe de la technologie dans ce domaine.
«L'UIT a beaucoup œuvré pour la démocratisation de l'information et l'usage de l'IT. Il s'agit de tout un business modèle... La Tunisie a, de son côté, un rôle à jouer pour assurer la pérennité de ce business modèle et poursuivre le processus de démocratisation de l'information», a précisé M. Mnakri à Kapitalis. Et d'expliquer: «L'UIT nous apporte le support mondial et TT, constamment sur le terrain, contribue, sur le plan technique, de l'infrastructure et des services au développement du Cloud Computing dans le continent conformément aux besoins réels des Africains dans ce domaine. Nos cadres sont aujourd'hui très impliqués dans ce programme».
Moins d'énergie et plus de sécurité
Selon M. Mnakri, la Tunisie connait bien l'Afrique subsaharienne et a une approche de son développement. Elle doit donc assumer pleinement son rôle dans ce domaine. «Nous sommes comme une charnière dans le monde du développement. Nous avons une vision claire sur l'Afrique que nos amis européens n'ont pas. Nous comprenons l'Afrique, ses envies et ses ambitions et nous sommes les mieux placés pour répondre aux besoins de ce continent qui est le nôtre. Et notre rôle, à cet égard, est clair», a encore précisé le Pdg de TT.
Sur un autre plan, M. Mnakri a précisé que les Tunisiens ont une longueur d'avance et sont proches du modèle européen. Ils peuvent, de ce fait, servir de lien entre les 2 mondes. «Le Cloud est le modèle de l'information de l'IT des prochaines années. Il va connaître une croissance rapide et à des coûts de moins en moins élevés. Le modèle est là et il faudra de gros investissements pour la standardisation, la sécurisation des données et l'économie de l'énergie», a-t-il indiqué.
Selon Mohamed Ben Amor, chef du cabinet du ministre de l'Enseignement supérieur, la Tunisie a un projet qui s'étale de 2014 à 2018 et concerne 5 axes de développement des activités de télécommunication.
Mohamed Ben Amor.
Les axes du développement des TIC en Tunisie
Le premier axe concerne le renforcement de l'infrastructure de base des TIC, à savoir le réseau haut débit, afin de permettre la mise en place de la 4G (4e génération du réseau mobile et des Data center).
Le 2e axe réside dans le développement de l'administration électroniques et de tous les services en ligne.
Le 3e concerne le positionnement de la Tunisie en tant que pôle régional de l'offshoring, et se base sur le projet Smart Tunisia pour le développement des services à haute valeur ajoutée et l'attraction des grandes entreprises internationales opérant dans le secteur.
Le 4e consiste dans le renforcement des services électroniques et des échanges commerciaux dans les domaines de l'enseignement, de la santé, du commerce, du tourisme, de la culture, de l'agriculture, de la banque et d'autres services.
Le 5e axe concerne la mise en place d'une stratégie pour le développement et la rénovation des technologies numériques à travers un environnement favorable et réglementé afin d'appuyer la recherche scientifique et encourager le développement économique.
{flike}
