Réunis jeudi dernier à Tunis, ces derniers ont appelé à mettre en place un plan urgent de relance de leur activité, recommandant notamment la mise en avant de l’amélioration de la situation sécuritaire. Ils ont appelé aussi à l’établissement de contacts avec les ministères des Affaires étrangères dans les marchés émetteurs, en vue d’annuler les restrictions imposées aux tours opérateurs, ces derniers s’étant dit prêts à redémarrer à tout moment leurs activités sur la Tunisie.
Tripler le budget du marketing
Les opérateurs publics et privés du secteur touristique, qui participaient à la deuxième table ronde organisée par le journal électronique ‘‘Destination Tunisie.info’’, ont également appelé à tripler le budget consacré au marketing.
Il s’agit de promouvoir l’image d’une nouvelle Tunisie, notamment à travers les mêmes réseaux sociaux qui ont contribué à la révolution tunisienne (Facebook, Twitter et autres), les chaînes de télévisions internationales et par le biais de personnalités de renommée et de Vip.
La table ronde à laquelle a assisté Slim Chaker, secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, était consacrée aux pistes permettant de sauver l’actuelle saison touristique et de préserver les 400.000 emplois du secteur.
Les professionnels ont souligné, à ce propos, la nécessité de rassurer les touristes quant à l’approvisionnement régulier des hôtels en produits de consommation.
Certains participants ont suggéré l’organisation d’un évènement de grande envergure, par exemple un méga-concert de musique à l’avenue Habib Bourguiba auquel seront invités des journalistes et des médias des quatre coins du monde, et le recours à la technique du «brainwashing» (lavage de cerveau), technique de relance utilisée par les destinations en crise et théâtres de bouleversements politiques pour redorer leur image.
Arrêter l’hémorragie des annulations
Ils ont appelé à l’ouverture immédiate du ciel (Open Sky) et à entrer en contact avec les partenaires étrangers pour arrêter l’hémorragie des annulations, recommandant de focaliser, dans une première étape, sur cinq marchés dont ceux de la France et de l’Allemagne.
La Tunisie a régressé au niveau de ce dernier marché après l’attentat de Djerba en avril 2002 et n’a pas pu récupérer ses parts de ce marché depuis, faute de moyens et de communication, estime Mohamed Guizani, représentant du Tour opérateur allemand Its.
Il s’agit également de regagner la confiance des autres marchés émetteurs et de réhabiliter l’administration touristique, estiment certains opérateurs, appelant à appliquer des tarifs promotionnels au niveau des compagnies aériennes.
D’autres intervenants ont évoqué la mainmise de certaines personnes sur le tourisme religieux (pèlerinage et petit pèlerinage) sous l’ancien régime, appelant à une véritable action d’assainissement de cette filière.
Les «omra» et «haj», et même le pèlerinage à la synagogue de la Ghriba, à Djerba, étaient monopolisés par des proches de la famille présidentielle, notamment Leïla Trabelsi, l’épouse du président déchu, et son beau-frère Belhassen Trabelsi, en association avec Ouzifa Trabelsi, le fils Perez Trabelsi, rabbin de la synagogue de la Ghriba, en ce qui concerne le pèlerinage juif.
Imed Bahri (avec Tap).