Le chef du gouvernement Mehdi Jomaa a lancé un message de confiance et d'espoir aux investisseurs, lors de l'ouverture du Tunisia Investment Forum.
Par Zohra Abid
C'est avec des paroles simples, réalistes et pleines d'espoir que Mehdi Jomâa a invité, hier, les centaines de participants au TIF 2014 (12 et 13 juin à Gammarth, au nord de Tunis), à faire confiance à la Tunisie, à son potentiel économique et aux perspectives qu'ouvre sa transition démocratique.
Face au terrorisme, la confiance...
Le thème du forum («Nouvelle Tunisie, nouvelle démocratie, nouvelles opportunités») souligne d'ailleurs ce lien étroit entre démocratie et investissement, tant il est vrai que la bonne gouvernance est le principal atout pour toute destination d'investissement extérieur.
Mehdi Jomaâ sait très bien que c'est à cause de l'insécurité et de l'instabilité que les investisseurs ne sont plus séduits par la Tunisie ou qu'ils hésitent encore à y revenir, car la situation leur semble floue et l'avenir incertain.
Son discours, très applaudi, a plaidé pour le retour de la confiance en la destination Tunisie. Grâce à ses compétences, notre pays, malgré les difficultés rencontrées pendant la période de transition, est sur la bonne voie. Le climat des affaires s'est beaucoup amélioré. Tout se fait désormais dans la transparence et le gouvernement actuel se montre ferme et déterminé face au terrorisme.
«Ce phénomène n'est pas propre à la Tunisie, mais il est nouveau pour la Tunisie et la région. Il est également transfrontalier et à vocation mondiale. Nous sommes tous dans la même barque», a souligné M. Jomaa, avant d'ajouter, avec le sourire: «Sachez cependant que, chez nous, les enfants vont tout naturellement à l'école, le Tunisien va tranquillement au café et savoure pleinement la beauté de la vie».
C'est le moment d'investir Tunisie
Selon M. Jomaâ, «la Tunisie a toujours été une terre d'investissement. S'il y a encore aujourd'hui des doutes ou des réticences, il ne faut pas perdre davantage de temps. «Il faut se décider, car c'est vraiment le moment d'investir en Tunisie», a-t-il lancé, en remerciant tous les présents, notamment les ambassadeurs d'une cinquantaine de pays qui ont répondu à l'invitation du TIF.
Mehdi Jomaa, Hakim Ben Hamouda (ministre de l'Economie et des Finances) et Hichem Elloumi (Utica, de dos).
La Tunisie a certes connu des turbulences et des difficultés au cours des 3 années post révolution, mais elle est en train de les surmonter, bon gré mal gré, et de s'engager dans la bonne voie. «En cette période de transition, la constitution a été votée et adoptée. Cela a été certes fait dans la douleur mais c'est déjà un grand acquis. Il y a des tensions politiques et sociales, beaucoup de pression et de sacrifice, mais il y a aussi un consensus et un dialogue national et nous avançons vers la démocratie», a rappelé M. Jomaa.
Pendant cette période de transition, la politique a été le centre d'intérêt de tout le monde et l'économie a été complètement négligée voire oubliée, a déploré le chef du gouvernement provisoire. «Nous avons diagnostiqué les faiblesses et nous essayons de redresser la barre. Notre taux de croissance est de 2 à 3%, c'est peu, mais nous sommes capables de faire mieux», a-t-il encore souligné, ajoutant que la conjoncture économique difficile dans les pays européens, qui représentent 80% des échanges extérieurs tunisiens, ne permet pas à la Tunisie de faire mieux.
«Ce taux de croissance est faible et ne fera pas baisser le chômage. N'empêche, nous sommes déterminés à avancer et à irriguer notre économie. Nous sommes en train de mener notre transition à bon port pour construire notre avenir, en offrant des opportunités aux investisseurs et des emplois aux chômeurs», a précisé le Premier ministre, tout en rappelant, par la même occasion, que la mission de son gouvernement «consiste surtout à conduire le pays vers des élections transparentes et dans les meilleures conditions, y compris économiques.»
«Le défi est énorme, mais nous sommes décidés et déterminés. La Tunisie est, comme je l'ai toujours répété, une start-up démocratie, c'est son statut actuel», a-t-il conclu.
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