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La cession de 50% d’Orascom Telecom Holding dans le capital d’Orascom Telecom Tunisie, détenteur de la licence mobile Tunisiana, à Qatar Telecom (Qtel) et au consortium tunisien, Zitouna Télécom, a enfin été officialisée.


L’annonce en a été faite au cours d’une conférence de presse organisée ce soir à l’hôtel Concorde, aux Berges du Lac de Tunis.   
Au terme de cette opération, qui a porté sur un montant de 1,2 milliard de dollars (1,7 millions de dinars), Qtel détient 75% du capital du leader de la téléphonie mobile en Tunisie. Zitouna Télécom, consortium constitué par Sakhr El Materi (Princesse Holding) et Hamdi Meddeb (Délice Tunisie), en détiendra les 25% restants.

Exit Orascom Telecom Tunisie
Comme attendu, le nom de la société a changé: Orascom Telecom Tunisie s’appellera désormais Tunisiana tout court, ce qui facilitera bien des choses.
Trois membres tunisiens siègeront au conseil d’administration: Sakher El Materi, qui assurera aussi la présidence de ce conseil, Hamdi Meddeb et un représentant de Princesse Holding. Les 5 autres membres représenteront l’actionnaire majoritaire qatari.
M. El Materi a salué les efforts fournis par le personnel et tous les collaborateurs de Tunisiana et son management, soulignant que la nouvelle structure de l’actionnariat va consolider la place de Tunisiana sur le marché national.
«Tunisiana joue déjà un grand rôle dans l’économie tunisienne. 98% de ses employés sont tunisiens. La société, dont la part de marché du mobile dépasse 50%, est déjà assez mûre, mais elle continuera à se développer», a déclaré M. El Materi. Il a ajouté: «En tant qu’associés tunisiens, nous allons aider le management de Qtel à renforcer les acquis réalisés au cours des dernières années».

De grandes perspectives de développement
«Nous avons des idées, des projets et des objectifs pour Tunisiana. Il y a des perspectives de développement dans le secteur, notamment dans les segments Internet et data», a affirmé, de son côté, le cheikh Abdallah Ben Mohammed Ben Saoud Al Thani, président de Qtel. «Notre groupe opère dans 17 pays comptant 550 millions d’habitants. Nous avons acquis des expériences dans les marchés étrangers où nous sommes soumis à une forte concurrence. Nous avons beaucoup appris et nous apporterons notre savoir-faire à Tunisiana», a-t-il ajouté.
Le succès qu’a connu cet accord prouve les liens solides qui unissent le Qatar et la Tunisie et démontre l’étendue des opportunités pour les investissements communs et pour le développement, a aussi explique M. Al Thani.
Interrogé sur la possibilité d’obtenir une licence 3G, que Tunisie Telecom et Orange Tunisie, les deux concurrents directs de Tunisiana, possèdent déjà, le président du conseil d’administration de Qtel a expliqué: «Nous en avons fait la demande. Dès que nous aurons l’agrément, le service sera lancé très rapidement».
M. Al Thani a annoncé aussi que la société a mis en place une stratégie pour introduire ses actions à la bourse de Tunis au cours de la première moitié de l’année courante. Le choix du bureau de consulting spécialisé dans ce domaine est, actuellement, en cours.


Yves Gauthier, extrême gauche, et à partir du centre, Abdallah Al Thani, Sakher Materi et Hamdi Meddeb

Par ailleurs, et comme indiqué par Kapitalis, le 25 novembre dernier, citant une source à Qtel, «le management actuel de l’opérateur sera maintenu en place, et ce conformément à la stratégie préconisée par ses deux conseillers Bnp Paribas et Standard Chartered».
Yves Gauthier l’a confirmé lui-même: «J’assurais déjà le management général lorsque Qtel détenait 50%. Cela n’a pas changé. Ce sont les résultats d’une entreprise qui décident du maintien ou non du manager général. C’est normal que je reste pour assurer la continuité, dans un premier temps.»

Plus de stabilité à l’entreprise
Selon M. Gauthier, la nouvelle répartition du capital apportera plus de stabilité à l’entreprise. «Avant on avait deux grands actionnaires avec 50% des parts chacun. Aujourd’hui, on est adossé à un opérateur international de poids, Qtel, qui est majoritaire, et un actionnaire local très ancré dans le pays. Cela apportera à Tunisiana la stabilité qu’elle n’avait pas auparavant. Je m’en réjouis personnellement avec tout le personnel de l’entreprise».
Sur un registre plus anecdotique : à la question d’un confrère relative aux relations futures entre la Banque Zitouna, filiale de Princesse Holding, et Tunisiana, M. El Materi a répondu: «Il n’y a pas de favoritisme en affaires. Les banques qui proposeront les meilleures offres auront plus de chance d’être retenues».

Zohra Abid

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