La Rencontre de Partenariat Tunisie-Afrique dans le domaine des services s’est ouverte ce matin au siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), à la Cité El-Khadhra, à Tunis. En marge de cette rencontre, organisée par le Centre de promotion des exportations (Cepex) et la Chambre syndicale nationale des sociétés de commerce international  (CSNSCI), se tiendra aussi le ‘‘Premier Salon : Partenariat Tunisie-Afrique’’, les 15 et 16 avril.

 

Dans sa stratégie de diversification de ses partenariats économiques, la Tunisie s’ouvre progressivement à l’Afrique subsaharienne. En multipliant les missions de prospection dans les pays de la zone et en développant des partenariats qui lui permettent de faire valoir son modèle de développement et le savoir-faire de ses entreprises.
Ce nouveau tropisme subsaharien de la Tunisie est d’autant plus réaliste (et, à certains égards, opportuniste) que cette région est, de l’avis de nombreux experts, «la prochaine frontière de la croissance mondiale», selon les termes de Luc Rigouzzo, directeur général de Proparco, l’agence de coopération française qui a une trentaine d’années d’expérience dans la zone.
Pourquoi cet intérêt grandissant pour l’Afrique subsaharienne, où Chinois, Européens et Américains (du nord et du sud), mais aussi Africains (Nigérians ou Sud-africains) et Méditerranéens (Marocains, Libyens et Turcs) essayent aujourd’hui de se positionner ?
La réponse est évidente: le continent noir, longtemps confiné dans une image négative où la pauvreté le dispute à l’anarchie, est en passe de devenir un grand marché de consommateurs.
Avec une croissance de la population la plus rapide au monde (3% par an), l’Afrique pourrait compter deux milliards d’habitants en 2050. Le tiers d’entre eux seront solvables, et 60 % vivront dans des zones urbaines. Et pour la première fois, la population en âge de travailler sera largement plus nombreuse que la population dépendante, créant un «dividende démographique» pour le continent. Avec moins de personnes à charge, les surplus des économies générés par les actifs s’orienteront vers la consommation et l’investissement.
L’Afrique n’est donc plus seulement un immense réservoir de matières premières. Avec l’urbanisation galopante et l’émergence d’une classe moyenne, elle est aussi en passe de devenir un grand marché de consommateurs. «Les entreprises qui réussiront à se développer sur le continent seront celles qui sauront répondre aux besoins de ces nouveaux consommateurs. «C’est donc dans les secteurs des infrastructures (cimenterie, télécommunications, eau, énergie), des services, notamment financiers, et des biens de consommations courantes que se situent les nouvelles opportunités d’investissement. Les parts de marché sont à prendre aujourd’hui», conclut M. Rigouzzo.

I.B.


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