Contrairement à Carrefour et Géant, la chaîne de distribution française Auchan a refusé de s’associer avec le clan Ben Ali. Ses dirigeants ont senti l’odeur de la corruption.


S’il n’y avait pas des «exigences impossibles, insupportables et inacceptables de la part de l’un des gendres de Ben Ali», selon les responsables du groupe Auchan, l’hypermarché  aurait pu être implanté en Tunisie depuis le début des années 1990. C’est-à-dire bien avant Carrefour et Géant, les deux autres grandes surfaces de distribution, en activité en Tunisie depuis plusieurs années.
Qui était derrière l’opération? La réponse se trouve dans ‘‘La Régente de Carthage’’, de Catherine Graciet et Nicolas Beau.
Selon ces deux auteurs, l’opération a été étouffée dans l’œuf et les négociations avortées d’avance. Cette fois-ci, ce n’était ni les Trabelsi, ni les Materi ni encore les Mabrouk qui ont voulu introduire Auchan en Tunisie. Il s’agit plutôt de Slim Chiboub, un autre gendre ne manquant ni de voracité ni d’opportunisme.
Les dirigeants d’Auchan disent avoir été fermes, dès le départ. Conséquence : ils n’ont jamais envisagé développer leur activité dans nos murs…