Hosni Djemmali, président du groupe Sangho, tire la sonnette d’alarme: le tourisme tunisien pourrait être affecté par la poursuite de la crise actuelle. La solution: normaliser rapidement la situation dans le pays. Il est indéniable que la chute du précédent régime ne peut être en soi l’objectif ultime de la Révolution du Jasmin et que l’histoire la jugera en fonction de la réalisation et surtout la pérennisation des nobles valeurs de liberté, justice, dignité et citoyenneté.

Pérenniser l’économie nationale
Si, à moyen et long terme, l’élan de démocratie, de liberté et de justice est de nature à pérenniser l’économie nationale et de lui assurer les meilleures chances de réussite, il n’en demeure pas moins vrai que le court terme semble, quant à lui, assez improbable du fait du doute qui s’installe dans l’esprit des acteurs économiques dans les pays partenaires.
Le doute et l’instabilité sont les pires ennemis du développement, et en tant qu’acteur du secteur touristique tunisien, il est de notre devoir de relancer au plus vite nos activités et mettre fin au doute qui habite les marchés émetteurs. Ceci est aussi valable pour tous les acteurs économiques de notre cher pays.
A l’heure où le Ceto (l’association des tour-opérateurs français) suspend les départs des vacanciers français jusqu’au 31 janvier, et où les clients, privés de Tunisie, ont été incités à choisir d’autres destinations telles que la Turquie, l’Espagne ou les Canaries, il est de notre devoir de réagir et de ne pas continuer à subir les pertes les bras croisés. Nos clients à Djerba et Zarzis se sentant en sécurité et passant d’agréables vacances ont refusé d’écourter leurs séjours.

Profiter de cet élan de sympathie
Aussi nous avons reçu le dimanche 23 janvier, 80 clients sur le seul vol qui a atterri à Djerba, un vol mis en place par le tour opérateur du groupe avec la collaboration active de Tunis Air, en dépit des recommandations du Ceto. Nous comptons sur cette clientèle fidèle pour continuer à renvoyer la belle image d’une Tunisie nouvelle libre et démocratique aux institutions frileuses de l’Hexagone,  prisonnières du principe de précaution. Nous sommes traités de la même manière que d’autres événements comme le volcan islandais ou le tsunami. Il est du devoir de chacun de convaincre son interlocuteur pour profiter de cet élan de sympathie et l’encourager.
La maîtrise des marchés émetteurs est un beau challenge que les acteurs du tourisme tunisien doivent relever afin d’apporter leur contribution à la stabilisation immédiate de l’activité économique du pays, condition nécessaire à la pérennisation des acquis de notre lutte à tous.

* - Les titre et intertitres sont de la rédaction.