Asma Ennaïfar, directrice des relations extérieures, RSE et mécénat d'Orange Tunisie, est en train de réussir son pari d'inculquer la culture de bénévolat à son équipe.
Entretien conduit par Zohra Abid
Kapitalis: Orange a beaucoup investi, ces dernières années, dans le social. C'est, d'ailleurs, l'un des axes importants de ses activités. Vous allez continuer dans cette voie?
Asma Ennaïfar: Bien évidemment. C'est notre fer de lance en 2014 et 2015. Nous allons appuyer davantage certains programmes déjà lancés et mettre en place de nouveaux. Orange ne se présente pas seulement comme un opérateur de télécommunications. Il veut participer aussi, énergiquement, grâce au soutien de la Fondation Orange, à la relance économique en Tunisie, à travers plusieurs actions dans divers domaines.
Nous avons restauré et équipé plusieurs écoles dans les régions défavorisées, comme celles d'Aouled Dhifallah, Zouitina et Habib Rouiï (gouvernorat de Jendouba), ou Bir Salah (Sfax), où nous avons soutenu une association locale qui a mis en place plusieurs projets faisant vivre, aujourd'hui, beaucoup d'habitants de cette localité.
Nous venons de lancer le programme de «l'Education numérique» dans les écoles. La première à en bénéficier, c'est celle de Chorfech à Sidi Thabet. Plusieurs autres écoles dans le pays en bénéficieront bientôt. Notre but est de faire profiter les zones défavorisées de l'apport des technologies numériques afin de donner à tous les Tunisiens les mêmes chances de réussite.
Asma Ennaifar avec les élèves de l'école Zouitina à Jendouba.
Orange a mis aussi en place, en 2014, un programme de formation destiné aux universités, Mooc Fofle pour l'enseignement du français. Encadré par des experts de notre société, il se poursuivra en 2015.
Orange a également aménagé le centre de recherche «Orange Room» à l'Institut des hautes études commerciales de Carthage (IHEC), la première chaire en Tunisie dédiée à la responsabilité sociétale de l'entreprise, pour abriter des travaux de recherche dans un espace à la fois convivial et high-tech.
Nous sommes partenaires de l'Ecole Esprit et de l’ONG Mercy Corps dans "Esprit Incubator". C'est un incubateur-accélérateur d'entreprises technologiques innovantes destiné aux jeunes tunisiens dont les projets répondent à des besoins sociétaux. Nous visons également - et c’est très important - les jeunes diplômés dans le domaine des TICs et qui sont à la recherche d’un emploi pour leur dire que la solution est d’entreprendre ! Dans ce cadre, les jeunes chômeurs de toutes les régions bénéficient déjà, et tout au long de l'année, d'une session gratuite de formation au sein de l'Orange Developer Center. Ceux qui parmi eux veulent lancer leur propre projet pourront donc postuler à "Esprit Incubator".
Enfin, l'Orange Developer Center, qui représente aujourd'hui notre label, est un espace de formation, permettant aux jeunes de s'initier à la programmation d'applications mobiles. C'est également un espace qui permet aux développeurs, novices ou confirmés, de réaliser des applications. Ils y disposent de l'équipement et de l'encadrement nécessaires à cette activité.
D'une façon générale, nous venons en aide à ceux qui ont des projets en tête. Nous leur offrons un encadrement adéquat en matière d'innovation technologique. Et il ne se passe un mois sans qu'Orange lance une action à caractère sociétal.
Après avoir lancé le guide numérique du Musée national du Bardo, avez-vous d'autres projets similaires dans le domaine culturel?
Le guide numérique du Musée national du Bardo a été lancé en juin 2014. Mais bien avant, nous avons réalisé d'autres interventions dans le domaine de la culture. Nous poursuivons, notamment, la promotion du cinéma numérique dans les villages, à travers «La Route du cinéma», action lancée depuis 4 ans. Il s'agit d'une caravane qui fait escale dans les villages et assure des projections de films, sur écran géant et à ciel ouvert. Chaque été, cette manifestation draine des milliers de cinéphiles et donne aussi l'occasion aux jeunes cinéastes de se faire connaître.
Pour revenir au guide numérique, nous avons des projets similaires. Avec le soutien d'experts et de partenaires, nous allons lancer un projet visant à mettre en valeur, à travers des applications mobiles, le patrimoine culturel de 7 régions tunisiennes.
Cette action vise à promouvoir le tourisme culturel et écologique dans ces régions.
Asma Ennaifar: «La culture du bénévolat, qui consiste à aller vers l'autre pour lui rendre service.»
Les actions de bénévolat d'Orange sont souvent menées par les employés de la société. Comment avez-vous constitué ce noyau de bénévoles dont vous semblez si fière?
Nous avons commencé par inculquer à nos employés la culture du bénévolat, qui consiste à aller vers l'autre pour lui rendre service. Le don du sang est, pour nous, un moyen pour développer cette culture. Tous les 2 mois, une opération de don de sang est organisée dans les 3 sites d'Orange au Kram, à la Charguia et au siège social. Cette opération est devenue une tradition.
Notre personnel organise périodiquement, et de sa propre initiative, une collecte d'habits, de jouets et autres objets utiles pour les distribuer aux populations qui en ont besoin. Il y a quelques semaines, les enfants malades séjournant à Bab Saâdoun à Tunis ont bénéficié du fruit de cette collecte.
Orange est, on le sait, une entreprise qui donne beaucoup d'importance à la responsabilité sociale et au mécénat. C'est l'unique opérateur adhérent, depuis 3 ans, au Pacte des Nations Unies visant à favoriser la responsabilité civique des entreprises vis-à-vis de la société civile et du monde du travail.
Nous sommes engagés à appliquer et à promouvoir les 10 principes de ce Pacte mondial et à poursuivre les efforts entrepris en matière de responsabilité sociale. Pour cela, nous sommes soumis, chaque année, à un audit interne assuré par le comité d'éthique.
Autant vous dire que nous faisons attention et respectons, à la lettre, les droits de l'homme et les lois du travail.
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