Une nouvelle vague de réformes économiques, lancée récemment, introduit des nouveautés –comme le leasing, jusque-là inexistant en Libye- dans le paysage libyen, et commence même à toucher à des domaines –comme les relations du travail- qui paraissaient jusqu’ici «sacrés », donc intouchables. Entamée en 2003, après la levée de l’embargo imposé à la Libye par les Nations Unies, la libéralisation de l’économie libyenne s’accélère et entre dans une nouvelle phase cruciale.

 



En effet, début mars le «Congrès Général du Peuple» (Parlement libyen) a adopté une série de lois qui approfondissent ce mouvement via l’amendement des codes du travail, du commerce, des impôts, des douanes et de l’investissement.
Ces amendements visent à encourager les Libyens à s’adonner à une activité économique en simplifiant la législation commerciale, en allégeant la fiscalité, en accordant des incitations, et en précisant les règles régissant l’investissement étranger, notamment en association avec des opérateurs locaux, etc.
Cette nouvelle vague de réformes économiques introduit des nouveautés (comme le leasing, jusque-là inexistant en Libye) et commence même à toucher à des domaines (comme les relations du travail) qui paraissaient jusqu’ici «sacrés», donc intouchables.
L’emploi à vie est l’un de ces principes remis en cause par…l’Etat lui-même. En effet, la fonction publique ne recrutera plus à l’avenir que sur contrat, et donc pour une durée déterminée.
Plus important encore, un concept depuis abandonné va être réintroduit dans le paysage économique libyen: le salariat. En effet, une nouvelle loi autorise les investisseurs à y recourir à la condition (qui ne sera sûrement pas insurmontable dans un pays où le chômage constitue un vrai problème) que la personne concernée «ait la liberté de choisir ce statut ».
Ce qui incite à se demander si les Libyens ne sont pas en train de tourner la page du «Livre Vert », dans lequel le colonel Moammar Kadhafi avait, au début des années soixante-dix, formalisé sa «Troisième voie», entre capitalisme et socialisme.

M.Laaroussi