«Améliorez vos performances énergétiques avec la démarche ISO 50001», tel est le thème de la table-ronde du premier Rendez-vous du PCAM de l'année.

Par Zohra Abid

Cette rencontre, très technique, a eu lieu jeudi 29 janvier 2015, à l'hôtel Acropole, aux Berges du Lac de Tunis, en présence de nombreux experts, ingénieurs et chefs d'entreprises.

Un cours de gestion énergétique

Les conférenciers se sont attardés sur le coût de l'énergie, qui ne cesse d'augmenter au fil des ans, et sur les moyens adéquats permettant aux entreprises de maîtriser leur consommation, sans réduire ni le temps de travail ni la production, et tout en améliorant la rentabilité financière.

Les questions des participants ont tourné autour de l'audit énergétique, des bénéfices et contraintes de la certification ISO 50001, ainsi que des opportunités qu'offre le Programme d'appui à la compétitivité des entreprises et à la facilitation de l'accès du marché (PCAM) aux entreprises dans ce domaine.

«Nous avons voulu sensibiliser les chefs d'entreprises à la nécessité de maitriser la facture énergétique par la mise en place de la norme ISO 50001, relative au système de management de l'énergie. L'objectif est de les aider à comprendre les prérequis de cette norme et, surtout, à l'adopter», a précisé Neji Amaimia, Manager dans Action For Sustainable Development.

Selon lui, il existe 2 études (l'audit énergétique et le diagnostic) qui permettent d'identifier le plan d'action de la maitrise de l'énergie dont sa mise en œuvre permet aux entreprises d'assurer facilement des économies. «Notre rôle, dans le cadre des ''Rendez-vous du PCAM'', consiste à présenter aux chefs d'entreprises les opportunités (incitation, accompagnement, formation...) offertes par l'Etat. Les intéressés pourront aussi bénéficier de la formation et de l'accompagnement dont ils ont besoin pour la mise en place d'une politique d'économie d'énergie, et ce à travers le PCAM, le Fonds de transition énergétique (FTE), et l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (ANME)», a ajouté M. Amaimia.

Néji Amaimia.

L'ISO 50001, pour réduire la consommation

Avec la norme ISO 50001, la réduction de la facture énergétique pourrait atteindre 10 à 15% voire plus. Tout dépend de la performance énergétique de l'entreprise, qu'il s'agisse des énergies ioniennes (électricité), thermiques (gaz, fioul, carburant...), renouvelables (éolienne, solaire photovoltaïque), ou de la biomasse (à base des déchets) ou encore de la cogénération (énergie mécanique convertie en électricité.

Plusieurs entreprises industrielles tunisiennes ont déjà adopté la norme ISO 50001 et procédé à des audits énergétiques en vue d'identifier des gisements d'économie d'énergie et de mettre en place des plans d'action pour réduire leur consommation. D'autres entreprises ont, par ailleurs, bénéficié d'actions de coaching technique pour optimiser les coûts de la consommation énergétique, évalué les impacts et échangé leurs expériences, et ce dans le cadre du PCAM, a poursuivi M. Amaïmia.

De nombreux experts, ingénieurs et chefs d'entreprises ont participé à la table-ronde.

Outre le coût économique pour les entreprises, le débat a porté sur le coût environnemental et sociétal de l'énergie: épuisement des ressources conventionnelles, émission de gaz à effet de serre, impact sur le changement climatique, etc. C'est pour faire face à tous ces problèmes que la norme ISO 50001 a intégré les exigences de la mise en place d'une politique énergétique efficace et durable.

Plusieurs questions ont été soulevées sur les leviers d'action permettant à une entreprise d'améliorer ses performances énergétiques. «Il y a, bien sûr, la réglementation et le management des ressources humaines, comme la gestion des compétences techniques, l'amélioration des comportements et l'implication dans une démarche de développement durable», explique un jeune ingénieur. Il cite d'autres axes, comme «la maintenance, la gestion du paramétrage des installations, le respect des critères opérationnels, le choix des équipements performants, la garantie de la pérennité de ces équipements, la maîtrise des consignes de confort, l'intégration de la performance énergétique dans le cahier des charges et la réalisation d'une veille technologique».

Le jeune ingénieur a assisté à la table-ronde pour, a-t-il dit, essayer de mieux comprendre la performance énergétique dans la politique d'achat.

«Je compte ouvrir une entreprise et j'aime bien mettre en place, dès le départ, dans ma stratégie, la maîtrise des achats des équipements d'énergie, la gestion des contrats des services énergétiques et l'adoption d'une politique de gestion énergétique par le personnel», a-t-il indiqué à Kapitalis.

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