Le «Prix de la Femme d'influence de l'année 2014» a été décerné par la CNFCE à la ministre du Tourisme et de l'Artisanat Salma Elloumi Rekik.
Par Zohra Abid
Bien avant de creuser son sillon dans le domaine politique en militant au sein de Nidaa Tounes, parti aujourd'hui au pouvoir, Salma Elloumi Rekik était plutôt connue comme femme d'affaires, et ce sont ses collègues, membres de la Chambre nationale des femmes chefs d'entreprises (CNFCE), qui l'ont honorée, à l'occasion de la Fête internationale de la Femme, en lui décernant le «Prix de la Femme d'influence de l'année 2014».
La Tunisienne battante et brillante
La cérémonie de remise du prix s'est déroulée aujourd'hui, mardi 10 mars 2015, au cours d'un déjeuner-débat, à l'hôtel Mövenpick à Gammarth, au nord de Tunis, en présence du ministre du Commerce Ridha Lahouel, de femmes parlementaires, de membres de la CNFCE et de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), ainsi que des représentants du monde culturel, artistique et médiatique.
Sonia Ben Mrad remet son trophée à Salma Elloumi Rekik.
«L'an dernier, nous avons décerné ce prix à Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, qui était membre de la CNFCE. Aujourd'hui, c'est au tour de Salma Elloumi Rekik, elle aussi ex-membre de la CNFCE. Une membre de notre organisation, Houda Tekaya, s'est faite élire à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Nos femmes brillent partout et il faut renforcer leur présence dans les postes de décision afin qu'elles conduisent la Tunisie sur la bonne voie», a déclaré, Raoudha Ben Saber, présidente de la CNFCE.
«Notre pays vit un moment fort et c'est grâce à la femme, qui occupe, aujourd'hui, la place qu'elle mérite», a déclaré Salma Elloumi Rekik, dans son allocution de remerciement, et de rappeler un épisode récent dans le combat des Tunisiennes pour l'égalité. «Lorsqu'on a voulu inscrire dans la constitution le terme de complémentarité entre l'homme et la femme, les Tunisiennes ont joué un rôle décisif pour empêcher le retour en arrière», a-t-elle dit, et d'enchaîner: «La Tunisienne est le rempart contre l'obscurantisme et elle s'est toujours distinguée par sa seule volonté», en rendant hommage au militant syndicaliste et intellectuel réformiste Tahar Haddad et au premier président de la république tunisienne Habib Bourguiba, qui ont beaucoup fait pour l'émancipation de la femme afin de lui donner la place qu'elle mérite dans la société.
Mme la ministre n'a pas omis de rendre hommage aussi à «toutes les femmes tunisiennes, là où elles sont, dans tous les secteurs, et, surtout, dans celui de l'agriculture», ajoutant que «des dizaines voire des centaines de femmes ont brillé dans leurs domaines respectifs et méritent toutes la distinction qui m'est décernée aujourd'hui».
Salma Ellouli Rekik: «Notre pays vit un moment fort et c'est grâce à la femme, qui occupe, aujourd'hui, la place qu'elle mérite»,
Plaidoyer pour un autre tourisme
«S'il y a vraiment un Printemps arabe, c'est la Tunisie qui le représente le mieux et ce grâce, notamment, à la femme, présente partout, et notamment dans le secteur de l'artisanat, qui participe au développement des régions, crée des emplois et mérite plus d'attention», a encore indiqué Mme Elloumi Rekik, en plaidant pour le développement des villages d'artisans et pour donner plus de visibilité aux artisanes et à leurs produits qui mettent en valeur le patrimoine des régions.
La ministre du Tourisme et de l'Artisanat a plaidé également pour la promotion des sites archéologiques, très nombreux en Tunisie et qui méritent d'être mieux valorisés, comme dans la région de Tataouine, où se trouvent des vestiges romains, berbères et autres, peu connus du grand public.
La relance du tourisme tunisien, aujourd'hui en crise, passera, on le sait, par la diversification des produits. A cet égard, la culture, l'écologie et les maisons d'hôtes pourraient aider à développer les régions intérieures. «J'étais, récemment, en visite dans certaines de ces régions avec une délégation ministérielle et je vous assure que toutes les régions de Tunisie disposent de richesses touristiques qui ne demandent qu'à être mises en valeur», a dit Mme Elloumi Rekik.
La ministre du Tourisme et de l'Artisanat estime que le tourisme de masse, qui a dominé jusque-là en Tunisie, a montré ses limites. Il convient donc, aujourd'hui, de s'orienter vers le tourisme alternatif, «mais ceci dépendra de la volonté de tous et de toutes, du travail, des investissements et des projets que l'on portera comme on porte un enfant», a-t-elle expliqué.
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