Mustapha Kamel Ennabli, le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct), a pris son bâton de pèlerin pour aller plaider la cause de la Tunisie auprès des investisseurs internationaux. Et d’abord au Forum de Davos.
Pour rassurer ces investisseurs sur la situation économique dans notre pays, l’ancien haut fonctionnaire de la banque Mondiale a répété que «le système des paiements fonctionne, tout comme les banques et les paiements extérieurs et qu’il n’y a pas de pression sur le taux de change». «La démocratie est bonne pour l’investissement», a-t-il ajouté, par allusion à la fin du régime dictatorial et mafieux de Ben Ali et aux promesses de transition démocratique.
Les fondamentaux sont bons
Tout en reconnaissant que certains secteurs, comme le tourisme, sont actuellement «désorganisés» du fait des changements politiques, le nouveau gouverneur de la Bct a souligné que la situation économique est «sous contrôle. Nous n’avons besoin d’aucune aide extérieure. Nos réserves de changes sont fortes». Et d’insister: «les fondamentaux (économiques du pays) sont bons, la main d'œuvre est éduquée».
Preuve que Leïla Ben Ali n’a pas emporté une tonne et demi d’or des réserves de la Bct dans sa fuite: un inventaire physique a été opéré par une équipe de deux contrôleurs internes et de deux auditeurs externes à la Banque. Il est apparu que les réserves en or détenues dans les coffres à Tunis s élevaient à 5,7 tonnes, à quoi s’ajoute 1,4 qui a été déposée à la Banque d’Angleterre. Au total les réserves effectives sont conformes aux chiffres du Fonds monétaire international (près 6,8 tonnes).
Evoquant les réserves émises par les agences de notation financière concernant l'aptitude de la Tunisie à honorer ses engagements, le Gouverneur de la BCT a souligné qu'il s'agit «d'une attitude injustifiée» et «aucun argument rationnel n'explique». Il a ajouté que cette position risque en revanche «de coûter de l'argent au nouveau gouvernement».
La nouvelle équipe à l’œuvre
M. Ennabli est professeur universitaire d’économie. Il a rejoint le gouvernement de Ben Ali en 1990, avant d’en démissionner en 1995 et de louer ses services à la Banque mondiale.
A Davos, il était accompagné de deux nouveaux membres du gouvernement: Yacine Brahim (ministre du Transport et de l’Equipement) et Sami Zaoui (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie et de la Technologie, chargé des Technologies de la communication). Ce dernier était jusqu’à sa nomination un cadre de la firme d’audit Ernst&Young à Paris, où il était établi depuis 23 ans.
I. B.