Pendant des années, le groupe Accor a été implanté à Djerba et Tozeur avec, comme partenaires, des banques tunisiennes. «On a découvert petit à petit comment elles étaient inféodées au système, très proches du pouvoir et de ses clans familiaux. Nos intérêts passaient après», raconte M. Pélisson, dans un entretien à ‘‘Nord Eclair’’.
Obligés à acheter un hôtel pourri
L’hôtelier évoque notamment ce jour où on les a «obligés à acheter un hôtel pourri pour 7 millions d’euros (13,4 millions de dinars). Ses propriétaires étaient très proches du régime. C’était un actif pourri. Donc, pour la banque une très belle affaire...». «On a été spoliés en Tunisie», souligne M. Pélisson, qui parle du «harcèlement fiscal» dont son groupe était l’objet.
«On nous a fait des coups comme ça, on a perdu pas mal d’argent en Tunisie...», avoue Pélisson qui a fini par jeter l’éponge, il y a trois ans.
Le patron d’Accor, qui cherche à retourner en Tunisie, tente de retourner en Tunisie. Il a été reçu il y a quelques semaines par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi et l’ex-ministre du Tourisme Slim Tlatli. «Pour le Premier ministre, c’était un problème qu’Accor ne soit plus présent. Un problème pour l’image du pays», note M. Pélisson. Parce que «la Tunisie joue un rôle important dans le monde arabe», le groupe a décidé de «dessiner sur la pointe des pieds une coopération, notamment sur la formation des jeunes aux métiers du tourisme».
En juin, Accor sera de retour à Tunis avec deux hôtels en gestion, un Ibis et un Novotel, installés tous les deux avenue Mohamed V, au centre-ville de Tunis. Objectif: «développer un tourisme d’affaires dans ce pays, secteur pour lequel il y a une forte attente», estime Abdou Belgat, l’ambassadeur du groupe Accor pour les pays arabes et musulmans, cité par ‘‘Nord Eclair’’. Il ajoute: «Actuellement, le tourisme tunisien est surtout balnéaire et bas de gamme mais la Tunisie est une véritable plate-forme régionale au Maghreb. Il y a une vraie dynamique. Avec ces deux hôtels, on est vraiment dans la cible».