Le Syndicat des pilotes de ligne de Tunisair a appelé, hier, le gouvernement et la direction générale de la compagnie publique à ordonner une enquête relative à certaines pratiques douteuses.


Le syndicat parle précisément de «certains sujets considérés auparavant comme tabous et qui ont engendré ces dernières années des dépenses vertigineuses à la compagnie». Il fait allusion aux services gratuits que Tunisair rendait à la compagnie aérienne privée Karthago Airlines, propriété de Belhassen Trabelsi, le beau-frère mafieux de l’ex-président. Entre autres facilités litigieuses accordées aux membres de l’ex-clan au pouvoir.    
Tout en exigeant d’être associé à cette enquête, «qui aura la charge de définir le degré de responsabilité de chacun», le syndicat a exhorté, par ailleurs, tous les syndicats de Tunisair à se rassembler pour sauver la compagnie, tout en préservant les intérêts des travailleurs.
Le syndicat a également appelé les responsables de l’Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt) à accompagner cette phase de transition, recommandant d’inviter le maximum de syndicalistes aux discussions «pour développer des idées innovatrices afin de pérenniser l’union syndicale et de sauvegarder les intérêts suprêmes de la Tunisie de demain».
Après avoir salué «la mémoire des martyrs de la révolution», le syndicat a invité tous les pilotes de Tunisair à se porter volontaires à toute forme d’aide dans un cadre légal, pour subvenir aux besoins «des familles des martyrs» et des régions nécessiteuses.
Il a, dans ce communiqué, appelé tous les pilotes de ligne de Tunisair à «redoubler d’effort dans l’exercice de leur fonction pour continuer, comme ils l’ont toujours fait, à préserver la sécurité des vols», les invitant à une réflexion pour définir ensemble leurs priorités et une stratégie globale bien réfléchie dans le but de minimiser l’impact de la crise.