Avec des indicateurs financiers satisfaisants et meilleurs que prévus, City Cars a clôturé sa première année de cotation en Bourse en beauté. Et regarde l'avenir avec ambition.
Par Zohra Abid
Le distributeur officiel du constructeur automobile sud-coréen Kia Motors en Tunisie a démarré officiellement ses activités en décembre 2009. Depuis la révolution du 14 janvier 2011, il est passé, à l'image de tout le pays, par quelques difficultés. Mais, grâce à une nouvelle stratégie, à une bonne communication, au sponsoring d'évènements sportifs et autres, et à la confiance renouvelée des clients dans l'offre de la marque Kia, la société a remonté rapidement la pente et s'est imposée, peu-à-peu, dans un marché où il fait figure de nouveau-venu. Elle continue, cependant, d'être handicapée par la politique des quotas d'importation imposés par l'Etat aux concessionnaires et du marché parallèle, qui s'est beaucoup développé ces dernières années, profitant de l'affaiblissement de l'Etat.
Une «khomsa» porte-bonheur
Malgré ce contexte pour le moins peu favorable, tous les indicateurs de City Cars sont au vert et le pari du management a été tenu. Il a, d'ailleurs, choisi, pour célébrer le 5e anniversaire de City Cars, le signe de la «khomsa», porte-bonheur dans la tradition tunisienne, et le slogan «Promesses tenues», qui ornent les publicités diffusées à cette occasion.
Mehdi Mahjoub, directeur général de City Cars, était à l'aise, voire fier, en dressant un bilan positif de la société, lors d'une communication financière, vendredi 28 novembre 2014, au siège de la Bourse de Tunis, aux Berges du Lac de Tunis.
La situation financière de City Cars est confortable et les principaux indicateurs sont au vert. «La liste d'attente des clients est très longue. Nous vendons nos voitures avant la concurrence, qui a dû baisser les prix ces derniers temps», s'enorgueillit Mehdi Mahjoub. «Kia Motors est le premier constructeur automobile au monde à offrir sur certains modèles jusqu'à 7 ans de garantie et il s'impose sur des marchés extrêmement compétitifs, notamment américain et européen», ajoute-t-il, en précisant que les voitures Kia sont fiables et jouissent, de ce fait, d'une très bonne presse. «City Cars va donc continuer sur sa lancée et les réalisations de 2014 ont confirmé le niveau du développement atteint durant ses 5 années d'existence», indique encore le manager de City Cars.
Amel Bouchamaoui.
Revoir le régime des quotas
Mehdi Mahjoub, qui a rencontré récemment le ministre de l'Economie et des Finances, a appris, non sans satisfaction, qu'une réforme de la taxation des véhicules est en cours et que le régime des quotas va être réexaminé.
«La balance commerciale est déficitaire à cause du déficit de la balance énergétique et non en raison de l'importation des voitures», souligne encore le directeur général de City Cars, qui semble craindre une mesure limitative des quotas d'importation de véhicules neufs.
«Comment voulez-vous que l'on investisse dans le pays, qu'on fasse travailler des gens, qu'on continue à payer les impôts et qu'on améliore nos chiffres d'affaires, si l'Etat laisse le marché parallèle se développer au détriment de l'importation légale», lance encore Mehdi Mahjoub.
Voilà pour les principaux problèmes du secteur, qui devraient être réglés. Pour revenir à City Car, son bilan arrêté le 31 octobre 2014 traduit un développement remarquable de l'activité, en termes de volume de vente et de chiffre d'affaires, qui ont enregistré une croissance respective de 12% et 23,8% par rapport à la même période de 2013, passant de 2.908 véhicules vendus et 80,3 millions de dinars (MD) à 3.281 véhicules et 99,4 MD.
Côté trésorerie, tout clignote au vert puisqu'on parle de 48,6 MD (au 31 octobre 2014) contre 34,2 millions de dinars à la même période de 2013. Parallèlement à l'évolution de la trésorerie, les produits des placements ont évolué de 53,1%, passant de 1.631.000 dinars, au terme des 10 premiers mois de 2013, à 2.497.000 dinars à fin octobre 2014. Mieux encore : City Cars prévoit de réaliser, en 2014 et pour la 2e année consécutive, une croissance à 2 chiffres de ses revenus.
Le chiffre d'affaires de City Cars dépassera donc, au 31 décembre 2014, celui prévu dans le business plan établi il y a un an, lors de son introduction en Bourse. L'entreprise, qui a démontré une grande capacité à relever le défi, prévoit de distribuer, en 2015, un dividende supérieur à celui attribué en 2014, surenchérit Amel Bouchamaoui, présidente du conseil d'administrations de City Cars.
Mehdi Mahjoub.
Confiance en l'avenir
«Après les difficultés de 2011, la société a vite repris sa courbe ascendante en se développant à un rythme plus accéléré et en se dotant des moyens nécessaires à ce développement», explique encore Amel Bouchamaoui, en annonçant la construction d'un nouveau siège social, la mise en place d'un nouveau système d'information et l'extension du réseau de représentation du concessionnaire à tout le territoire du pays. Au grand bonheur des clients, mais aussi du consortium Bouchamaoui/Chabchoub qui a racheté les parts de la société Al-Karama Holding et impulsé un sang neuf dans la société, lui permettant de se relancer et de retrouver la confiance des clients.
Autres projets dans le pipe? «Un espace d'assemblage dans un futur proche n'est pas exclu», répond Mehdi Mahjoub. «Le développement rapide de la marque Kia sur le marché tunisien est très encourageant et des négociations avec la maison mère sont déjà engagées à propos de ce projet», ajoute-t-il, très confiant.
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