En continuant à déconseiller tout voyage pour des raisons de sécurité en Tunisie, la Dfae a-t-elle jugé qu’il n’y a encore aucune amélioration dans la sécurité en Tunisie, malgré une évolution certaine sur le terrain.
Le 2 février, les voyagistes affilés à la Fédération Suisse des Agences de Voyages (Fsav, 850 membres actifs et 120 passifs) ont reçu un mail d’information de première main concernant la Tunisie et l’Egypte où le directeur de ladite fédération explique avoir réévalué la situation avec la plupart des voyagistes et reconduit à son tour les mêmes recommandations que la Dfea concernant les deux pays.
Amalgame entre la Tunisie et l’Egypte
Jusque là, rien à redire. Sauf que faire l’amalgame entre deux pays, l’un sur le chemin de la stabilité et l’autre en pleine révolte, n’est pas passé inaperçu. Et c’est un grand tour opérateur romand, Le Must Air Marin, spécialiste, entre autres destinations, de la Tunisie et de l’Egypte qui vient tirer la sonnette d’alarme.
Lettre ouverte à la Fsav, concertations avec les autres voyagistes romands dont ces 2 destinations constituent le principal marché et interpellation des médias. Mise à part ce malencontreux amalgame, on reproche à la Fsav dont le siège est à Zurich de s’éloigner de sa base en ne prenant en considération que l’avis des deux deux premiers tours opérateurs du pays basés en suisse allemande.
Dans sa lettre ouverte à la Fsav, le directeur du Must Air Marin écrit: «Vous vous permettez de faire référence à la plupart des voyagistes. Or, après vérification, aucun des voyagistes romands réalisant tout de même plus de 50% du trafic touristique sur ces destinations n’a été contacté, que ce soit ces derniers jours et même depuis le début de ces crises.»
Décalage entre les voyagistes et leur fédération
Il y a comme un décalage entre les agences de voyages, les tours opérateurs et leur fédération, qui est censée défendre la profession. En parlant avec de nombreuses personnes de la branche, on a constaté que la Fsav ne fait pas l’unanimité. Certains trouvent qu’elle est inutile puisqu’elle n’a même pas pu négocier la disparition des commissions versées par les compagnies aériennes, la même chose concernant l’encaissement sans rétribution par les voyagistes des taxes d’aéroport. Et la liste des griefs est loin d’être close.
La Fsav est dans sa tour d’ivoire, isolée à Zurich, aux ordres des voyagistes de la région alémanique. Elle est déconnectée de la Romandie et du Tessin, explique un directeur d’agence de voyages qui ne voit aucune utilité à payer et à être membre d’une fédération bonne à organiser des concours imposés à ses membres ou à réaliser des statistiques qui ne servent à rien.
Un autre voyagiste estime qu’à part les voyages organisés dans des pays exotiques à moindre frais, de temps en temps, à l’occasion de l’assemblée générale, le logo de la Fsav fait bonne figure sur les cartes de visites qu’elle distribue à sa clientèle et c’est tout le bénéfice qu’elle lui trouve. Un autre exemple, le monde du voyage passe par des périodes difficiles et ponctuelles et des fois durables à cause des facteurs qui n’ont rien avoir avec le professionnalisme et la gestion des affaires. Or, il n’y a aucune structure d’aide pour les voyagistes en difficultés.
Certains voyagistes spécialisés sur la Tunisie ou sur l’Egypte ont un grand besoin d’aide à cause du manque à gagner qu’ils subissent actuellement. Et une fédération qui se place à leur côté leur apportant soutien, accompagnement et ébauche de solutions est d’un grand réconfort! A quand une révolution chez la Fsav?